Geckos Lygodactylus : Tout mini, tout mimi !
6 octobre 2022 // Nature // 3536 vues // Nc : 153

En moyenne, cinq espèces animales sont découverte chaque année à Madagascar. Mais là, record battu avec ces huit nouveaux geckos nains qui viennent agrandir d’un coup notre connaissance de la faune sauvage.

Elles ne sont pas plus longues que l’index ! Elles, ce sont les huit nouvelles espèces de geckos Lygodactylus qu’une équipe de chercheurs malgaches et internationaux vient de découvrir, comme le révèle le dernier numéro de la revue Zootoxa. Tous sont du sous-genre Domerguella et contrairement à leurs cousins, les Phelsuma, des geckos aux couleurs flashy, les Lygodactylus virent plutôt au gris et au brun marbré. « Ce sous-genre n’existe qu’à Madagascar », explique le Dr Mark Scherz, conservateur au Musée d'histoire naturelle du Danemark, spécialisé dans les reptiles et amphibiens de Madagascar. « Jusqu'à l'année dernière, nous avons toujours supposé qu'il n'y avait que cinq espèces de Domerguella, trois dans la forêt tropicale et deux espèces micro-endémiques au nord de Madagascar. Mais l'année dernière, nous avons découvert que ces cinq espèces ne sont qu'un petit fragment de l’énorme diversité qui existe dans ce groupe. On pense aujourd’hui qu’il peut y avoir jusqu'à dix-sept espèces. »

Bienvenue donc à Lygodactylus salvi (L. salvi) découvert dans la région Sambirano au nord de Madagascar ; L. tantsaha dans la Montagne d’Ambre, dans l’extrême Nord de l’île ; L. roellae caractérisé par ses rayures colorées ; L. winki également du nord ; L. ulli connue principalement dans le massif de Marojejy au nord-est ; L. fritzi dans la forêt littorale de l’est ; L. hodikazo collectée dans le Tsingy de Bemaraha ; enfin, L. hapei caractérisée par son motif rayé au niveau du cou, découvert dans la région de Sambirano.

L. fritzi est le plus petit d’entre eux, ne mesurant que 53 mm, ce qui en fait le troisième plus petit Lygodactylus après L. broadlevi et L. roavolana, et l’un des cinquante plus petits vertébrés amniotes connus. « C’est une découverte remarquable », confie le professeur Miguel Vences, chercheur herpétologiste à l’Université de Brunswick, en Allemagne. « Sur la Montagne d'Ambre, nous ne pensions trouver qu'une seule espèce, mais maintenant nous constatons qu'il y en a quatre. Quatre espèces étroitement apparentées et presque impossibles à distinguer au premier coup d’œil. Elles vivent ensemble au même endroit et apparemment sans croisement - c'est exceptionnel, même pour Madagascar. »

Mais comme souvent en pareil cas, ces nouveaux geckos nains à peine découverts sont déjà inscrits sur la liste des espèces menacées d’extinction. « Ces huit nouvelles espèces sont toutes probablement en danger ou en danger critique d'extinction. Cela montre à quel point il est important de continuer à travailler pour découvrir, décrire et évaluer l'état de conservation de la faune sauvage de Madagascar », considère le Dr Fanomezana Ratsoavina, chercheur à l'Université d'Antananarivo.


Aina Zo Raberanto


Selon le professeur Miguel Vences, ils pensaient récolter Sétroitement apparentées et sans croisement au même endroit. C’est un fait exceptionnel même pour Madagascar.

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Il fut une époque où parler de « cinéma malgache » provoquait un sourire poli, celui qu’on réserve aux rêves un peu fous. D’autres se moquaient ouvertement de ces productions de niveau abécédaire. Désormais, ces points de vue moqueurs s’effacent pour laisser place à l’admiration. Les images sont plus nettes, les scénarios plus affûtés, les voix plus assurées. On sent cette montée en gamme, cette fierté tranquille d’un art qui prend enfin confiance en lui. Et c’est beau à voir — comme une pellicule qu’on aurait enfin sortie du grenier pour la projeter au grand jour.
Certes, des défis restent à relever, notamment en matière d’infrastructures, de financements, de formation… mais le vent tourne. Et ce vent-là sent la créativité, la sueur, et un peu de ce grain de folie propre à nos conteurs. La Grande-île ne veut plus être simple figurant dans l’histoire du septième art. Madagascar s’installe, doucement mais sûrement, dans le rôle principal. Au fond, ce renouveau n’est pas qu’un phénomène culturel. C’est une déclaration : ici aussi, on sait raconter. Et mieux encore, le faire rêver.

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