Claudiane Zantera : L’affaire est dans le sac
10 octobre 2021 // Mode & Design // 5344 vues // Nc : 141

Pour se démarquer des créateurs d’accessoires de mode, Claudiane Zantera se lance dans la fabrication de sacs en mixant le wax et la maroquinerie. Sa marque baptisée Sibe Wax n’offre que des modèles uniques et haut de gamme.

Après avoir vécu dans plusieurs pays d’Afrique, notamment à N’Djamena au Tchad et à Niamey au Niger, Claudiane Zantera a décidé de poser ses valises en France, plus précisément à Paris, il y a quelques années.
À tout juste 25 ans, elle a depuis longtemps la fibre entrepreneuriale : « Ma mère travaillait dans la vente et moi, très jeune, je vendais du jus et de la canne à sucre à Toliara pendant les vacances scolaires. Puis j’ai suivi des études de commerce et fait des stages dans les domaines de la vente et de la mode pour acquérir des expériences dans la gestion d’entreprise. »
En parallèle avec ses études, elle s’est lancée dans la vente du wax, ce tissu africain inspiré du batik indonésien représentant des motifs colorés, sur les réseaux sociaux.
Au fil du temps, elle se rend compte que ce tissu peut être exploité autrement qu’à travers des vêtements. D’où l’idée de créer des sacs.

Pour sa marque Sibe Wax, elle choisit de combiner le cuir et le wax. « Chacun a son approche de ce tissu. Moi, c’est la maroquinerie. Le but est d’innover avec une qualité irréprochable. »

Elle choisit des matières haut de gamme, comme le cuir pleine fleur, une zone de la peau ayant la plus grosse densité de fibres, résistante et douce, et le cuir de vachette, souple et agréable au toucher. « Le sac est porté autant qu’il porte notre personnalité. » Au choix, cinq modèles allant du sac de voyage cabine au sac à dos ou à la sacoche unisexe, tous travaillés à partir de chutes de tissus avec des motifs originaux. « Nous travaillons avec un styliste dessinateur avec qui nous partageons nos idées. Nous achetons les accessoires, les tissus et nous commençons par un prototype. Une fois qu’il est validé, nous lançons la production. »

Chaque sac est inspiré par ses multiples voyages, notamment l’Afrique. On trouve par exemple, le sac à dos Kintana (Étoile) au design branché avec différents rangements ou le petit sac en bandoulière Baobab plein de couleurs. Mais se lancer sans l’entrepreneuriat n’est pas toujours facile. Claudiane a rencontré quelques difficultés qu’elle surmonté avec l’aide de son compagnon, de sa famille et surtout de sa passion. « J’ai formé une petite équipe qui ont adhéré facilement au projet Sibe Wax et nous avons lancé l’aventure en octobre 2019. Avant de démarrer le projet, nous avons fait face à une grosse difficulté financière, alors nous y sommes allés progressivement en proposant d’abord à nos clients des prototypes d’une dizaine de quantité. À notre grande surprise, les sacs se sont vendus très rapidement ! Ensuite, nous avons pu passer à une production d’une cinquantaine de sacs grâce à l’investissement de départ. Et aujourd’hui, le projet est autofinancé » Mais la route est encore longue et manifestement, la dame a plus d’un tour dans son sac.


Aina Zo Raberanto

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Décembre arrive et, comme chaque année, Madagascar se réveille culturellement.
Soudainement, les salles de spectacle se remplissent, les artistes sortent du bois, les concerts s’enchaînent. C’est la saison des festivités de Noël mêlant sacré et profane, et des expositions de dernière minute. Bref, tout le monde s’active comme si l’année culturelle se jouait en un seul mois. Et franchement, il y a de quoi se poser des questions. On ne va pas se mentir : les artistes malgaches ne sont pas là uniquement pour nous divertir entre deux repas de fête. Ils bossent, ils créent, et à leur niveau, ils font tourner l’économie. Le secteur culturel et créatif représentait environ dix pour cent du PIB national et ferait vivre plus de deux millions de personnes. Pas mal pour un domaine qu’on considère encore trop souvent comme un simple passe-temps sympathique, non ?
Alors oui, ce bouillonnement de décembre fait plaisir. On apprécie ces moments où la création explose, où les talents se révèlent, où la culture devient enfin visible. Mais justement, pourquoi faut-il attendre décembre pour que cela se produise ? Pourquoi cette concentration frénétique sur quelques semaines, alors que les artistes travaillent toute l’année ? Des mouvements sont actuellement en gestation pour revendiquer leur statut d’acteurs économiques essentiels et pour que l’on accorde à nos créateurs une place réelle dans la machine économique du pays. La culture malgache vaut bien mieux qu’un feu d’artifice annuel. Elle mérite qu’on lui accorde l’attention qu’elle réclame douze mois sur douze.

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Photos : Andriamparany Ranaivozanany

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