Antsa « Je n’ai pas honte d’exercer ma profession »
20 juin 2023 // Métiers & Petits Métiers // 3808 vues // Nc : 161

À 43 ans, Antsa est receveur de bus pour la ligne Ambotrimanjaka - 67 ha.  Un métier qu’elle exerce depuis 8 ans. Mère de 3 enfants, elle subvient aux besoins de sa famille en aidant son mari qui est chauffeur.

Être receveur de bus, un choix personnel ?
Devenir receveur de bus, c’est un sacrifice au service de ma famille. Mon mari et moi, avions économisé de l’argent pour acheter le véhicule que nous utilisons. Au départ, je m’occupais juste du recrutement des receveurs, mais ils avaient tendance à avoir un mauvais caractère.
Pour le bon déroulement de notre affaire, je me suis portée volontaire à faire ce métier. La société devrait arrêter de stigmatiser le métier de receveur. Tant qu’on ne fait rien d’illégal, on ne devrait pas avoir honte d’exercer une profession, que l’on soit homme ou femme. Au final, tout est une question de perception pour s’épanouir dans la vie.

Justement, à quels jugements faites-vous face ?
Étant une femme, il a été difficile pour ma famille ainsi que mon entourage d’accepter mon choix.
Mes parents ont catégoriquement refusé que je le fasse, en 2015. Jusqu’à aujourd’hui, mes enfants ont honte de ma profession, pourtant, je ne le regrette pas, car j’ai conscience des difficultés de mon ménage.

Le plus surprenant, c’est que les critiques viennent généralement de femmes telles que moi.
Elles me disent que ce n’est pas un métier adéquat pour une femme, que je suis trop imbu de ma personne en faisant un métier d’homme. Toutefois, il y a quand même des individus qui saluent mon courage. D’ailleurs, certains parents de mon quartier me prennent comme exemple auprès de leurs enfants paresseux.

Un métier qui demande de l’endurance…
Je me lève quotidiennement à 3 h du matin pour commencer ma journée de travail. Ensuite, je dois crier toute la journée pour attirer les passagers. La plupart du temps, je dois me lever lorsque le véhicule est plein. Il est également important de rester concentrée parce que je dois être à l’affût de tout ce qui passe. Je finis généralement mes journées vers 18 h ou 19 h. Je gagne entre 30 000 et 50 000 ar net par jour. Ce que j’aime dans mon métier, c’est qu’il me permette de rester en bonne condition physique. Malgré mon âge, je suis encore capable de courir et d’accomplir des tâches qui demandent beaucoup d’efforts.

Propos recueillis par Girard Ravelomanantsoa

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Il fut un temps — pas si lointain — où le cinéma malgache était timide, réduit à quelques projections confidentielles et à des moyens de fortune. Depuis un certain temps – ironie du sort ou simple justice poétique – ce sont nos films qui s’invitent sur les écrans du monde et des festivals sur les cinq continents. Felana Rajaonarivelo, Kuro Mi qui ont été récemment primés dans des festivals internationaux. Avec cette nouvelle génération de cinéaste, Madagascar rafle les prix et, surtout, les regards.
Il fut une époque où parler de « cinéma malgache » provoquait un sourire poli, celui qu’on réserve aux rêves un peu fous. D’autres se moquaient ouvertement de ces productions de niveau abécédaire. Désormais, ces points de vue moqueurs s’effacent pour laisser place à l’admiration. Les images sont plus nettes, les scénarios plus affûtés, les voix plus assurées. On sent cette montée en gamme, cette fierté tranquille d’un art qui prend enfin confiance en lui. Et c’est beau à voir — comme une pellicule qu’on aurait enfin sortie du grenier pour la projeter au grand jour.
Certes, des défis restent à relever, notamment en matière d’infrastructures, de financements, de formation… mais le vent tourne. Et ce vent-là sent la créativité, la sueur, et un peu de ce grain de folie propre à nos conteurs. La Grande-île ne veut plus être simple figurant dans l’histoire du septième art. Madagascar s’installe, doucement mais sûrement, dans le rôle principal. Au fond, ce renouveau n’est pas qu’un phénomène culturel. C’est une déclaration : ici aussi, on sait raconter. Et mieux encore, le faire rêver.

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