En cinquante ans, la qualité du sperme humain a chuté de plus de 50 % selon plusieurs études. Aujourd’hui, un couple sur dix peine à concevoir, et dans près de la moitié des cas, l’homme y est pour quelque chose.
Une affaire d’homme
L’infertilité masculine se manifeste quand les testicules produisent des spermatozoïdes en trop faible quantité, de mauvaise qualité ou incapables d’atteindre l’ovule. Ainsi, un couple est considéré comme infertile lorsqu’il n’obtient pas de grossesse après un an de rapports sexuels réguliers sans contraception. Si, par réflexe, on consulte d’abord le gynécologue, il ne faut pas oublier que la moitié de l’équation, c’est l’homme.

Quand bébé tarde à pointer le bout de son nez, le premier réflexe côté masculin, c’est le spermogramme. Cet examen permet d’observer le sperme et ses habitants microscopiques, les spermatozoïdes. L’objectif ? Savoir combien ils sont, s’ils bougent bien, s’ils ont l’air en forme, etc. C’est précisément grâce à lui qu’un médecin peut déterminer la meilleure stratégie de prise en charge, si besoin.
Le spermogramme se fait en laboratoire, dans une salle à part, où l’homme doit fournir un échantillon de sperme par masturbation. Certains laboratoires autorisent le prélèvement à domicile, à condition de rapporter l’échantillon en moins de trente minutes, sans le laisser traîner sur le tableau de bord de la voiture.
Avant le jour J, il faut respecter deux à cinq jours d’abstinence sexuelle. Le jour de l’examen, mieux vaut boire un peu d’eau et uriner juste avant le prélèvement pour éliminer toute impureté. Et surtout, veiller à une hygiène irréprochable des mains et du sexe pour éviter toute contamination. Une fois recueilli, l’échantillon est analysé d’abord à l’œil nu, pour en observer la couleur, le volume et la texture, puis au microscope, afin d’évaluer la densité, la mobilité et la qualité des spermatozoïdes. Les premiers résultats sont généralement disponibles dans un délai de 24 à 48 heures. Quand les résultats du spermogramme ne sont pas bons, reste à comprendre pourquoi.

Le corps a ses raisons que la virilité ignore
Les causes de l’infertilité masculine sont multiples et parfois surprenantes. Certaines prennent racine dès l’enfance, comme un testicule mal descendu (cryptorchidie) ou des infections telles que les oreillons. D’autres surviennent plus tard, après une chirurgie génitale, une consommation de tabac, d’alcool ou de drogues. Des maladies chroniques comme le diabète sucré ou les affections vasculaires peuvent également altérer la fertilité en perturbant la production de spermatozoïdes ou les mécanismes de l’érection. Par ailleurs, il existe des causes génétiques, comme le syndrome de Klinefelter, et même des causes… contemporaines. Le Covid-19, par exemple, peut temporairement perturber la fertilité masculine, tout comme les traitements anticancéreux très agressifs.
Longtemps taboue, l’infertilité masculine s’impose peu à peu dans le débat, mais reste entourée d’un malaise tenace. En parler, c’est déjà franchir un cap et avancer vers des solutions médicales ou une aide à la procréation adaptées.
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Docteur Fenohasina Razafimamonjy
Rédactrice Médicale/ Medical Writer