4-Maso : S’en prendre plein les yeux et les oreilles
11 février 2024 // Musique // 1514 vues // Nc : 169

Ils sont quatre : le père, Toubih, la mère, Fanja, et les deux frères, Yusha et AR’Aina. Ils ont aménagé leur maison à Antananarivo pour y faire régulièrement leur répétition, d’où est né officiellement, en 2020, le groupe « 4-maso ». Un rythme assez spécial et un genre hors du commun sous le nom « GAS » : le groupe donne un accord particulier à la rythmique et à la basse, sans laisser le côté vocal. Un mélange de plusieurs styles, la petite famille n’a aucune chance de passer inaperçue.

Ils sont quatre : quatre visions qui fusent en un concept à la 4-maso, une vingtaine de créations, et moins d’une centaine de titres reprises. Toubih à la basse, Fanja au vocal, Yusha à la guitare, et AR’Aina au clavier : 4-maso ne s’arme pas que de lunettes. C’est une petite famille qui veut ramener la valeur de la musique par des chansons à message. D’un style peu commun, le groupe mélange plusieurs genres pour arriver à un style – ou selon leurs mots – « un moyen d’expression » unique. Le groove, la basse, mais surtout le vocal sont leur point fort. Toubih, le père de famille, également directeur artistique du groupe, confie : « On a cette sensation qu’il y a plusieurs instruments, mais en fait, nous ne sommes que trois à l’instrumental, et une, Fanja, au vocal. » Chaque morceau créé part d’un processus bien authentique : tout est écrit, travaillé puis retravaillé avec les propositions de chaque membre pour avoir le GAS. Si le nom sonne comme « gasy », il est différent du style traditionnel : « Gadona ankafizin’ny Sofinay – la musique que notre oreille apprécie. Nous retravaillons encore et encore nos morceaux pour trouver ce que nos oreilles, et notre âme, aiment. »

De messages et d’idées, le groupe n’en manque pas. 4-maso est bien une référence à leurs lunettes, et un moyen de relever ce terme presque toujours péjoratif. Plus poussé, le nom renvoie à leur nombre, à « cat-maso », comme « yeux de chat », et à la valeur de la vision pour faire face au passé et au futur. « Cat-maso comme les yeux de chat, parce que ces animaux voient et trouvent toujours leur chemin dans le noir, et nous nous sommes dit qu’on était comme cela, on ne pouvait pas se perdre, même dans le noir. De même, le nom renvoie à la vision : c’est ce qui nous permet de voir ce qu’il se passe dans la société, et d’éclairer notre esprit. Dans ce sens, les « maso » apportent la lumière. » De l’apparence à l’idée, le groupe sait livrer son regard dans chaque détail et toutes les chansons. Kapoaka ou Solune sont deux de leurs tubes. Des titres inspirés de la culture malgache, mais surtout, qui vont à contre-courant. « Je suis le genre de personne qui aime aller à contre-courant. Je préfère toujours parler de ce dont personne ne parle. » Le groupe espère remettre sur les rails le côté « messager » de la musique.

Par contre, pas d’album en vue pour le groupe. Mais une meilleure stratégie : se tourner vers le digital. « Nous avons quelques prises à faire, et après chaque prise, nous les mettrons sur les différentes plateformes d’écoute et les réseaux sociaux » annonce Toubih. En pleine revue sur la saison 2023, la famille pré- pare sa nouvelle année en contemplant les dernières années de présence scé- nique. Depuis le confinement en 2020, temps triplement favorable pour les répétitions, la famille a déposé sa marque sur les réseaux et les scènes. Chacun a débuté à l’école de musique pour atteindre un niveau hors du commun alors que Yusha, l’aîné a 23 ans et AR’Aina, le cadet, 17 ans. 4-maso, c’est aussi un groupe d’acapella. Depuis 2023, la famille s’est créé l’envie de revivre le festival « Team Kalo Acapella ». D’instrumental ou de vocal, chaque membre est un passionné depuis petit, et surtout, chaque moment passé en famille devient du pur bonheur au rythme des échanges.

Propos recueillis par  Rova Andriantsileferintsoa

Laisser un commentaire
no comment
no comment - Inauguration de la ONY HOUSE à Ambatobe

Lire

21 octobre 2024

Inauguration de la ONY HOUSE à Ambatobe

ONY HOUSE soutenue par le Projet Ony fondé par Orelsan et Ahélya Randriambolaina a été inauguré le samedi 19 octobre. Situé à Ambatobe, la ONY HOUSE e...

Edito
no comment - Non à la violence psychologique

Lire le magazine

Non à la violence psychologique

Selon l’UNICEF, 80% des enfants malgaches sont exposés à l’abus émotionnel considéré comme une violence invisible. L’agression psychologique se déroule le plus souvent à la maison. Les parents ont parfois recours à cette technique en tant que mesure disciplinaire. Mais, il arrive également que ce soit un acte exercé par les enseignants ou les autorités. Malgré l’existence d’un numéro vert pour signaler les cas de violence, la plupart des enfants ou des adolescents vivent en milieu rural. L’accès à l’électricité, au service de protection des enfants ou des centres d’écoute est restreint. Raison pour laquelle l’association Omena (p.54) fondée par Francesca Raoelison veut former des éducateurs communautaires à prévenir l’abus émotionnel - difficile à détecter - à travers l’apprentissage socio-émotionnel. Elle met en place des sessions de sensibilisation ou des formations pendant six mois, car il faut savoir que l’abus émotionnel est encore un sujet tabou dans la société malgache.

no comment - mag no media 06 - Octobre 2024

Lire le magazine no media

No comment Tv

Making of Shooting mode – Tanossi, Haya Madagascar, Via Milano – Août 2024 – NC 175

Retrouvez le making of shooting mode du no comment® magazine édition Août 2024 – NC 175

Modèles: Mitia, Santien, Mampionona, Hasina, Larsa
Photographe: Parany
Equipe de tournage: Vonjy
Prises de vue : Grand Café de la Gare, Soarano
Réalisation: no comment® studio
Collaborations: Tanossi – Via Milano – Haya Madagascar

Focus

Festival Temps Fort Danse

La deuxième édition du Festival Temps Fort Danse s’est déroulée à Tana du 28 août au 14 septembre.Photos : IFM

no comment - Festival Temps Fort Danse

Voir