Tafo Bozaka : Ici pas de coup bas, le koba est certifié !
9 décembre 2022 // Sortir // 4593 vues // Nc : 155

Chez « Tafo Bozaka » à Ankadifotsy, on est dans le « koba » (gâteau au sucre) et la « saosisy » (saucisse) de père en fils. Le vrai « koba » ! Celui de Talata Volonondry, à une trentaine de kilomètres au nord de Tana, d’où sont natifs ces puristes de la vraie bouffe des hauts plateaux.

De leur atelier de Talata Volonondry sortent près de 45 koba par semaine, vendus directement à Ankadifotsy. « Notre objectif est de mettre en valeur les produits locaux avec une exigence particulière sur la qualité », souligne Andry Petoulet Raveloson. Le koba, le fameux pain de sucre des hauts plateaux, rivalise sans peine avec la pâtisserie au beurre et aux œufs. Tellement même que nombre d’hôteliers et traiteurs le sert en dessert pour remplacer les gâteaux. Une activité familiale explique Petoulet, car leurs parents vendaient déjà des koba à Talata et, tout naturellement, les enfants ont pris le relais. « Au départ, nous avons continué à vendre sur les marchés de Talata, mais c’est devenu saturé. Nous avons donc ouvert notre boutique ici à Ankadifotsy, il y a quelques mois. »

Le koba est réalisé à partir de trois ingrédients essentiels, le riz, le sucre roux et la cacahuète, le tout enroulé dans des feuilles de bananier. Mais Tafo Bozaka propose aussi une version à base de coco râpée et séchée. Et attention, pas de manioc chez eux ! « S’il est noir au milieu, cela peut signifier qu’il a été fabriqué avec du manioc qui a tendance à cuit très rapidement et à donner cette couleur sombre. De même, les contours à base de riz doivent être sucrés et non fades comme c’est souvent le cas dans la rue. » Dont acte.

Le secret du koba réside bel et bien dans sa cuisson. « Le nôtre est cuit au feu de bois dans une barrique pendant deux jours. Il ne doit pas mesurer plus d’un mètre, soit la hauteur de la barrique. » Et inutile de préciser que pas mal de rigolos sur les trottoirs dupent la clientèle en prétendant que leur koba vient de Talata, histoire de booster la vente.Taratata ! Ce sont des menteurs, des aigrefins, des branquignols ! Et c’est bien pour cela que tous les produits de Tafo Bozaka sont eux « certifiés » de Talata.

Mais qu’en est-il de leur saosisy ? Elle se décline en trois saveurs : à la viande, à la pomme de terre ou saosisy ovy et celle qui fusionne les deux, la « saosisy mélange » assaisonnée aux poivres verts. « Pour les saosisy ovy, il y a 70 % de pomme de terre, 20 % de viande hachée et 10 % de lardon. Mais nous faisons également de saucisses sans porc uniquement à la commande. » Et secret de la saosisy tient aussi à la cuisson, selon le modèle désiré. « Nous livrons toujours nos saucisses précuites, on appelle ça toranina ou évanouir la saucisse. Celle à la viande et la mélangée se cuisent normalement, mais pour celle à la pomme de terre, il faut une cuisson départ à froid avant de la mettre sur le feu. Elle prend un peu de temps avant de cuire, mais c’est la technique pour obtenir ce croustillant que les gens adorent. » Et qui fait toute la différence !

Inutile de dire que le Tafo Bozaka tourne à plein régime du lundi au samedi, de 8 heures à 19 heures. Pour un vrai  trip hauts plateaux, il est même possible d’accompagner les fameuses saucisses avec du vary amin’anana (riz aux brèdes). Les gourmands peuvent également déguster des produits à base de lait entier pur provenant directement de la ferme. « Les cailles seront bientôt disponibles ainsi que les confitures à base de fruits et les confitures d’oignons. Mais la petite nouveauté pour les fêtes, ce sera le koba en bûche. »  Ça vous en bouche un coin !


Aina Zo Raberanto

Laisser un commentaire
no comment
no comment - Exposition : L’économie a bonne mémoire

Lire

10 octobre 2025

Exposition : L’économie a bonne mémoire

De l’époque des royaumes à l’ère républicaine, Madagascar raconte son parcours économique à travers une exposition inédite. Organisée par FTHM Consult...

Edito
no comment - La fierté en prolongations

Lire le magazine

La fierté en prolongations

Il y a des moments où Madagascar oublie ses 23 régions et vibre à l'unisson. C’était le cas lors de la dernière édition du Championnat d'Afrique des Nations l'a bien montré. Les Barea, match après match et en devenant vice-champions d'Afrique, ont fait que bien des Malgaches se sont découverts fans du ballon-rond. Chaque coin de rue, chaque taxi-be, chaque salon étaient transformé en fans-zone. Chaque passe et chaque drible était commenté comme si l'avenir du pays en dépendait. Et peut-être que c'était le cas. C’est fou le foot ! Rendez-vous à la Coupe du monde ?Mais ces moments de joie et de fierté collectives ne sont pas qu’au stade. Ca serait réducteur de penser ainsi. Le rapatriement du crâne du roi Toera a réveillé un sentiment patriotique forts dans le cœur de millions de Malgaches. L’événement national a fait ressurgir un passé qu'on pensait enfoui dans les livres. Des Sakalava aux habitants des Hauts Plateaux, tous ont exprimé leur fierté. Nous avons des aïeux braves !Et puis, il y a ces jeunes qu'on oublie souvent, mais que No Comment essaie de mettre en avant. Ils brillent même souvent loin des projecteurs. Grâce à leurs exploits – en raflant médailles et coupes dans des tournois continentaux et mondiaux de robotique et intelligences artificielles – Madagascar est davantage connu du monde. On en parle moins, alors que leur succès est aussi intense qu'un but à la dernière minute.Force est de dire que ce qui nous rassemble, ce sont ces vibrations partagées. Ces événements mettent entre parenthèses notre quotidien et font vibrer notre cœur de Malgache. Un but, un crâne de roi, une invention IT... Peu importe, tant que ça prouve qu'ensemble, Madagascar peut faire bouger les choses.

No comment Tv

Interview - Ep.Sandy.N - Septembre 2025 - NC 188

Découvrez 𝐄𝐩.𝐒𝐚𝐧𝐝𝐲.𝐍 dans la rubrique CULTURE du 𝗻𝗼 𝗰𝗼𝗺𝗺𝗲𝗻𝘁® magazine, NC 188 - septembre 2025. Ayant commencé en 2008, 𝑬𝒑.𝑺𝒂𝒏𝒅𝒚.𝑵 s’est peu à peu fait un nom dans le domaine de la peinture à Tana. Peintre-portraitiste, il se démarque de ses pairs en réalisant des portraits de célébrités allant d’Albert Einstein à Marylin Monroe, en passant par Jimi Hendrix ou encore Jaojoby. Mais il est surtout connu pour avoir interprété – à sa manière – la très célèbre Joconde de Léonard de Vinci. Ici, il s’agit de La Joconde à Tana.

Focus

MOOR1NG

MOOR1NG au Palais des Sports Mahamasina

no comment - MOOR1NG

Voir