Cédric Rajerison : Un parcours de chocs !
8 novembre 2024 // Que sont-ils devenus ? // 4003 vues // Nc : 178

Paru en 2015 dans le no comment® magazine, Cédric Rajerison a brisé les barrières en devenant le premier Malgache à faire vibrer le Tricking à Madagascar, un art qu’il considère comme une danse pleine de fluidité et de créativité. Aujourd'hui, il plonge tête la première dans le monde du cinéma et des cascades à l'International Stunt Academy (ISA) en Norvège. De l’adrénaline, des sauts, et une nouvelle passion à explorer, Cédric est prêt à faire des étincelles dans l’univers palpitant des films d'action !

Du Tricking à la cascade, comment s’est fait ce cheminement ?
C’était un rêve d’enfance pour moi de devenir cascadeur, donc c’est le moment de concrétiser ce rêve. Le Tricking est étroitement lié à la cascade, car un bon cascadeur de nos jours doit être en excellente condition physique, être un bon gymnaste avec des bases solides en arts martiaux. Ce sont des compétences que j’ai développées au fil des années en pratiquant le Tricking. Passer du Tricking à la cascade fait vraiment sens pour moi, car ces deux disciplines sont intimement connectées.

Parle-nous de l’International Stunt Academy (ISA)…
L'ISA est la seule école en Europe qui délivre un diplôme reconnu dans le domaine des cascades. J'aurais pu intégrer des écoles en France, mais elles n’offrent malheureusement pas de reconnaissance officielle. J’ai choisi l’ISA, car je voulais un diplôme qualifiant qui atteste de mes compétences. La formation dure environ un an, c’est un programme intense qui demande une préparation physique et mentale rigoureuse. L'ISA est spécialisée dans la formation aux cascades et au jeu d’action pour le cinéma et la télévision. Basée en Norvège, elle offre des formations accréditées et reconnues internationalement, avec des crédits européens. Elle dispose d'installations de pointe, et son réseau mondial permet d'intervenir sur des projets partout dans le monde. Après l'obtention du diplôme, les opportunités sont nombreuses. On acquiert non seulement les compétences pour réaliser des cascades, mais aussi pour écrire des scénarios, concevoir des scènes de combat, et bien plus encore. De nombreuses portes s’ouvrent après cette formation.

Comment se passe la formation à l’ISA ?
Les performances sont de très haute qualité. La majorité de nos professeurs sont des professionnels déjà actifs dans l'industrie du cinéma, des cascadeurs chevronnés avec une expérience solide et une pédagogie remarquable. L’un des aspects sur lesquels nous nous concentrons énormément, c’est la sécurité. Contrairement à ce que beaucoup pensent, faire de la cascade ce n’est pas simplement sauter ou se blesser. Chaque scène de combat ou chute doit être minutieusement préparée. Le plus difficile pour moi, c’est de s’adapter à cet environnement que je ne connaissais pas avant. On est bombardé d’informations et il faut apprendre à les assimiler rapidement pour les appliquer. Si les règles de sécurité ne sont pas respectées, on se met en danger, et on peut aussi mettre les autres en danger. Cette formation m’a vraiment permis d'affiner ma concentration et ma capacité à intégrer les consignes de manière rapide et efficace.

En quoi consiste exactement le métier de cascadeur ?
Dans les grosses productions, un cascadeur est souvent engagé pour des scènes où il fait de la figuration : prendre des coups, tomber d’un immeuble, etc. Le but n’est pas d’être en avant sur la scène, mais d’accomplir ces actions en toute discrétion. Quand on double un acteur principal pour réaliser ses cascades, on parle de “stunt double.” Personnellement, je suis encore en phase d’apprentissage. Suivre la formation à l’ISA est une excellente opportunité pour moi. Depuis mon arrivée, j’ai pu améliorer ma condition physique et instaurer une discipline quotidienne. J'avais déjà certaines compétences avant d’arriver ici, mais il me reste encore beaucoup à apprendre. Je dois rester concentré sur mes objectifs, maintenir ma souplesse, mon agilité, et ma rapidité, en faisant des exercices aériens réguliers. Je fais également attention à mon alimentation : beaucoup de fruits et légumes, peu de féculents, et j’évite le sucre. Je n’ai pas besoin de prendre de la masse pour ressembler à un bodybuilder, l’important est de rester léger et efficace dans mes mouvements.

Quels sont tes projets après la formation ?
J’ai de grands projets pour l’avenir. Pendant cette année de formation, je veux non seulement maîtriser toutes les compétences nécessaires, mais aussi développer mon réseau en me connectant avec des instructeurs et des professionnels du cinéma. Je compte également promouvoir mon travail en partageant des démos réelles sur les réseaux sociaux afin de me faire connaître davantage. Une fois certifié, je projette de poursuivre ma carrière en Europe ou aux États-Unis, où j’ai déjà des contacts dans l'industrie, notamment en France. À plus long terme, j’envisage de retourner à Madagascar pour y créer quelque chose de nouveau et d’innovant dans le domaine des cascades et du cinéma d'action.

Propos recueillis par Cédric Ramandiamanana

Facebook : Cédric Rajerison

Laisser un commentaire
no comment
no comment - Cinéma : Madagascar entre dans l'histoire

Lire

9 décembre 2025

Cinéma : Madagascar entre dans l'histoire

Disco Afrika, réalisé par Luck Razanajaona, devient le premier film malgache soumis aux 98ᵉ Oscars dans la catégorie Meilleur film international, aprè...

Edito
no comment - Shows devant !

Lire le magazine

Shows devant !

Décembre arrive et, comme chaque année, Madagascar se réveille culturellement.
Soudainement, les salles de spectacle se remplissent, les artistes sortent du bois, les concerts s’enchaînent. C’est la saison des festivités de Noël mêlant sacré et profane, et des expositions de dernière minute. Bref, tout le monde s’active comme si l’année culturelle se jouait en un seul mois. Et franchement, il y a de quoi se poser des questions. On ne va pas se mentir : les artistes malgaches ne sont pas là uniquement pour nous divertir entre deux repas de fête. Ils bossent, ils créent, et à leur niveau, ils font tourner l’économie. Le secteur culturel et créatif représentait environ dix pour cent du PIB national et ferait vivre plus de deux millions de personnes. Pas mal pour un domaine qu’on considère encore trop souvent comme un simple passe-temps sympathique, non ?
Alors oui, ce bouillonnement de décembre fait plaisir. On apprécie ces moments où la création explose, où les talents se révèlent, où la culture devient enfin visible. Mais justement, pourquoi faut-il attendre décembre pour que cela se produise ? Pourquoi cette concentration frénétique sur quelques semaines, alors que les artistes travaillent toute l’année ? Des mouvements sont actuellement en gestation pour revendiquer leur statut d’acteurs économiques essentiels et pour que l’on accorde à nos créateurs une place réelle dans la machine économique du pays. La culture malgache vaut bien mieux qu’un feu d’artifice annuel. Elle mérite qu’on lui accorde l’attention qu’elle réclame douze mois sur douze.

No comment Tv

Making of shooting mode – Novembre 2025 – NC 190

Retrouvez le making of shooting mode du 𝗻𝗼 𝗰𝗼𝗺𝗺𝗲𝗻𝘁® magazine, édition novembre 2025 - NC 190
Prise de vue : no comment® studio 
Collaborations : Tanossi – Via Milano mg – HAYA Madagascar - Akomba Garment MG 
Make up : Réalisé par Samchia 
Modèles : Lana, Judicaël, Catuchia, Faravavy, Tojo, Mitia, Santien, Mampionona 
Photos : Andriamparany Ranaivozanany

Focus

November Numérique

November Numérique à l'IFM

no comment - November Numérique

Voir