On en plaisante entre amis, ça nourrit les sketchs, les comédies, et quelques murmures gênés sous la couette. Mais quand ça vous tombe dessus, croyez-moi, plus personne ne rigole. La fameuse “panne”, qu’on nomme plus proprement dysfonction érectile, fait vaciller bien plus que le bas-ventre. Elle secoue l’ego, fige le désir et peut gripper toute la mécanique du couple.
Rien que le mot, ça fait débander. Alors appelons-la par son vrai nom : la dysfonction érectile. Elle concerne près d’un homme sur deux après 50 ans, les moins âgés ne sont pourtant pas totalement épargnés. La dysfonction érectile n’est pas un incident isolé après une mauvaise journée ou un verre de trop. C’est une incapacité répétée d’obtenir ou de maintenir une érection suffisante pour un rapport sexuel satisfaisant. Il ne s’agit ni d’une faute morale, ni d’un manque d’amour encore moins un effondrement de la virilité. En fait, c’est un désajustement multifactoriel, entre le corps et la tête.
Le corps, le cœur, la tête… et le vélo
Les suspects sont nombreux et souvent bien cachés. D’une part, il y a les artères qui se rigidifient (merci le tabac, le cholestérol, l’hypertension) et qui empêchent le sang d’arriver là où il faut. D’autre part, il y a le diabète qui attaque à la fois les vaisseaux et les nerfs. Double peine ! Parfois, c’est un traitement, une opération de la prostate, un médicament anodin qui s’incruste dans le circuit et qui coupe le signal sans prévenir. D’autres fois, ce sont les hormones qui diminuent en flèche et qui laissent le désir sur le bord de la route. Bien sûr, le stress, la fatigue, la dépression, les pensées en boucle, l’anxiété de performance ont la faculté de transformer le lit en un vrai champ de ruine. Un bonus inattendu ? Le vélo. Oui, des heures passées sur une selle peuvent comprimer les nerfs périnéaux. Un sport qui rend solide… sauf l’essentiel.
La sonnette d’alarme
Un petit loupé après un rhum arrangé ? Pas de panique, ça arrive aux meilleurs. Attention ! Si les érections matinales disparaissent, si vos jambes ou votre périnée s’engourdissent, si la fatigue devient inexpliquée, si vous souffrez à l’effort ou si les pannes deviennent la règle et non l’exception, c’est le moment de voir un médecin. Ces signaux d’alerte annoncent peut-être un problème cardiovasculaire, neurologique ou hormonal.
Avant de googliser frénétiquement “comment retrouver sa vigueur à 47 ans”, détendez-vous, complètement. Ensuite, dormez un peu plus. Les hormones aiment le sommeil. Bougez, marchez, respirez. Le sang doit circuler. Parlez-en à votre partenaire ou à votre médecin. C’est gênant deux minutes… mais salvateur. Enfin, évitez les remèdes miracles trouvés sur des sites douteux au design des années 90. Avec un peu de recul, quelques réglages bien sentis et parfois un vrai coup de pouce médical, la mécanique reprendra son rythme.
Minute Santé avec Zinga Pharma
Docteur Fenohasina RAZAFIMAMONJY
Rédactrice Médicale/ Medical Writer