Renjy Ken : Quand la philosophie fait danser
5 mai 2023 // Arts de la scène // 4756 vues // Nc : 160

Ils sont quelque 60 danseurs à faire partie de la communauté DXSOKEN, un collectif qui regroupe les adeptes de l’Oken, une discipline créée en 2016 par Tojo Ramakaboana, un danseur philosophe de 31 ans plus connu sous son pseudonyme Renjy Ken. Plus qu’une danse, c’est une philosophie.

Bien que récent, le mouvement ne laisse personne indifférent, rien qu’au dernier K-Pop World Festival Madagascar, plusieurs membres de la communauté faisaient partie du groupe lauréat, Theboss. Une discipline qui intègre toutes les autres : du K-Pop au Modern Jazz, en passant par l’Afro Hybrid, tant que les bases respectent la philosophie du fondateur.

C’est donc en 2016 que Renjy Ken a commencé à développer l’Oken, au moment de sentir le besoin de se définir en tant qu’artiste. « Le Oken c’est avant tout une danse, une danse philosophique tirée du livre ‘Way of the Peaceful’ Warrior de Dan Millman. Au début c’était plutôt une découverte de soi-même. Il fallait que je trouve mon propre style alors que je suis tombé par hasard sur ce livre. Et au fur et à mesure de mes connaissances et des pratiques, j’ai réussi à me remémorer à peu près tout ce que j’ai pu faire dans ma vie et en faire quelque chose. C’est là que ça a commencé, vers 2016, et ça a continué. En 201, j’ai pu rencontrer beaucoup de gens et partager, et maintenant on regroupe à peu près 60 pratiquants à Madagascar. »

C’est dans ce roman que le jeune freestyler, chorégraphe et interprète s’est enraciné pour développer une nouvelle approche. En effet, Dan Millman raconte dans ce livre semi-autobiographique la façon dont l’utilisation de principes philosophiques l’a aidé à se perfectionner en tant que gymnaste : un sens de l’humour qui supporte toutes les situations, le paradoxe et le changement. Trois devises efficaces dans la vie comme sur la piste.

Tout comme le gymnaste du livre, les danseurs de Renjy Ken sont animés par une confiance en soi, mais ils restent capables de rire d’eux-mêmes, tout cela pour développer un style individuel. « En fait, c’est pour cela que c’est une façon philosophique, car chaque personne a sa propre façon de voir, d’entendre, d’exprimer, de danser, mais à partir des trois règles que j’ai mentionnées. Il existe des bases qui font que chaque personne acquiert d’autres facultés pour d’autres mouvements, d’autres façons de s’exprimer, c’est à peu près une autre façon d’exprimer son âme à travers d’autres mouvements. » Et ses « enfants » se prêtent au jeu : les plus initiés donnent déjà des cours au DXSOKEN Ankadifotsy.

Loin de regretter ceux qui volent ou dansent, de leurs propres ailes, Renjy Ken les considère comme le fruit de son initiative. « Tous les moments que j’ai vécus depuis que j’ai dansé, toutes ces anecdotes elles ont été là, mais si je devais vraiment placer une catégorie par rapport à tout ça, c’est tous les moments que j’ai passés avec tous mes enfants, tous les membres de DXSOKEN, tous les enfants que j’ai élevés jusqu’à maintenant, et toutes les personnes avec qui j’ai partagé le Oken en général. »

Une famille en pleine expansion selon Renjy Ken. « On essaie aussi de créer un autre établissement pour nous diversifier par rapport aux autres concurrents, mais notre premier objectif est toujours de donner l’opportunité à nos membres de voir à travers la danse et de réussir à travers la danse ». Actuellement, il prépare un événement avec l’équipe de DXSOKEN.

Propos recueillis par Mpihary Razafindrabezandrina

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Certes, des défis restent à relever, notamment en matière d’infrastructures, de financements, de formation… mais le vent tourne. Et ce vent-là sent la créativité, la sueur, et un peu de ce grain de folie propre à nos conteurs. La Grande-île ne veut plus être simple figurant dans l’histoire du septième art. Madagascar s’installe, doucement mais sûrement, dans le rôle principal. Au fond, ce renouveau n’est pas qu’un phénomène culturel. C’est une déclaration : ici aussi, on sait raconter. Et mieux encore, le faire rêver.

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