Baliakasoa : Bolides de poche, grandes histoires
14 juin 2025 // Métiers & Petits Métiers // 4208 vues // Nc : 185

Depuis 15 ans, à Antaninandro, existe une boutique qui rend gagas enfants et adultes. Le magasin de voitures miniatures, connu sous le nom de Baliakasoa, se positionne comme une capsule temporelle qui ramène — même les dadabe — à des décennies auparavant. Véhicules de collection, les taxi-brousses emblématiques de Madagascar… tout y est… à modèle réduit.

« Celle-là, c’est une voiture que je voyais souvent quand j’étais môme. Ça fait des lustres que je n’en ai plus vu », s’émerveille Éric Harifidy, sexagénaire, avec une certaine nostalgie dans la voix. Une Volkswagen Combi-Split, une Citroën Type H des années 50 ou encore cette Peugeot 404 break des années 60… Des voitures qui avaient sillonné les rues et routes de Madagascar autrefois, disparues depuis des lustres, mais ressuscitées par Daniel Rakotou, collectionneur-vendeur de véhicules miniatures. « Nous cherchons, importons et remettons en état ces petits trésors. Nous pouvons aussi les personnaliser, les customiser selon le désir de l’acheteur », signale ce grand amoureux, fier de présenter ces petits bolides exposés dans les vitrines. Quelle que soit l’échelle — 1/18, 1/24, 1/43 ou autres —, aucun détail ne doit être oublié. Daniel Rakotou reste intransigeant sur ce point. En effet, derrière chaque miniature existe une histoire de moteur et de mémoire.

Daniel Rakotou, en grand passionné, entreprend un métier qu’il aime. Tout a commencé alors qu’il vadrouillait à Isotry et qu’il a trouvé une miniature chez un brocanteur. « Je l’ai achetée et repeinte. Ça a été comme un virus. Quinze ans après, mon travail consiste à dénicher des petites voitures, les retravailler et les revendre », raconte-t-il, soulignant que, s’il a décidé de les remettre en vente, c’est parce qu’une vraie passion se partage.

À noter pourtant que ces « bijoux » ne sont pas donnés, ni offerts. Les prix affichés sont relativement élevés. « C’est parce qu’il y a un vrai travail derrière », souligne le collectionneur qui loin d’être un simple revendeur qui ne cherche qu’à encaisser les bénéfices d’une économie de rente commerciale. « Nous recréons des modèles réduits de véhicules, tels qu’ils étaient dans vos souvenirs. Un jour, nous avons ramené à la vie — à une échelle 1/43 — une 404 familiale, taxi-brousse desservant Tana-Toamasina », déclare-t-il avec une fierté non dissimulée.

Les clients sont principalement des adultes, jusqu’aux papis de 80 ans. Des gens avec un certain pouvoir d’achat et surtout qui connaissent la valeur de ces pièces de collection. « Presque comme le prix de la voiture à taille réelle. Ce ne sont pas que des jouets », lance Daniel, sourire en coin. Heureusement, le marché est bien là. « Il existe un vrai réseau d’amateurs de ces petits bolides. Une communauté bien solide et solidaire », dévoile-t-il. La preuve en est la participation de Madagascar à divers festivals et concours internationaux dédiés aux véhicules miniatures. À l’échelle 1/43 mais avec un cœur à taille réelle.

Rova Andriantsileferintsoa

Facebook : Baliakasoa

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Décembre arrive et, comme chaque année, Madagascar se réveille culturellement.
Soudainement, les salles de spectacle se remplissent, les artistes sortent du bois, les concerts s’enchaînent. C’est la saison des festivités de Noël mêlant sacré et profane, et des expositions de dernière minute. Bref, tout le monde s’active comme si l’année culturelle se jouait en un seul mois. Et franchement, il y a de quoi se poser des questions. On ne va pas se mentir : les artistes malgaches ne sont pas là uniquement pour nous divertir entre deux repas de fête. Ils bossent, ils créent, et à leur niveau, ils font tourner l’économie. Le secteur culturel et créatif représentait environ dix pour cent du PIB national et ferait vivre plus de deux millions de personnes. Pas mal pour un domaine qu’on considère encore trop souvent comme un simple passe-temps sympathique, non ?
Alors oui, ce bouillonnement de décembre fait plaisir. On apprécie ces moments où la création explose, où les talents se révèlent, où la culture devient enfin visible. Mais justement, pourquoi faut-il attendre décembre pour que cela se produise ? Pourquoi cette concentration frénétique sur quelques semaines, alors que les artistes travaillent toute l’année ? Des mouvements sont actuellement en gestation pour revendiquer leur statut d’acteurs économiques essentiels et pour que l’on accorde à nos créateurs une place réelle dans la machine économique du pays. La culture malgache vaut bien mieux qu’un feu d’artifice annuel. Elle mérite qu’on lui accorde l’attention qu’elle réclame douze mois sur douze.

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Photos : Andriamparany Ranaivozanany

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