Jeyd Latifah Dancehall folks !
2 juillet 2020 // Musique // 9321 vues // Nc : 126

Le reggae dancehall a un nouveau visage : Jeyd Latifah. À voir comment elle a mis le feu à la scène du « No Comment Bar » à Isoraka en janvier dernier, on se dit que cette sista-là n’a pas froid aux yeux et que ses bonnes vibrations ne sont pas de trop en cette période !

Alors qu’à Mahajanga, Jeyd Latifah, de son vrai nom Patricia Nirina Herizo Randriamaniraka, n’est plus à présenter, à Tana ce sont plutôt les accros de dancehall qui, jusque-là, la connaissaient et en parlaient comme de la révélation à venir. Et la révélation a bien eu lieu. En janvier dernier, lors de sa prestation au No Comment Bar à Isoraka où elle a fait, comme on dit, un carton. « Le No Comment Bar est devenu un passage obligé pour se faire connaître à travers le pays. Des pointures comme Rolf, Imiangaly ou Dwrina s’y sont produits avant moi », confie la nouvelle reine du dancehall, tout juste âgée de 21 ans.

Venue du hip hop et du breakdance qu’elle pratique depuis l’âge de 9 ans, c’est à l’écoute de Queen Omega, J-Capri ou Spice qu’elle décide d’abandonner l’univers de la street pour s’intéresser au ragga/dancehall, cette variété de reggae survitaminé apparue en Jamaïque dans les années 1970.

Mais contrairement à la plupart des chanteuses du genre, connues pour leurs frénésies fessières et paroles à l’avenant, Jeyd Latifah se démarque par une approche plus « roots », mêlant bonnes vibrations et positivité. « Les chansons qui ne parlent que de sexe, très peu pour moi. Je préfère transmettre des messages plus constructifs. Mon but est de redonner la pêche aux gens en difficulté. »

Silence pudique avant d’ajouter : « J’ai vécu des moments difficiles dans ma vie. Je suis passée par des phases de dépression et il n’y avait pas grand monde pour m’épauler, c’est pour ça qu’aujourd’hui je veux être là pour les autres. » Son nom de scène garde les traces d’un passé douloureux qu’elle ne souhaite pas oublier. « Latifah est un nom que j’ai choisi pour rendre hommage à ma meilleure amie qui est décédée, il y a des années de cela. C’est elle qui m’a appris à m’imposer et à dire haut et fort ce que je pensais. »

Très liée à la scène fianaroise – ville où ses parents ont entretemps déménagé -, elle a d’abord intégré la scène hip hop/rap à travers le groupe 303 Vibe d’Ambalavao puis le collectif MTM (Mainty Molaly). Mais sa première incursion dans le « sound system » remonte à 2017 en collaborant avec Nadz sur « So Jah » avant d’enchaîner par des participations à des festivals comme le Fianara Reggae Festival, le Nosy Be Reggae Festival ou la Fête de la Musique à Fianarantsoa. Pour bien marquer les esprits, elle expédie quelques singles sur les ondes comme « Mila Anao » (J’ai besoin de toi), « Dancing All » ou encore « Samy Vita » (C’est fini) qui la révèlent rapidement à ses pairs. Elle évolue aujourd’hui au sein du label Willteam et multiplie les collaborations avec les studios et beatmakers spécialisés. Une Latifah qui a bien des choses à apporter au dancehall malgache et devrait nous donner la bougeotte pour encore bien des années. C’est tout le mal qu’on se souhaite !

Propos recueillis par Miora Randriamboavonjy

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Décembre arrive et, comme chaque année, Madagascar se réveille culturellement.
Soudainement, les salles de spectacle se remplissent, les artistes sortent du bois, les concerts s’enchaînent. C’est la saison des festivités de Noël mêlant sacré et profane, et des expositions de dernière minute. Bref, tout le monde s’active comme si l’année culturelle se jouait en un seul mois. Et franchement, il y a de quoi se poser des questions. On ne va pas se mentir : les artistes malgaches ne sont pas là uniquement pour nous divertir entre deux repas de fête. Ils bossent, ils créent, et à leur niveau, ils font tourner l’économie. Le secteur culturel et créatif représentait environ dix pour cent du PIB national et ferait vivre plus de deux millions de personnes. Pas mal pour un domaine qu’on considère encore trop souvent comme un simple passe-temps sympathique, non ?
Alors oui, ce bouillonnement de décembre fait plaisir. On apprécie ces moments où la création explose, où les talents se révèlent, où la culture devient enfin visible. Mais justement, pourquoi faut-il attendre décembre pour que cela se produise ? Pourquoi cette concentration frénétique sur quelques semaines, alors que les artistes travaillent toute l’année ? Des mouvements sont actuellement en gestation pour revendiquer leur statut d’acteurs économiques essentiels et pour que l’on accorde à nos créateurs une place réelle dans la machine économique du pays. La culture malgache vaut bien mieux qu’un feu d’artifice annuel. Elle mérite qu’on lui accorde l’attention qu’elle réclame douze mois sur douze.

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Photos : Andriamparany Ranaivozanany

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