Hery Kabôsy : Une énergie particulière
2 novembre 2021 // Musique // 8902 vues // Nc : 142

« Il y a quelque chose de magique dans le kabôsy », affirme Hery Kabôsy qui en a fait son patronyme et son instrument de prédilection. Bien qu’il soit multi-instrumentiste, c’est cette guitare rustique typiquement malgache qui lui permet de mieux valoriser son identité.

Hery Kabôsy est le « sideman » (accompagnateur) de beaucoup d’artistes malgaches notamment Lego avec lequel il est parti un peu partout dans le monde, en Allemagne, en France, en Côte d’Ivoire au hasard des festivals et qu’il accompagne aussi sur ses albums. « Je suis également parti à La Réunion avec Bakomanga en 2016 pour la Fête de la musique. Toutes ces collaborations sont extrêmement enrichissantes mais il fallait que je propose aussi ma propre musique. » Depuis dix ans, il a son propre groupe composé de Hery Tuba à la guitare basse, Tiana, à la batterie, Ndaty aux percussions et second batteur, Tel à la trompette et Fenitra au trombone. « Une véritable osmose s’est installée entre nous, un esprit de famille, par exemple nous habitons tous la Haute-Ville.  Hery Kabôsy est comme un grand frère pour nous, il nous a transmis la passion de la musique », confie Hery Tuba.

Ensemble, ils proposent une musique éclectique mais toujours centrée sur le kabôsy comme instrument principal. Ils peuvent jouer du blues et du rock mais les rythmes traditionnels malgaches ne sont jamais loin comme le salegy, le tsapiky ou encore le vaky sôva, les chants polyphoniques des Hautes Terres, accompagnés de claquements de mains. « C’est à 13 ans que je suis monté sur scène pour la première fois, avec un kabôsy. Cet instrument dégage une énergie particulière. J’étais dans un orchestre qui s’appelait The Panthers, du côté d’Antohomadinika. À l’époque, nous ne faisions que des interprétations. À force de jouer, je suis tombé amoureux de cet instrument.  Quant au virus de la musique, il me vient sûrement de mon père qui était le chef de musique du gouvernement », raconte Hery Kabôsy.

Il privilégie le kabôsy chromatique qui lui permet d’obtenir un plus grand choix d’accords contrairement au kabôsy diatonique. « Le kabôsy se décline sous plusieurs formes et modèles, selon les régions. Cela m’oblige à faire beaucoup de recherches car il faut expérimenter toutes les façons d’en jouer. Sur le titre Rangitra, je joue comme si je griffais les cordes au lieu de les frapper comme le font plusieurs musiciens, ainsi le son est plus aigu. » Dans leurs chansons, les visées pédagogiques ne sont jamais absentes comme sur Mpisolovava qui veut sensibiliser les jeunes filles contre le tourisme sexuel. « On ne le répètera pas assez, le rôle d’un artiste c’est d’éduquer la population, surtout dans un pays comme le nôtre. »

L’un des secrets du groupe, c’est aussi sa polyvalence. Chaque membre est multi-instrumentiste et excelle surtout dans les instruments à vent. « Chacun d’entre nous peut jouer tous les instruments. C’est pour cela qu’on adore jouer en live. Il y a l’authenticité du son, le dynamisme et cette cohésion avec le public. Cela nous a manqué durant ces deux dernières années. » Pour leurs prochains concerts, la formation prépare une formule spéciale où tous les six jouerons uniquement du kabôsy…


Aina Zo Raberanto

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Décembre arrive et, comme chaque année, Madagascar se réveille culturellement.
Soudainement, les salles de spectacle se remplissent, les artistes sortent du bois, les concerts s’enchaînent. C’est la saison des festivités de Noël mêlant sacré et profane, et des expositions de dernière minute. Bref, tout le monde s’active comme si l’année culturelle se jouait en un seul mois. Et franchement, il y a de quoi se poser des questions. On ne va pas se mentir : les artistes malgaches ne sont pas là uniquement pour nous divertir entre deux repas de fête. Ils bossent, ils créent, et à leur niveau, ils font tourner l’économie. Le secteur culturel et créatif représentait environ dix pour cent du PIB national et ferait vivre plus de deux millions de personnes. Pas mal pour un domaine qu’on considère encore trop souvent comme un simple passe-temps sympathique, non ?
Alors oui, ce bouillonnement de décembre fait plaisir. On apprécie ces moments où la création explose, où les talents se révèlent, où la culture devient enfin visible. Mais justement, pourquoi faut-il attendre décembre pour que cela se produise ? Pourquoi cette concentration frénétique sur quelques semaines, alors que les artistes travaillent toute l’année ? Des mouvements sont actuellement en gestation pour revendiquer leur statut d’acteurs économiques essentiels et pour que l’on accorde à nos créateurs une place réelle dans la machine économique du pays. La culture malgache vaut bien mieux qu’un feu d’artifice annuel. Elle mérite qu’on lui accorde l’attention qu’elle réclame douze mois sur douze.

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