The Litas Antananarivo : Bande de motardes
10 janvier 2022 // Loisirs & J’ai essayé // 4886 vues // Nc : 144

Fini le temps où les femmes ne faisaient que jouer les Barbie devant les grosses cylindrées. Aujourd’hui, elles prennent le guidon et n’hésitent pas à « rider » entre filles. Leur nom ? The Litas Antananarivo.

La moto n’est plus une question de testostérones. Mamans ou célibataires, mariées ou divorcées, de 20 à 56 ans, elles sont une vingtaine à s’adonner à la passion du deux-roues. « Ce qui nous rassemble c’est la détermination, la volonté de se dépasser, de se sentir bien et de partager la route entre filles », souligne Andoniaina Rambeloson, une des trois fondatrices du mouvement à Antananarivo. The Litas existe dans une trentaine de pays. Fondé en 2015 par l’Américaine Jessica Wise Haggett, le réseau compte à ce jour près de 12 000 motardes. « Nous n’avons pas de hiérarchie, pas de cotisations ni structure formelle. Les Litas peuvent même appartenir à d’autres associations. Pour adhérer, il faut avoir les papiers de sa moto en règle, avoir plus de 18 ans et surtout être motivée ! »

Chacune a sa propre expérience du « biking ». Ando, par exemple, a découvert la moto par nécessité. « Je cherchais un moyen de locomotion léger et fiable en zone suburbaine, donc j’ai opté pour une Benelli 135 pour commencer. J’ai appris à rouler sur les chemins rocailleux, à braver la pluie et les innombrables chutes, même jusqu’à maintenant ! La moto est en quelque sorte ma thérapie. Elle m’a appris à me concentrer sur une seule chose à la fois, à se relever vite et toujours se surpasser malgré les obstacles de la vie. » Quant à Risa, l’autre fondatrice, la moto est pour elle plus qu’un moyen de transport. « J’ai toujours voulu conduire une moto. À 11 ans, je conduisais déjà le scooter de ma mère. En 2017, sur un coup de tête, j’ai passé mon permis moto et je me suis acheté une bécane car j’en avais marre des embouteillages. Mais une fois les mains sur le guidon, j’ai découvert ce feeling singulier de chevaucher une moto. »

The Litas Antananarivo permet aussi de bousculer les lieux communs en montrant que femmes et motos sont hautement compatibles. « Le regard des gens devant une femme motarde est toujours positif et on a clairement le soutien des hommes. Depuis la création du groupe en 2019, nous sommes fières d’avoir contribué à démocratiser la moto, ce n’est plus un truc men only. » Et le plaisir est toujours au rendez-vous. « Le choix des itinéraires se fait au feeling, sans destination précise, plutôt  selon l’humeur et la motivation du jour. » Vous avez dit vroum ?


Aina Zo Raberanto

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Il fut un temps — pas si lointain — où le cinéma malgache était timide, réduit à quelques projections confidentielles et à des moyens de fortune. Depuis un certain temps – ironie du sort ou simple justice poétique – ce sont nos films qui s’invitent sur les écrans du monde et des festivals sur les cinq continents. Felana Rajaonarivelo, Kuro Mi qui ont été récemment primés dans des festivals internationaux. Avec cette nouvelle génération de cinéaste, Madagascar rafle les prix et, surtout, les regards.
Il fut une époque où parler de « cinéma malgache » provoquait un sourire poli, celui qu’on réserve aux rêves un peu fous. D’autres se moquaient ouvertement de ces productions de niveau abécédaire. Désormais, ces points de vue moqueurs s’effacent pour laisser place à l’admiration. Les images sont plus nettes, les scénarios plus affûtés, les voix plus assurées. On sent cette montée en gamme, cette fierté tranquille d’un art qui prend enfin confiance en lui. Et c’est beau à voir — comme une pellicule qu’on aurait enfin sortie du grenier pour la projeter au grand jour.
Certes, des défis restent à relever, notamment en matière d’infrastructures, de financements, de formation… mais le vent tourne. Et ce vent-là sent la créativité, la sueur, et un peu de ce grain de folie propre à nos conteurs. La Grande-île ne veut plus être simple figurant dans l’histoire du septième art. Madagascar s’installe, doucement mais sûrement, dans le rôle principal. Au fond, ce renouveau n’est pas qu’un phénomène culturel. C’est une déclaration : ici aussi, on sait raconter. Et mieux encore, le faire rêver.

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