« Tuk-Tuk » reçoit le « Prix de la critique »
5 janvier 2022 // Cinéma // 5015 vues // Nc : 144

L’Association des critiques cinématographiques à Madagascara encore eu le privilège d’attribuer le « Prix de la Critique » dans le cadre des « Rencontres du film court » (RFC). Pour cette 16ème édition, le jury a distingué « Tuk-Tuk », le court-métrage du réalisateur égyptien Mohamed Kheidir.

Tiré d’une histoire vraie, le film de 25 minutes est un cocktail d’émotions fortes reflétant le vécu de Walaa, le personnage principal. Abandonnée par son mari, elle vit dans le désarroi et l’inquiétude car   elle doit subvenir seule au besoin de sa famille. Elle décide alors d’acquérir à crédit un tuk-tuk et de le conduire elle-même. Mais bien que Walaa soit bien accueillie par sa clientèle féminine, elle s’aperçoit qu’il n’est pas facile de se faire sa place dans un milieu de mecs.  

Mohamed Kheidir séduit le spectateur par son choix d’aborder ce drame social. Il livre à travers son film une réalité que beaucoup de femmes subissent, notamment en Égypte où 30 000 femmes sont emprisonnées pour des dettes non payées. La situation de Walaa est donc un cas parmi tant d’autres où une femme doit tenter de survivre malgré la violence conjugale, le harcèlement, l’abandon ou le rejet… C’est d’ailleurs ce caractère universel du thème abordé, traduit de façon saisissante dans la réalisation et par le jeu du personnage, que le jury du Prix de la critique a voulu distinguer.

Le réalisateur dévoile ainsi son engagement pour la cause des femmes dans un pays encore fortement marqué par le patriarcat. Tout comme est hautement significatif le fait d’avoir attribué le rôle de Walaa à l’ancienne miss Égypte Elham Wagadi.

Dans une interview accordée au média numérique Kawa News en février dernier, Mohamed Kheidir confie qu’il a puisé son inspiration en travaillant pour une association caritative et ajoute : « Si la femme n’est plus là, la maison s’effondre. Pour moi, soutenir les femmes est une nécessité car cela signifie aussi soutenir la société, la communauté et le pays tout entier… »  Tuk-Tuk recèle bien des traits du cinéma africain d’aujourd’hui en véhiculant des faits sociaux communs à tout le continent et où traditions et modernité sont en perpétuel conflit. 


Annick Sedson
Association des critiques cinématographique à Madagascar (ACCM)

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Décembre arrive et, comme chaque année, Madagascar se réveille culturellement.
Soudainement, les salles de spectacle se remplissent, les artistes sortent du bois, les concerts s’enchaînent. C’est la saison des festivités de Noël mêlant sacré et profane, et des expositions de dernière minute. Bref, tout le monde s’active comme si l’année culturelle se jouait en un seul mois. Et franchement, il y a de quoi se poser des questions. On ne va pas se mentir : les artistes malgaches ne sont pas là uniquement pour nous divertir entre deux repas de fête. Ils bossent, ils créent, et à leur niveau, ils font tourner l’économie. Le secteur culturel et créatif représentait environ dix pour cent du PIB national et ferait vivre plus de deux millions de personnes. Pas mal pour un domaine qu’on considère encore trop souvent comme un simple passe-temps sympathique, non ?
Alors oui, ce bouillonnement de décembre fait plaisir. On apprécie ces moments où la création explose, où les talents se révèlent, où la culture devient enfin visible. Mais justement, pourquoi faut-il attendre décembre pour que cela se produise ? Pourquoi cette concentration frénétique sur quelques semaines, alors que les artistes travaillent toute l’année ? Des mouvements sont actuellement en gestation pour revendiquer leur statut d’acteurs économiques essentiels et pour que l’on accorde à nos créateurs une place réelle dans la machine économique du pays. La culture malgache vaut bien mieux qu’un feu d’artifice annuel. Elle mérite qu’on lui accorde l’attention qu’elle réclame douze mois sur douze.

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Prise de vue : no comment® studio 
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Photos : Andriamparany Ranaivozanany

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