« Tuk-Tuk » reçoit le « Prix de la critique »
5 janvier 2022 // Cinéma // 4677 vues // Nc : 144

L’Association des critiques cinématographiques à Madagascara encore eu le privilège d’attribuer le « Prix de la Critique » dans le cadre des « Rencontres du film court » (RFC). Pour cette 16ème édition, le jury a distingué « Tuk-Tuk », le court-métrage du réalisateur égyptien Mohamed Kheidir.

Tiré d’une histoire vraie, le film de 25 minutes est un cocktail d’émotions fortes reflétant le vécu de Walaa, le personnage principal. Abandonnée par son mari, elle vit dans le désarroi et l’inquiétude car   elle doit subvenir seule au besoin de sa famille. Elle décide alors d’acquérir à crédit un tuk-tuk et de le conduire elle-même. Mais bien que Walaa soit bien accueillie par sa clientèle féminine, elle s’aperçoit qu’il n’est pas facile de se faire sa place dans un milieu de mecs.  

Mohamed Kheidir séduit le spectateur par son choix d’aborder ce drame social. Il livre à travers son film une réalité que beaucoup de femmes subissent, notamment en Égypte où 30 000 femmes sont emprisonnées pour des dettes non payées. La situation de Walaa est donc un cas parmi tant d’autres où une femme doit tenter de survivre malgré la violence conjugale, le harcèlement, l’abandon ou le rejet… C’est d’ailleurs ce caractère universel du thème abordé, traduit de façon saisissante dans la réalisation et par le jeu du personnage, que le jury du Prix de la critique a voulu distinguer.

Le réalisateur dévoile ainsi son engagement pour la cause des femmes dans un pays encore fortement marqué par le patriarcat. Tout comme est hautement significatif le fait d’avoir attribué le rôle de Walaa à l’ancienne miss Égypte Elham Wagadi.

Dans une interview accordée au média numérique Kawa News en février dernier, Mohamed Kheidir confie qu’il a puisé son inspiration en travaillant pour une association caritative et ajoute : « Si la femme n’est plus là, la maison s’effondre. Pour moi, soutenir les femmes est une nécessité car cela signifie aussi soutenir la société, la communauté et le pays tout entier… »  Tuk-Tuk recèle bien des traits du cinéma africain d’aujourd’hui en véhiculant des faits sociaux communs à tout le continent et où traditions et modernité sont en perpétuel conflit. 


Annick Sedson
Association des critiques cinématographique à Madagascar (ACCM)

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Il fut un temps — pas si lointain — où le cinéma malgache était timide, réduit à quelques projections confidentielles et à des moyens de fortune. Depuis un certain temps – ironie du sort ou simple justice poétique – ce sont nos films qui s’invitent sur les écrans du monde et des festivals sur les cinq continents. Felana Rajaonarivelo, Kuro Mi qui ont été récemment primés dans des festivals internationaux. Avec cette nouvelle génération de cinéaste, Madagascar rafle les prix et, surtout, les regards.
Il fut une époque où parler de « cinéma malgache » provoquait un sourire poli, celui qu’on réserve aux rêves un peu fous. D’autres se moquaient ouvertement de ces productions de niveau abécédaire. Désormais, ces points de vue moqueurs s’effacent pour laisser place à l’admiration. Les images sont plus nettes, les scénarios plus affûtés, les voix plus assurées. On sent cette montée en gamme, cette fierté tranquille d’un art qui prend enfin confiance en lui. Et c’est beau à voir — comme une pellicule qu’on aurait enfin sortie du grenier pour la projeter au grand jour.
Certes, des défis restent à relever, notamment en matière d’infrastructures, de financements, de formation… mais le vent tourne. Et ce vent-là sent la créativité, la sueur, et un peu de ce grain de folie propre à nos conteurs. La Grande-île ne veut plus être simple figurant dans l’histoire du septième art. Madagascar s’installe, doucement mais sûrement, dans le rôle principal. Au fond, ce renouveau n’est pas qu’un phénomène culturel. C’est une déclaration : ici aussi, on sait raconter. Et mieux encore, le faire rêver.

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