Nonoh Serifa : Ramora du Sud !
15 septembre 2024 // Musique // 9153 vues // Nc : 176

Rajaonarison Mariano Pascal, alias Nonoh Serifa, originaire de Tuléar se distingue dans les genres musicaux du rap et de l'afro décalé. Avec sa phrase d’accroche, «ZAY MAHA ZAHO AHY IO» (C'est ce qui fait de moi ce que je suis), ce bonhomme parle de la vie sociale avec un flow unique en dialecte Vezo. Des titres comme « Cyclo posy », « Je suis kere », et « Communal » lui ont déjà valu une belle notoriété à Tuléar. Mais Nonoh Serifa a bien l'intention de faire danser tout Madagascar !

Un style à la « Ramora favori? »
Mon approche est plutôt celle de la comédie musicale, visant à divertir tout en transmettant un message. On pourrait dire que je m'inspire en partie du style de Ramora Favori. Vers 2016, j'ai commencé à m'intéresser à la poésie et à écrire des textes, participant à des concours radiophoniques à Tuléar. C'est alors que le public a commencé à s'intéresser à mes créations poétiques. En 2020, j'ai pris part au concours de slam national organisé par Madagaslam, où j'ai été sélectionné pour représenter Tuléar à Tana, finissant à la deuxième place. Après cette expérience, j'ai décidé de me tourner vers le rap en utilisant les textes que j'avais déjà écrits. Avant tout cela, je pratiquais la magie, réalisant des tours devant un public.

Pas d’amour dans les chansons ?
J'ai toujours eu un faible pour la philosophie au lycée, et en écoutant toutes ces chansons d'amour à la radio, je me suis dit : pourquoi ne pas faire l'inverse ? Je sais bien qu'il est plus difficile de se faire une place sans des chansons d'amour dans son répertoire, mais j'ai parié sur le fait que les gens pourraient aussi s'intéresser à mes textes humoristiques. Aujourd'hui, j'ai une vingtaine de chansons, et aucune ne parle d'amour, de rupture ou de fêtes. Je me concentre sur des thèmes sociaux, des réalités que les habitants du Sud vivent au quotidien. Par exemple, ma chanson « Je suis kere » parle bien sûr de la famine qui sévit dans le Sud. Si un jour, je devais changer de style, je pense que je me tournerais plutôt vers les chansons évangéliques que vers les chansons d'amour (rires).

Une carrière en autoproduction?
Pour l'instant, je n'ai pas de manager. Je finance moi-même mes enregistrements en studio et mes clips vidéo. Je suis bien conscient des difficultés économiques actuelles, donc je planifie mes enregistrements en studio pour produire plusieurs chansons en une seule session, que je publie ensuite progressivement. Actuellement, je suis aussi des cours de montage vidéo pour améliorer mes clips. En termes de représentations sur scène, j'ai déjà couvert la région Sud, à l'exception de Fort-Dauphin. Et j'ai également donné des spectacles à Tana, Morondava, Ranohira et Ilakaka. Pour élargir mon audience, je fais l'effort de chanter en malgache officiel sur mes prochains titres. En ce moment, j'essaie de percer à Tana et je prépare quelques projets en collaboration avec un DJ.

Propos recueillis par Cédric Ramandiamanana

Facebook : Nonoh Serifa Ofisialy
contact : +261 34 87 293 12

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Il fut un temps — pas si lointain — où le cinéma malgache était timide, réduit à quelques projections confidentielles et à des moyens de fortune. Depuis un certain temps – ironie du sort ou simple justice poétique – ce sont nos films qui s’invitent sur les écrans du monde et des festivals sur les cinq continents. Felana Rajaonarivelo, Kuro Mi qui ont été récemment primés dans des festivals internationaux. Avec cette nouvelle génération de cinéaste, Madagascar rafle les prix et, surtout, les regards.
Il fut une époque où parler de « cinéma malgache » provoquait un sourire poli, celui qu’on réserve aux rêves un peu fous. D’autres se moquaient ouvertement de ces productions de niveau abécédaire. Désormais, ces points de vue moqueurs s’effacent pour laisser place à l’admiration. Les images sont plus nettes, les scénarios plus affûtés, les voix plus assurées. On sent cette montée en gamme, cette fierté tranquille d’un art qui prend enfin confiance en lui. Et c’est beau à voir — comme une pellicule qu’on aurait enfin sortie du grenier pour la projeter au grand jour.
Certes, des défis restent à relever, notamment en matière d’infrastructures, de financements, de formation… mais le vent tourne. Et ce vent-là sent la créativité, la sueur, et un peu de ce grain de folie propre à nos conteurs. La Grande-île ne veut plus être simple figurant dans l’histoire du septième art. Madagascar s’installe, doucement mais sûrement, dans le rôle principal. Au fond, ce renouveau n’est pas qu’un phénomène culturel. C’est une déclaration : ici aussi, on sait raconter. Et mieux encore, le faire rêver.

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