Ramjasy : Rap conscient
1 mai 2022 // Musique // 8099 vues // Nc : 148

Une musique et des textes qui interpellent mais surtout qui donnent de l’espoir. C’est ce que le groupe Ramjasy veut montrer à travers leur premier album Toateny qui devra sortir pour ce début du mois de mai. Les six membres proposent un rap conscient entre jazz, soul et musique traditionnelle malagche.

Le groupe se distingue par son éclectisme mais dont le cœur reste le rap. Des textes engagés qui livrent une vision plutôt positive de la société actuelle. Des textes écrits par Toavina Rafanomezantsoa qui a fait du rap, des rimes et de la poésie son arme de prédilection pour éveiller les consciences. Il commence à écrire en 2014 et sort un premier album trois ans plus tard mais malheureusement, n’a pas trouvé écho auprès du public.
En 2018, il fait la rencontre du Sandy Rajaofetra qui lui propose une tournée avec deux autres rappeurs déjà connus, Epistolier et Eklyps. « C’est à ce moment-là que j’ai su ce que je voulais vraiment faire, du rap mais avec de vrais musiciens et ne pas faire appel à des beatmakers. » Il se lance donc dans l’aventure, d’abord avec Tahiry Andriamanoro, batteur, chanteur et arrangeur. Ensuite, la formation se complète avec Rasafidy à la valiha, Boka Rahaj à la guitare, Angelo Santatriniaina à la basse, Bil Rakotomalala, également à la basse.
« D’habitude, les rappeurs font des featuring entre eux. Cette fois-ci, nous voulons plutôt faire des collaborations entre musiciens pour donner plus de matière à notre travail. Par exemple, sur certaines chansons, comme Fanantenana tsy maty (L’espoir n’est pas mort), nous avons fait à appel au saxophoniste Kevin Mirija. » Grâce à ce mélange, le groupe offre une palette de sons et de mots dans chaque morceau. On retrouve parfois du jazz, de la soul, des rythmes malgaches sans en faire trop, toujours dans la justesse et l’équilibre. Le rap de Toavina s’écoute facilement pour ceux ou celles qui ont du mal avec ce genre musical. Une voix posée, sans agressivité. « Nous voulons garder la simplicité pour transmettre nos messages parce qu’on veut cibler un public large. Je pense que nous avons quand même réussi. Nous avons fait la première partie de The Dizzy Brains à la Teinturerie. Le public, très rock, était sceptique en nous voyant sur scène. Mais finalement, le public était ravi de notre prestation et surtout de notre musique. »
Le groupe s’est constitué un public majoritairement jeune, sensible à leurs messages. Toavina parle de la réalité, de l’environnement, des droits de l’Homme, des responsabilités des jeunes et surtout de l’espoir. « On entend souvent les gens dirent « Tsisy fika intsony ty Madagasikara ity (Il n’y a plus d’espoir pour Madagascar). Nous voulons prouver que c’est faux ! Je discute beaucoup avec de jeunes, qui eux, gardent espoir et font le maximum pour faire bouger les choses. Nous, nous le faisons à travers notre musique. » Et c’est dans un album de 15 titres intitulé « Toateny » que Ramjasy veut raconter cet espoir et leur histoire. « En plus des chansons, nous avons tourné une sorte de documentaire qui raconte notre parcours et la réalisation de cet album. C’est aussi important que les gens sachent qu’il y tout un travail derrière, c’est un réel investissement. » L’album sortira ce 2 mai.


Aina Zo Raberanto

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Mada fait son cinéma

Il fut un temps — pas si lointain — où le cinéma malgache était timide, réduit à quelques projections confidentielles et à des moyens de fortune. Depuis un certain temps – ironie du sort ou simple justice poétique – ce sont nos films qui s’invitent sur les écrans du monde et des festivals sur les cinq continents. Felana Rajaonarivelo, Kuro Mi qui ont été récemment primés dans des festivals internationaux. Avec cette nouvelle génération de cinéaste, Madagascar rafle les prix et, surtout, les regards.
Il fut une époque où parler de « cinéma malgache » provoquait un sourire poli, celui qu’on réserve aux rêves un peu fous. D’autres se moquaient ouvertement de ces productions de niveau abécédaire. Désormais, ces points de vue moqueurs s’effacent pour laisser place à l’admiration. Les images sont plus nettes, les scénarios plus affûtés, les voix plus assurées. On sent cette montée en gamme, cette fierté tranquille d’un art qui prend enfin confiance en lui. Et c’est beau à voir — comme une pellicule qu’on aurait enfin sortie du grenier pour la projeter au grand jour.
Certes, des défis restent à relever, notamment en matière d’infrastructures, de financements, de formation… mais le vent tourne. Et ce vent-là sent la créativité, la sueur, et un peu de ce grain de folie propre à nos conteurs. La Grande-île ne veut plus être simple figurant dans l’histoire du septième art. Madagascar s’installe, doucement mais sûrement, dans le rôle principal. Au fond, ce renouveau n’est pas qu’un phénomène culturel. C’est une déclaration : ici aussi, on sait raconter. Et mieux encore, le faire rêver.

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