Aina Mavinta : Créer pour faire rêver
17 octobre 2023 // Cinéma // 1318 vues // Nc : 165

Aina Mavinta est cosplayeur par passion, et « prop maker » ou accessoiriste de profession. Le créateur utilise ses crafts pour décorer et recréer les univers cinématographiques, ou apporter de la vitalité aux événements. Depuis sa chambre, qu'il utilise comme atelier, il sait jouer sur la communication pour faire avancer son travail, d'autant que l'artiste prévoit une envergure plus importante du métier : créer sa première société en prop making à Madagascar. Vie pleine et inspirée de la pop culture, le parcours de Aina Mavinta est tout aussi un assemblage d'événements inspirants.

Le Crafting, l’art de fabriquer des objets ?
Il s'agit d'une passion depuis enfant. J'ai grandi dans le domaine de l'art grâce à mes parents. Petit, j'assemblais déjà mes jouets abîmés pour donner un rendu à la Frankenstein.
En 2016,  j'ai décidé d'en faire mon métier.
Au départ, j’étais chef de projet au festival Manga Matsuri.
Ensuite, la même année, durant le Tana Games Week, j’ai remarqué le niveau remarquable des cosplayeurs malgaches, et c’était le déclic.
Je me base énormément sur les vidéos Youtube, et les conseils de mes pairs à l'étranger.
Malgré les échanges, les conseils, et les tutoriels, je m'en suis sorti avec beaucoup de dévouement, et parfois peu d'énergie.
À mes débuts, je me suis fixé l'objectif de finir un craft par jour, et ce, envers et contre tous.
D'une certaine manière, cette étape a été cruciale pour arriver à mon niveau aujourd'hui.
Depuis, j'œuvre dans beaucoup d'événements, notamment des expositions et des défilés.

Concrètement, comment ça marche ?
Au début, je commençais avec presque rien : à défaut d'un cutter, j'assemblais une lame et un coton-tige comme outil. En utilisant tous les cartons et papiers de la maison, j'ai commencé à réaliser, un an après, que je devais investir. Chaque année, je me fixe un objectif de matériel à acquérir : un pinceau professionnel, un aérographe ou une imprimante 3D. Ce dernier outil a été le fruit d'économies, et de persévérance. Je me souviens avoir rabâché cela à mes proches depuis 2016, jusqu'à en avoir le mien. Avec le temps, je suis passée du EVA ou éthylène-acétate de vinyle, un matériau à la texture caoutchouteuse, qui est toujours mon matériau de base, à un plus grand choix. Encore par mes propres moyens, j'ai évolué vers l'acrylique, dont le prix reste considérable. Les heures de travail, c'est également du temps pour le marketing, la gestion de ma page Facebook, l'approche des éventuels partenaires. Je fais de mon mieux, même s'il faut un peu pousser, pour montrer que j'existe. Dans l'espoir de grandir, je prévois de lancer, bientôt, la toute première entreprise de fabrication d'accessoires et de décorations pour les vidéos et films malgaches.

Quels ont été les projets les plus marquants ?
Il y en a eu énormément. Récemment, j'ai créé un trône et une épée pour un couple à l'occasion de leur mariage sur le thème de Game of Thrones. Ce projet m'a pris des mois en planification et deux semaines de travail. La planification reste la base dans tous mes projets : si elle est bien faite, l'exécution se passe normalement. Je me souviens qu'avant d'acquérir mon imprimante 3D, j'ai fait plus de 10.000 plans depuis 2018 : je les garde dans un disque-dur, pour que dans le futur, concevoir ne prenne plus autant de temps. Bien sûr, il y a des détails et quelques complexités à voir, ce qui fait énormément varier le prix. Je reste méticuleux dans les détails, et j'évite, autant que possible, les erreurs. Ma commande la plus importante valait 700.000 Ariary : moyens que je me suis donné moi-même, malgré le prix du matériel. C'est un travail qui en vaut la peine, d'autant qu'elle me pousse, chaque jour, à apprendre de nouvelles choses comme la programmation, ou la chimie, dans cette volonté même d'innover.

Propos recueillis par Rova Andriantsileferintsoa

Laisser un commentaire
no comment
no comment - Plongée dans l’univers de Tohy : une exposition entre émotion et réflexion

Lire

4 février 2025

Plongée dans l’univers de Tohy : une exposition entre émotion et réflexion

Du 1er au 28 février, la galerie IKM Antsahavola présente Tohy, la deuxième exposition individuelle de l’artiste Haga Nisainana. Porté par l’univers m...

Edito
no comment - Les Gardiens de la Forêt de Tsitongambarika : un combat pour la préservation

Lire le magazine

Les Gardiens de la Forêt de Tsitongambarika : un combat pour la préservation

Au sud-est de Madagascar, au cœur d’une biodiversité unique et menacée, s’étend la forêt de Tsitongambarika.
Cette forêt tropicale, l'une des dernières de l'île, couvre environ 60 000 hectares et est classée comme Zone Clé pour la Biodiversité (ZCB). Elle abrite une richesse écologique inestimable avec des espèces endémiques que l'on ne trouve nulle part ailleurs : des lémuriens rares, comme le propithèque à front blanc ( Propithecus diadema ), et des oiseaux emblématiques tels que le foudi de Madagascar (Foui madagascariensis). Chaque année, des hectares de forêt disparaissent pour faire place à des cultures de subsistance ou à l'exploitation illégale du bois, en particulier les essences précieuses comme le palissandre et l’ébène. Les feux de brousse utilisés pour l'agriculture sur brûlis aggravent encore la destruction de cet écosystème. Mais ces menaces ne sont pas irréversibles. La préservation de la forêt repose en grande partie sur l’implication des communautés locales qui vivent à proximité. Face à la déforestation, à l’exploitation forestière illégale et à l’extension agricole, une lueur d’espoir émerge grâce à ces "gardiens de la forêt" : des communautés locales mobilisées pour protéger cet écosystème exceptionnel. Leur travail, souvent méconnu mais essentiel, est une preuve vivante que des solutions locales peuvent avoir un impact global. La forêt de Tsitongambarika est un symbole de résilience et de coopération. Un reportage photographique réalisé par Safidy Andrianantenaina dans la rubrique Grand Angle (p.44) du magazine.

no comment - mag no media 09 - Janvier 2025

Lire le magazine no media

No comment Tv

Making of Shooting mode – Tanossi, Haya Madagascar, Via Milano – Août 2024 – NC 175

Retrouvez le making of shooting mode du no comment® magazine édition Août 2024 – NC 175

Modèles: Mitia, Santien, Mampionona, Hasina, Larsa
Photographe: Parany
Equipe de tournage: Vonjy
Prises de vue : Grand Café de la Gare, Soarano
Réalisation: no comment® studio
Collaborations: Tanossi – Via Milano – Haya Madagascar

Focus

Taom-baovao

Taom-baovao, présentation de la programmation culturelle 2025 de l'IFM à Analakely, le samedi 18 janvier.

no comment - Taom-baovao

Voir