Balita Jaaly Marvin : Petit tour au pays
2 septembre 2022 // Musique // 9148 vues // Nc : 152

De passage au pays, en août dernier, Balita Jaaly Marvin a tenu à faire une tournée nationale pour retrouver ses fans. Il a animé  quatre concerts, dont un au no comment® bar à Isoraka intitulé « King Back To Roots », promettant également un nouvel album bourré de soul, comme il se doit.

« La soul est mon âme sœur. Celle qui me fait vibrer », confie Balita. Il fait partie des figures emblématiques de la black music des années 1990 à Madagascar, connu pour des titres comme Anjely izy fa mainty, Nofiko, Za sy Izy, ou encore Izy Indrindra en duo avec son frère Olombelo Ricky. La musique est ancrée dans ses gènes. Tout le monde est musicien dans la famille, mais dans des registres divers. Certains font du jazz, d’autres du traditionnel, mais lui a très tôt choisi la soul et le R’n’B. « J’écoute beaucoup de James Brown, Jackson Five, Stevie Wonder, Marvin Gaye ou Otis Redding. Pour moi, c’était une évidence d’en faire mon métier. » Au fil du temps, il a su développer une signature vocale particulière, accompagnée d’une forte personnalité.

« Ma voix est mon plus grand atout et je n’hésite pas à en jouer. À mes débuts, le public avait du mal à accepter ma façon de chanter, on disait même que je détruisais la musique ! Mais j’y ai toujours cru et cette façon de chanter est devenue à la mode. » Dans la musique afro-américaine on appelle cela le swing, une « voix à expression ». « Comme le forgeron qui martèle le fer pour lui donner sa forme, ma voix martèle les mots pour exprimer tout ce qui se passe dans mes tripes et mon cœur. » Des textes qui parlent beaucoup d’amour car Balita est un éternel romantique qui ne cherche même pas à se corriger. « Quand je crée une chanson, c’est la mélodie qui vient en premier. Comme je la travaille à la guitare, les sons sont volontiers mélancoliques, et j’aime ça. »  

S’il est de la génération de papa, avec lui pas de « c’était mieux avant ». « Les années 1990, c’était super et j’en ai bien profité. Mais je ne suis pas un passéiste, je me considère toujours en recherche, avec ce bouillonnement créatif en moi qui n’a jamais tari. » Surtout, il n’a jamais fait de concessions au côté commercial, show-biz et compromissions qui, selon lui gangrène, de plus en plus le milieu artistique. Artiste, c’est bien ainsi qu’il se définit, et même artiste engagé. Cette année, Balita se consacre à deux projets. Le premier pour Madagascar, avec des chansons qui parlent beaucoup de réveil et de transmission : « Pour réveiller les Malgaches face à la situation actuelle et les placer devant leurs responsabilités en ce qui concerne les générations futures », explique-t-il. Le second projet est plutôt destiné au marché français. « Je travaille en ce moment à l’écriture d’un album entièrement en français, un pari nouveau pour moi. On navigue entre chansons à textes et chansons classiques, mais toujours bourrées de soul. » Là-dessus, on n’a aucun doute !


Aina Zo Raberanto

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Mada fait son cinéma

Il fut un temps — pas si lointain — où le cinéma malgache était timide, réduit à quelques projections confidentielles et à des moyens de fortune. Depuis un certain temps – ironie du sort ou simple justice poétique – ce sont nos films qui s’invitent sur les écrans du monde et des festivals sur les cinq continents. Felana Rajaonarivelo, Kuro Mi qui ont été récemment primés dans des festivals internationaux. Avec cette nouvelle génération de cinéaste, Madagascar rafle les prix et, surtout, les regards.
Il fut une époque où parler de « cinéma malgache » provoquait un sourire poli, celui qu’on réserve aux rêves un peu fous. D’autres se moquaient ouvertement de ces productions de niveau abécédaire. Désormais, ces points de vue moqueurs s’effacent pour laisser place à l’admiration. Les images sont plus nettes, les scénarios plus affûtés, les voix plus assurées. On sent cette montée en gamme, cette fierté tranquille d’un art qui prend enfin confiance en lui. Et c’est beau à voir — comme une pellicule qu’on aurait enfin sortie du grenier pour la projeter au grand jour.
Certes, des défis restent à relever, notamment en matière d’infrastructures, de financements, de formation… mais le vent tourne. Et ce vent-là sent la créativité, la sueur, et un peu de ce grain de folie propre à nos conteurs. La Grande-île ne veut plus être simple figurant dans l’histoire du septième art. Madagascar s’installe, doucement mais sûrement, dans le rôle principal. Au fond, ce renouveau n’est pas qu’un phénomène culturel. C’est une déclaration : ici aussi, on sait raconter. Et mieux encore, le faire rêver.

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