Ranto Niaina : Guitariste performeur
2 avril 2022 // Musique // 8492 vues // Nc : 147

Entre composition et improvisation, Ranto Niaina nous embarque vers un voyage musical. En solo ou en groupe, ce guitariste performeur partage, construit et s’enrichit grâce aux collaborations.  Dans sa musique, il ne s’impose aucune limite.

Après s’être essayé à la batterie et aux percussions, Ranto Niaina a un vrai coup de cœur pour la guitare. De 2014 à 2016, il intègre différents groupe,s notamment Jimmy B Zaoto, Rado Andriamanisa, LohArano ou encore RA. « L’univers musical de chaque groupe est différent. Ce sont des richesses que j’ai exploitées afin de forger mon propre univers et me permettre d’aller vers une démarche plus personnelle. » Le jeune musicien a donc décidé de partir en solo mais en poursuivant ses collaborations avec d’autres artistes de différentes disciplines. L’une des rencontres qui a marqué son parcours est celle avec le danseur et chorégraphe Ariry Andriamoratsiresy, lors d’une résidence à Mayotte avec un autre danseur et chorégraphe congolais Djodjo Kazadi sur une pièce intitulée Miafana. « J’avais déjà fait quelques résidences, mais celle-là a été un vrai déclic pour moi. Ariry m’a donné des conseils sur la façon de créer, d’aller plus loin dans mes réflexions pour élaborer ma démarche artistique. C’est la première fois que j’ai ressenti que la musique pouvait aussi se créer à travers des mouvements. Et c’est également à ce moment-là que j’ai su que je n’étais pas un simple guitariste, mais aussi un performeur. »

Au fil du temps, Ranto Niaina se retrouve sur scène avec des peintres, des photographes, des danseurs, des poètes, des beatboxer… « C’est dans les collaborations que le côté performeur entre en jeu, ainsi que l’improvisation même s’il y a des structures à suivre. Ce que je trouve intéressant, c’est de travailler sur des concepts innovants à chaque fois. Comme d’avoir joué dans la rue lors de la septième édition du Festival d’art urbain en 2021. » À travers ces expériences, il est convaincu que l’art n’a pas de frontière et sa musique non plus. « Je n’ai pas envie de me mettre dans une case, de définir ce que je fais. De la fusion ? Je ne sais pas trop. » En tout cas, ce qui est sûr c’est que le jeune homme sait où il va. Depuis presque trois ans, il compose. Des morceaux reflétant ses émotions, sans jamais en faire une tonne. Il n’aime pas trop les démonstrations ou le spectacle, tout est dans la finesse :  un jeu de guitare pur. « Je dois l’avouer, le confinement m’a beaucoup aidé. Je me suis beaucoup concentré sur la musique, le chemin à prendre. J’avais également le matériel nécessaire pour créer, quand on manque de matos, ce n’est pas facile. Depuis quelques temps, je crée des samples (échantillons), des boucles de musiques courtes ou plus longues que j’utilise durant mes performances. Cela a permis à ma musique d’évoluer et surtout de vivre. »

Il aime se renouveler et explore différentes formules, d’abord en solo, puis en duo avec le batteur Tsiory ou le DJ HMan et bientôt en trio. Conscient que la musique peut lui ouvrir des horizons différents, Ranto Niaina n’hésite pas à aller vers des pistes inconnues. « Faire du live, c’est super, mais je me suis dit que la musique pouvait m’emmener ailleurs. Je me suis donc essayé à donner des ateliers, chose que je n’aurais jamais imaginé faire. Finalement, j’apprends autant que les personnes qui assistent à mes ateliers. J’ai appris à m’auto-discipliner car ce n’est pas facile d’encadrer des personnes entre 17 et 50 ans. Je partage ce qu’on m’a appris, des formations scéniques, la musicalité, les structures, les compositions. » En ce moment, il travaille sur la préparation de son EP et d’une tournée.


Aina Zo Raberanto

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Il fut une époque où parler de « cinéma malgache » provoquait un sourire poli, celui qu’on réserve aux rêves un peu fous. D’autres se moquaient ouvertement de ces productions de niveau abécédaire. Désormais, ces points de vue moqueurs s’effacent pour laisser place à l’admiration. Les images sont plus nettes, les scénarios plus affûtés, les voix plus assurées. On sent cette montée en gamme, cette fierté tranquille d’un art qui prend enfin confiance en lui. Et c’est beau à voir — comme une pellicule qu’on aurait enfin sortie du grenier pour la projeter au grand jour.
Certes, des défis restent à relever, notamment en matière d’infrastructures, de financements, de formation… mais le vent tourne. Et ce vent-là sent la créativité, la sueur, et un peu de ce grain de folie propre à nos conteurs. La Grande-île ne veut plus être simple figurant dans l’histoire du septième art. Madagascar s’installe, doucement mais sûrement, dans le rôle principal. Au fond, ce renouveau n’est pas qu’un phénomène culturel. C’est une déclaration : ici aussi, on sait raconter. Et mieux encore, le faire rêver.

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