Tana Design Week : La capitale se met au vert
3 juillet 2025 // Mode & Design // 4383 vues // Nc : 186

Si l’événement conserve son nom emblématique, Tana Design Week, l’édition 2025 se décline pourtant au pluriel : weeks, comme une pulsation étirée sur trois semaines, du 28 juin au 19 juillet. Une biennale élargie, pensée pour faire dialoguer plus de disciplines, plus de lieux, plus de regards autour d’un thème intrigant qu’est « Le génie des plantes ». Design urbain, textile, patrimonial, éco-social, civique… autant de champs investis dans huit lieux emblématiques de la capitale. Pour Domi Sanji, commissaire général, il s’agit de décloisonner les disciplines pour innover autrement, à l’écoute d’une intelligence… végétale.

Pourquoi « le génie des plantes » ?
Cette thématique interroge une autre manière de penser. Le génie des plantes, c’est une intelligence décentralisée, qui ne repose pas sur un cerveau unique comme chez les humains, mais sur une multitude de capteurs diffus, capables de s’adapter, d’interagir avec l’environnement, de coopérer. Une philosophie que le visuel de la Tana Design Week traduit finement : à première vue, on dirait une carte… mais c’est en réalité une feuille, traversée de ses nervures. Quand les humains dessinent des frontières, les plantes, elles, organisent la circulation de la vie. C’est cette logique organique qui irrigue l’ensemble des projets — du design architectural à la recherche appliquée, en passant par les textiles ou les pratiques patrimoniales.

Comment les participants interprètent-ils ce thème ?
Le programme est dense et multiforme. À la Cité des Cultures, l’exposition Ndao Hanavao présentera les travaux du laboratoire d’innovation sociale. À la Fondation H, un open studio réunira l’association Ultra-Ordinaire (Toulouse), Guylaine Ramanantsoa, Andrée Éthève et Imke Plinta. À l’Université d’Antananarivo, le collectif Johary Constellation animera un workshop en collaboration avec l’Université de Florence et la céramiste Alice Aucuit. Le musée d’art et d’archéologie accueillera Civic City aux côtés du chef Johary Mahaleo. Une friche urbaine à Antanimena sera transformée par Taosaina Lab (Sandrine Raveloson, Noely Ratsimiebo) et Jawaad Issoop autour des pratiques d’architecture alternative. À l’IFM, Miranto Rafanomezana et Maxime Touroute proposeront une installation immersive. La Maison des Cultures d’Ambohijatovo s’intéressera à la route des plantes. Enfin, le festival de mode MANJA fera son grand retour, 20 ans après, sous le commissariat d’Elia Ravelomanantsoa et Faly Randrianjatovo. Une renaissance attendue pour ce rendez-vous lancé en 1986 et interrompu en 2005.

Qu’attendez-vous de cette édition plus pluridisciplinaire ?
À l’image des nervures d’une feuille, Tana Design Week relie Madagascar au reste du monde. Mais elle agit aussi comme un réseau de racines : en tissant des liens entre monde académique, entrepreneurs, secteur public et milieux culturels. Car seule une intelligence collective pourra faire éclore un développement culturel et économique durable.

Propos recueillis par Mpihary Razafindrabezandrina

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Il fut un temps — pas si lointain — où le cinéma malgache était timide, réduit à quelques projections confidentielles et à des moyens de fortune. Depuis un certain temps – ironie du sort ou simple justice poétique – ce sont nos films qui s’invitent sur les écrans du monde et des festivals sur les cinq continents. Felana Rajaonarivelo, Kuro Mi qui ont été récemment primés dans des festivals internationaux. Avec cette nouvelle génération de cinéaste, Madagascar rafle les prix et, surtout, les regards.
Il fut une époque où parler de « cinéma malgache » provoquait un sourire poli, celui qu’on réserve aux rêves un peu fous. D’autres se moquaient ouvertement de ces productions de niveau abécédaire. Désormais, ces points de vue moqueurs s’effacent pour laisser place à l’admiration. Les images sont plus nettes, les scénarios plus affûtés, les voix plus assurées. On sent cette montée en gamme, cette fierté tranquille d’un art qui prend enfin confiance en lui. Et c’est beau à voir — comme une pellicule qu’on aurait enfin sortie du grenier pour la projeter au grand jour.
Certes, des défis restent à relever, notamment en matière d’infrastructures, de financements, de formation… mais le vent tourne. Et ce vent-là sent la créativité, la sueur, et un peu de ce grain de folie propre à nos conteurs. La Grande-île ne veut plus être simple figurant dans l’histoire du septième art. Madagascar s’installe, doucement mais sûrement, dans le rôle principal. Au fond, ce renouveau n’est pas qu’un phénomène culturel. C’est une déclaration : ici aussi, on sait raconter. Et mieux encore, le faire rêver.

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