Zouba K « Mon art, ma bataille »
3 décembre 2021 // Arts Plastiques // 4271 vues // Nc : 143

Il aime sculpter des visages qu’il trouve nobles et beaux, même s’ils sont difficiles à réaliser. « Mettre une âme dans un visage, c’est compliqué, c’est pour cela que beaucoup de sculpteurs ne veulent pas le faire. » Lui s’inspire notamment du Sud-Coréen Seo Young-deok qui réalise des sculptures de corps et des visages à partir de chaînes métalliques. « Je vois mon art comme une bataille, plus c’est difficile techniquement à réaliser plus c’est stimulant. » Au départ, il utilise le fil de fer mais malgré un rendu propre, il estime que c’est trop long à travailler. Pendant deux ans, il cherche une nouvelle technique en travaillant les cannettes et les cartons : le résultat ne l’emballe, cela sent trop l’amateurisme à son goût. Idem lorsqu’il revient au fil de fer en créant des œuvres plus petites donc plus faciles à vendre.

« Un jour, j’étais au plus bas, African House m’a demandé de réaliser un fauteuil en capsules. Dès que j’ai percé la première capsule, j’ai compris que c’était ça mon truc. Issue d’une famille d’artisans, je retrouve dans la capsule le côté technique et disons mathématique que j’aime beaucoup. L’avantage avec la capsule est que je peux créer une sorte de puzzle pour diviser les tâches plus facilement. Par exemple, je crée une pièce A et la personne qui travaille avec moi reproduit la même chose. Il me suffit juste ensuite de faire l’assemblage. »

Bazou s’exprime le plus souvent avec des œuvres gigantesques. Sa plus grande fierté reste sa Statue de la Liberté tout en fil de fer sans soudure de 2,30 mètres de haut. « Je pense avoir réussi à faire une pièce de musée. Je me suis impressionné moi-même ! À deux, pendant quatre mois, nous avons travaillé dessus. Entre-temps, je me suis déboîté l’épaule, j’ai fait pleins d’erreurs mais j’ai continué. Cette sculpture m’a fait pleurer de joie. » Malgré tout, la vie d’artiste n’est pas facile, il faut vivre au jour le jour. « C’est un choix de vie, ou la liberté ou la sécurité. J’ai choisi la liberté pour réaliser mon rêve, mais il faut toujours innover, ne jamais s’arrêter en chemin, se laisser aller à des facilités. » En janvier 2022, il organisera une tombola à La Teinturerie Ampasanimalo dont le premier prix sera un visage en capsules, le second, un buste et le troisième, des triangles emboîtés. « Mon art appartient à tout le monde », plaide-t-il.


Aina Zo Raberanto

Visage Capsule 2
126 / 85 / 60 cm
Fils de fer, capsules (2154)
Le nouveau monde
230 / 160 110 cm
Fil de fer, tôle
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Il fut un temps — pas si lointain — où le cinéma malgache était timide, réduit à quelques projections confidentielles et à des moyens de fortune. Depuis un certain temps – ironie du sort ou simple justice poétique – ce sont nos films qui s’invitent sur les écrans du monde et des festivals sur les cinq continents. Felana Rajaonarivelo, Kuro Mi qui ont été récemment primés dans des festivals internationaux. Avec cette nouvelle génération de cinéaste, Madagascar rafle les prix et, surtout, les regards.
Il fut une époque où parler de « cinéma malgache » provoquait un sourire poli, celui qu’on réserve aux rêves un peu fous. D’autres se moquaient ouvertement de ces productions de niveau abécédaire. Désormais, ces points de vue moqueurs s’effacent pour laisser place à l’admiration. Les images sont plus nettes, les scénarios plus affûtés, les voix plus assurées. On sent cette montée en gamme, cette fierté tranquille d’un art qui prend enfin confiance en lui. Et c’est beau à voir — comme une pellicule qu’on aurait enfin sortie du grenier pour la projeter au grand jour.
Certes, des défis restent à relever, notamment en matière d’infrastructures, de financements, de formation… mais le vent tourne. Et ce vent-là sent la créativité, la sueur, et un peu de ce grain de folie propre à nos conteurs. La Grande-île ne veut plus être simple figurant dans l’histoire du septième art. Madagascar s’installe, doucement mais sûrement, dans le rôle principal. Au fond, ce renouveau n’est pas qu’un phénomène culturel. C’est une déclaration : ici aussi, on sait raconter. Et mieux encore, le faire rêver.

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