Vain’Af : Punk sudiste
7 septembre 2025 // Musique // 5355 vues // Nc : 188

Ils sont quatre sur scène, parfois cinq en coulisses, et dans leurs veines coule un alliage explosif de riffs distordus et de racines profondes. Vain’Af, c’est le bruit et la sueur du sud, porté par un punk aux couleurs de tsapiky.

Des riffs étourdissants, des coups de baguettes cataclysmiques, et une rage contenue qui explose à chaque montée. Vain’Af, c’est le Sud à l’état brut, électrifié par un punk sans fard. Né officiellement en 2022, ce groupe s’impose comme un des fers de lance du rock sudiste à Madagascar. La bande est formée de Tantelisoa Tovoarinoro à la voix râpeuse et à la guitare acoustique, de Kotokely Bienvenu Ratovoniaina à l’électrique — également compositeur —, de Heriniaina Tryg Aurelien Randrianohantaina à la batterie, d’Agdilah Rabenasolo à la basse, et Maximin Njava à la console. Une équipe née de croisements de routes et de rêves tenaces. Une formation montée non pas pour plaire, mais pour brûler. Le nom Vain’Af, boule de feu, explique tout.

Leur son sonne comme une claque. Une fusion musclée entre tsapiky rétro et punk tendu, trempée dans le sable chaud de l’Atandroy. « Ce n’est pas du pop rock. C’est du punk, avec le rythme Banaiky comme colonne vertébrale », insiste Kotokely. Ce qu’ils cherchent, c’est amplifier la culture sudiste sans la diluer. Injecter dans les oreilles d’aujourd’hui des échos ancestraux, les réchauffer à la distorsion, puis les balancer en pleine face, bruts de scène. Les textes, eux, parlent sans filtre. Chaleur accablante, pauvreté, galères du quotidien, insécurité grandissante. Le tout chanté en dialecte Vezo pour les morceaux tsapiky, Atandroy pour les riffs plus nerveux. Une langue pour chaque battement, chaque colère. « Sur scène, on sort tout ce qu’on a gardé en nous », lâche Tryg. Et le public suit. Indie Indri 2025 ne s’est pas encore remis de leur passage incandescent.

Vain’Af, c’est aussi une ambition. Les gaillards veulent faire rayonner le rock du Sud, un courant encore timide mais bien vivant. Le groupe peaufine actuellement son premier album, dix morceaux ciselés entre Toliara et Antananarivo. Huit brûlots aux rythmiques incandescentes, et deux titres volontairement plus doux, aux accents britanniques — pour respirer entre deux tempêtes. « L’idée, c’est de rester fidèle, tout en étant accessible », résume Tryg. Pour les prochains concerts, ils prévoient d’accrocher des mégaphones sur la façade de scène, comme dans les bals du sud. Le geste est symbolique, presque manifeste. Car Vain’Af, c’est aussi ça. Ce sont cinq électrons soudés autour d’une culture vivante, un son libre, intense, enraciné. Un pacte électrique entre tradition et chaos. À fond les amplis. Sans concession.

Rova Andriantsileferintsoa

Facebook : Vain’Af Ofisialy
Contact : vainaf601@gmail.com
+261 34 87 705 32

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Décembre arrive et, comme chaque année, Madagascar se réveille culturellement.
Soudainement, les salles de spectacle se remplissent, les artistes sortent du bois, les concerts s’enchaînent. C’est la saison des festivités de Noël mêlant sacré et profane, et des expositions de dernière minute. Bref, tout le monde s’active comme si l’année culturelle se jouait en un seul mois. Et franchement, il y a de quoi se poser des questions. On ne va pas se mentir : les artistes malgaches ne sont pas là uniquement pour nous divertir entre deux repas de fête. Ils bossent, ils créent, et à leur niveau, ils font tourner l’économie. Le secteur culturel et créatif représentait environ dix pour cent du PIB national et ferait vivre plus de deux millions de personnes. Pas mal pour un domaine qu’on considère encore trop souvent comme un simple passe-temps sympathique, non ?
Alors oui, ce bouillonnement de décembre fait plaisir. On apprécie ces moments où la création explose, où les talents se révèlent, où la culture devient enfin visible. Mais justement, pourquoi faut-il attendre décembre pour que cela se produise ? Pourquoi cette concentration frénétique sur quelques semaines, alors que les artistes travaillent toute l’année ? Des mouvements sont actuellement en gestation pour revendiquer leur statut d’acteurs économiques essentiels et pour que l’on accorde à nos créateurs une place réelle dans la machine économique du pays. La culture malgache vaut bien mieux qu’un feu d’artifice annuel. Elle mérite qu’on lui accorde l’attention qu’elle réclame douze mois sur douze.

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