Encoder Experiment : Au nom de la sainte wave
1 avril 2021 // Musique // 10965 vues // Nc : 135

Avec pratiquement une scène par mois où il est à tous les instruments, sauf les percussions, Encoder Experiment dément l’idée qu’un artiste électro, c’est juste le mec qui lance une liste de lecture. Sa marque de fabrique, de la synthwave en vrai direct avec plein de néons et de synthés qui t’envoient dans les étoiles.

Antsa Arimalala, aussi connu sur les réseaux sociaux comme « Nicolas »,a d’abord tâté du  management musical avant de passer à la création. « J’ai connecté mon synthétiseur à mon ordinateur, tâté FL Studio, et ma première démo a consisté à bidouiller “Something about us” des Daft Punk ». En 2018, alors bassiste et ingénieur du son pour le groupe de metal progressif Stand Apart, il participe avec eux à un concours de remix consistant à retravailler la chanson « Reimagined » des Américains The Contortionist. Ce sera sa première contribution synthwave.

Il saute définitivement le pas en plein confinement, en juillet 2020, avec son EP « Lockdown Sounds » , dispo sur Bandcamp et Soundcloud. L’album qui arrivera cette année (« Time Lapse » est prévu pour ce mois de mai) devrait franchir un palier supérieur, en s’invitant aussi sur les plateformes de streaming Spotify et Deezer. Car Nicolas ne compte pas laisser retomber le soufflé. Il va notamment élargir son pré carré (la retrowave synthpop) à des parties chantées. « Ce sera la nouveauté, la moitié des titres comportera des voix et l’autre sera instrumentale. »

 « Je canalise les sentiments, je les convertis, je les encode », confie-t-il. Mais bien que gravitant autour de la synthwave, Nicolas n’exclut pas de s’ouvrir à l’indie, au psyché et à l’ambient, tout en prêtant une oreille attentive à ses premières amours.« J’écoute Daft Punk depuis le début des 2000, ils restent mes numéros 1 dans la french touch. J’aime aussi M83 pour son travail sur la B.O. du film Oblivion et Tame Impala, musicien originellement rock psychédélique qui a migré vers l’électro dansant, un véritable homme-orchestre qui sait tout faire, de la composition au mastering. »

On a tendance à croire que la musique électronique n’intéresse que les clubbers et qu’elle est cantonnée aux seules pistes de danses. Nicolas prouve le contraire en offrant un live pratiquement chaque mois ! On l’a vu notamment au CTRL VR, le 6 février dernier. « L’endroit se prêtait bien à la retrowave avec son atmosphère visuelle, pleine de néons, son esthétique très années 80  qui fait voyager dans le temps ». On a également pu le retrouver au no comment® bar à Isoraka en janvier, pour une prestation de deux heures. « Je n’oublie pas non plus mon premier concert au Koba Libre. »

Se produisant seul, le musicien joue en direct  tout ce qui ne relève pas des percussions : « Mélodies, accords, je m’en occupe ». Contrairement aux idées reçues, un artiste électro ne se contente donc pas sur scène de lancer une liste de lecture. « Je réarrange les chansons avec le séquenceur Ableton Live, en prévision de la performance, pour que ce soit plus contrôlable ». Sans négliger non plus l’improvisation : « Je dédie une portion du set à la spontanéité, c’est comme ça qu’on s’est retrouvé avec un solo de saxophone de Kevin Mirija pendant le concert du Koba Libre ».


Propos recueillis par  Eva Rasamison

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Décembre arrive et, comme chaque année, Madagascar se réveille culturellement.
Soudainement, les salles de spectacle se remplissent, les artistes sortent du bois, les concerts s’enchaînent. C’est la saison des festivités de Noël mêlant sacré et profane, et des expositions de dernière minute. Bref, tout le monde s’active comme si l’année culturelle se jouait en un seul mois. Et franchement, il y a de quoi se poser des questions. On ne va pas se mentir : les artistes malgaches ne sont pas là uniquement pour nous divertir entre deux repas de fête. Ils bossent, ils créent, et à leur niveau, ils font tourner l’économie. Le secteur culturel et créatif représentait environ dix pour cent du PIB national et ferait vivre plus de deux millions de personnes. Pas mal pour un domaine qu’on considère encore trop souvent comme un simple passe-temps sympathique, non ?
Alors oui, ce bouillonnement de décembre fait plaisir. On apprécie ces moments où la création explose, où les talents se révèlent, où la culture devient enfin visible. Mais justement, pourquoi faut-il attendre décembre pour que cela se produise ? Pourquoi cette concentration frénétique sur quelques semaines, alors que les artistes travaillent toute l’année ? Des mouvements sont actuellement en gestation pour revendiquer leur statut d’acteurs économiques essentiels et pour que l’on accorde à nos créateurs une place réelle dans la machine économique du pays. La culture malgache vaut bien mieux qu’un feu d’artifice annuel. Elle mérite qu’on lui accorde l’attention qu’elle réclame douze mois sur douze.

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