À Madagascar, le duo belge Mascha et Vincent a offert une parenthèse enchantée avec Idylles abracadabrantes. Un spectacle muet, drôle et tendre, où l’amour se dessine en gestes, en regards et en maladresses. Une bulle universelle, jouée aussi bien devant les enfants que les festivaliers.
Deux personnages, un homme et une femme, se croisent, s’apprivoisent, s’énervent, se séduisent. L’histoire pourrait paraître banale, mais chez Mascha et Vincent, elle prend des allures de poésie visuelle. Leur spectacle, « Idylles abracadabrantes », est une romance muette de 30 minutes où l’amour se dit autrement : par des gestes, des maladresses, des rires, des jonglages, des clowneries et des regards complices. Le public, qu’il soit enfant dans un orphelinat d’Ivato ou adulte assis dans un festival d’humour, se laisse happer par cette bulle tendre et comique, sans barrière de langue. « Nous voulons dépasser les frontières linguistiques. Les gestes sont plus parlants que les mots », explique Mascha, fondatrice de la compagnie Tiguidap. Et la mission est réussie, car les éclats de rire fusent, les sourires se dessinent, et chacun repart avec une petite dose de magie.
L’histoire de la pièce est aussi insolite que son titre. Elle est née en Chine. « Lors d’un voyage où l’on nous a demandé d’inventer un numéro à jouer le lendemain. En une nuit, Idylles abracadabrantes a vu le jour », raconte Vincent Paquot Rasquinet, jongleur et spécialiste de pyrotechnie. Depuis, la pièce a voyagé aux États-Unis, en Europe et maintenant à Madagascar, s’enrichissant à chaque étape de petites touches locales. « Un geste peut avoir un sens en Europe et en signifier un autre ailleurs. Nous adaptons toujours notre langage corporel pour être compris de tous », précisent-ils.
Invités au pays pour un mariage, les deux artistes belges n’ont pas résisté à l’envie de partager leur création. Leur agenda fut chargé : représentations dans des écoles de quartiers défavorisés, spectacles dans des orphelinats, mais aussi apparitions aux côtés d’humoristes malgaches sur scène. Une générosité artistique qui a touché autant que diverti.
Solofo Ranaivo