Miary zo : Entrer dans l'arène
24 septembre 2025 // Media & Add-0n // 2368 vues // Nc : 188

Grosse surprise dans le monde vidéoludique, mais plus encore à Madagascar ! Alors qu’on attendait avec impatience la révélation du prochain personnage jouable de Tekken, c’est avec stupeur qu’on découvre qu’elle nous vient tout droit de la Grande île. Ce n’est pas uniquement la scène du jeu vidéo malgache qui est en émoi, mais tous les amoureux de notre culture. Revenons ensemble sur l’histoire derrière la fameuse Miary Zo.

L’Afrique existe?
Ce n’est un secret pour personne, le continent africain a toujours été très discret dans le monde vidéoludique, que ce soit dans l’industrie de la création ou l’esport. Ces dernières années, de nombreuses initiatives ont émergé pour y remédier, dont le Projet ONY qui avait déjà fait le sujet d’un article ici. Qu’il s’agisse de problèmes d’infrastructures ou de manque d’investissement, les raisons sont nombreuses.

Mais la résilience des joueurs africains s’est montrée plus forte que les barrières formées autour du continent. Le joueur sénégalais Verix a notamment remporté le Guilty Gear Strive Championship, un tournoi international sur le jeu éponyme, et a, entre autres, allumé la mèche qui allait grandir pour éclairer l’Afrique.

Les yeux sur Madagascar
Et notre île n’est pas en reste. Les communautés de passionnés ont œuvré pendant des années à la valorisation de l’esport à Madagascar.

En effet, là où le sport électronique est un plan de carrière dans des pays du Nord, la culture du travail malgache n’y voit malheureusement encore d’un passe-temps enfantin. Cette marginalisation n’a pas arrêté l’amour du jeu, et nombreux sont ceux qui modèlent petit à petit l’avenir de l’esport malgache. Les initiatives se construisent en Afrique, incluant Madagascar, avec notamment les Orange Esport Experience, mais restent encore dans la bulle du continent. Pour Madagascar, la consécration arrive en 2025, lorsque le Moor1g, tournoi local, rejoint officiellement le circuit compétitif international de Tekken, la plus grande licence de jeu de combat de l’histoire.

A cela s’ajoutent les visites des créateurs de la saga et de Kayane, la plus célèbre créatrice de contenu francophone sur le jeu.

Une lettre d’amour à la Grande île
Conférences, tournois, show-matchs… Les évènements se sont enchaînés. Et deux combats se sont joués en parallèle. D’un côté la reconnaissance de l’esport malgache, et de l’autre la représentation des femmes. Et ça a été un combo gagnant pour la communauté.

Kayane, touchée par l’implication de la gente féminine, a décidé de prendre en charge les frais de participation de toutes les femmes aux compétitions locales. De leur côté, Katsuhiro Harada et Kohei Ikeda ont été bien discrets sur les raisons de leur visite. En plus de prendre contact avec les joueurs malgaches, ils avaient un autre plan, qu’on ne découvrira qu’en août.

Lors de l’EVO, compétition internationale de versus fighting, Bandai Namco a révélé Miary Zo, première combattante africaine de Tekken, et première malgache représentée dans l’histoire des jeux de combat. De leur propre aveu, les deux créateurs du jeu étaient en repérage à Madagascar pour développer ce personnage inédit. Cette grande première mondiale est la consécration du travail de nombreux passionnés, et la reconnaissance de tout un univers pour ceux n’abandonnant pas leurs rêves.

Eymeric Radilofe

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Mada fait son cinéma

Il fut un temps — pas si lointain — où le cinéma malgache était timide, réduit à quelques projections confidentielles et à des moyens de fortune. Depuis un certain temps – ironie du sort ou simple justice poétique – ce sont nos films qui s’invitent sur les écrans du monde et des festivals sur les cinq continents. Felana Rajaonarivelo, Kuro Mi qui ont été récemment primés dans des festivals internationaux. Avec cette nouvelle génération de cinéaste, Madagascar rafle les prix et, surtout, les regards.
Il fut une époque où parler de « cinéma malgache » provoquait un sourire poli, celui qu’on réserve aux rêves un peu fous. D’autres se moquaient ouvertement de ces productions de niveau abécédaire. Désormais, ces points de vue moqueurs s’effacent pour laisser place à l’admiration. Les images sont plus nettes, les scénarios plus affûtés, les voix plus assurées. On sent cette montée en gamme, cette fierté tranquille d’un art qui prend enfin confiance en lui. Et c’est beau à voir — comme une pellicule qu’on aurait enfin sortie du grenier pour la projeter au grand jour.
Certes, des défis restent à relever, notamment en matière d’infrastructures, de financements, de formation… mais le vent tourne. Et ce vent-là sent la créativité, la sueur, et un peu de ce grain de folie propre à nos conteurs. La Grande-île ne veut plus être simple figurant dans l’histoire du septième art. Madagascar s’installe, doucement mais sûrement, dans le rôle principal. Au fond, ce renouveau n’est pas qu’un phénomène culturel. C’est une déclaration : ici aussi, on sait raconter. Et mieux encore, le faire rêver.

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