Zouba K « Mon art, ma bataille »
3 décembre 2021 // Arts Plastiques // 4625 vues // Nc : 143

Il aime sculpter des visages qu’il trouve nobles et beaux, même s’ils sont difficiles à réaliser. « Mettre une âme dans un visage, c’est compliqué, c’est pour cela que beaucoup de sculpteurs ne veulent pas le faire. » Lui s’inspire notamment du Sud-Coréen Seo Young-deok qui réalise des sculptures de corps et des visages à partir de chaînes métalliques. « Je vois mon art comme une bataille, plus c’est difficile techniquement à réaliser plus c’est stimulant. » Au départ, il utilise le fil de fer mais malgré un rendu propre, il estime que c’est trop long à travailler. Pendant deux ans, il cherche une nouvelle technique en travaillant les cannettes et les cartons : le résultat ne l’emballe, cela sent trop l’amateurisme à son goût. Idem lorsqu’il revient au fil de fer en créant des œuvres plus petites donc plus faciles à vendre.

« Un jour, j’étais au plus bas, African House m’a demandé de réaliser un fauteuil en capsules. Dès que j’ai percé la première capsule, j’ai compris que c’était ça mon truc. Issue d’une famille d’artisans, je retrouve dans la capsule le côté technique et disons mathématique que j’aime beaucoup. L’avantage avec la capsule est que je peux créer une sorte de puzzle pour diviser les tâches plus facilement. Par exemple, je crée une pièce A et la personne qui travaille avec moi reproduit la même chose. Il me suffit juste ensuite de faire l’assemblage. »

Bazou s’exprime le plus souvent avec des œuvres gigantesques. Sa plus grande fierté reste sa Statue de la Liberté tout en fil de fer sans soudure de 2,30 mètres de haut. « Je pense avoir réussi à faire une pièce de musée. Je me suis impressionné moi-même ! À deux, pendant quatre mois, nous avons travaillé dessus. Entre-temps, je me suis déboîté l’épaule, j’ai fait pleins d’erreurs mais j’ai continué. Cette sculpture m’a fait pleurer de joie. » Malgré tout, la vie d’artiste n’est pas facile, il faut vivre au jour le jour. « C’est un choix de vie, ou la liberté ou la sécurité. J’ai choisi la liberté pour réaliser mon rêve, mais il faut toujours innover, ne jamais s’arrêter en chemin, se laisser aller à des facilités. » En janvier 2022, il organisera une tombola à La Teinturerie Ampasanimalo dont le premier prix sera un visage en capsules, le second, un buste et le troisième, des triangles emboîtés. « Mon art appartient à tout le monde », plaide-t-il.


Aina Zo Raberanto

Visage Capsule 2
126 / 85 / 60 cm
Fils de fer, capsules (2154)
Le nouveau monde
230 / 160 110 cm
Fil de fer, tôle
Laisser un commentaire
no comment
no comment - Cinéma : Madagascar entre dans l'histoire

Lire

9 décembre 2025

Cinéma : Madagascar entre dans l'histoire

Disco Afrika, réalisé par Luck Razanajaona, devient le premier film malgache soumis aux 98ᵉ Oscars dans la catégorie Meilleur film international, aprè...

Edito
no comment - Shows devant !

Lire le magazine

Shows devant !

Décembre arrive et, comme chaque année, Madagascar se réveille culturellement.
Soudainement, les salles de spectacle se remplissent, les artistes sortent du bois, les concerts s’enchaînent. C’est la saison des festivités de Noël mêlant sacré et profane, et des expositions de dernière minute. Bref, tout le monde s’active comme si l’année culturelle se jouait en un seul mois. Et franchement, il y a de quoi se poser des questions. On ne va pas se mentir : les artistes malgaches ne sont pas là uniquement pour nous divertir entre deux repas de fête. Ils bossent, ils créent, et à leur niveau, ils font tourner l’économie. Le secteur culturel et créatif représentait environ dix pour cent du PIB national et ferait vivre plus de deux millions de personnes. Pas mal pour un domaine qu’on considère encore trop souvent comme un simple passe-temps sympathique, non ?
Alors oui, ce bouillonnement de décembre fait plaisir. On apprécie ces moments où la création explose, où les talents se révèlent, où la culture devient enfin visible. Mais justement, pourquoi faut-il attendre décembre pour que cela se produise ? Pourquoi cette concentration frénétique sur quelques semaines, alors que les artistes travaillent toute l’année ? Des mouvements sont actuellement en gestation pour revendiquer leur statut d’acteurs économiques essentiels et pour que l’on accorde à nos créateurs une place réelle dans la machine économique du pays. La culture malgache vaut bien mieux qu’un feu d’artifice annuel. Elle mérite qu’on lui accorde l’attention qu’elle réclame douze mois sur douze.

No comment Tv

Making of shooting mode – Novembre 2025 – NC 190

Retrouvez le making of shooting mode du 𝗻𝗼 𝗰𝗼𝗺𝗺𝗲𝗻𝘁® magazine, édition novembre 2025 - NC 190
Prise de vue : no comment® studio 
Collaborations : Tanossi – Via Milano mg – HAYA Madagascar - Akomba Garment MG 
Make up : Réalisé par Samchia 
Modèles : Lana, Judicaël, Catuchia, Faravavy, Tojo, Mitia, Santien, Mampionona 
Photos : Andriamparany Ranaivozanany

Focus

November Numérique

November Numérique à l'IFM

no comment - November Numérique

Voir