Dématérialisation : le grand effacement
11 juin 2021 // Media & Add-0n // 6432 vues // Nc : 137

Sony annonçant la fermeture de son magasin en ligne PSP, un pas de plus est franchi vers la suppression du support CD. Un changement qui en inquiète plus d’un, notamment les conservateurs de la mémoire vidéoludique.

Tout commence quand Sony annonce, il y a plusieurs mois, la fermeture du magasin en ligne pour les consoles PlayStation 3, PS Vita et PSP. Nous devions dire adieu à une énorme partie de la ludothèque uniquement disponible via ces « stores ». Les joueurs n’auraient plus accès à un long chapitre de l’histoire du jeu vidéo. Les éditeurs, eux, perdraient tout simplement des projets qu’ils avaient annoncés quelques mois auparavant, et qui du coup n’auraient pas la possibilité de sortir. Face à la polémique, la firme japonaise a fait son mea culpa et est revenue sur sa décision… du moins en partie. Parce que si PS3 et PS Vita échappent à l’échafaud, le store de la PSP devrait bien disparaître le 2 juillet prochain. Alors si Sony sauve quelques pots cassés, il n’empêche que c’est tout un musée de la porcelaine qui finira à la casse.

On en vient donc à notre problème, c’est quoi un jeu et à qui appartient-il ? Pour les grandes maisons telles que Sony le jeu vidéo est avant tout un produit commercial. On ne peut pas trop leur en vouloir sur ce point-là, puisqu’il s’agit de leur gagne-pain. Là où le bât blesse, c’est la prise en compte de l’opinion du joueur et l’importance donnée à la conservation de l’histoire vidéoludique. Alors oui, les musées du jeu vidéo qui retracent cette histoire existent. Mais il faut comprendre que lorsque la dématérialisation a commencé à être le plan d’avenir des majors, c’est tout un écosystème qui a été chamboulé. Aujourd’hui, certains jeux n’existent que dématérialisés. Et les musées dont on parle présentent la saga vidéoludique avant tout à travers les machines, cartouches et autres CD.

Si aujourd’hui, ce chapitre de l’histoire est encore suffisamment récent pour qu’on s’en rappelle, quid de la conservation de la mémoire dans 20 ans. Il y a l’argument du « oui, mais ce sont de vieux jeux, on n’y jouera plus ». Mais justement, ce sont de vieux jeux. Leur préservation devrait être une priorité. Il suffit de voir à quel point des organisations se tuent à la tâche pour restaurer de vieilles œuvres cinématographiques. Imaginez un peu si tous les films Netflix, HBO Max et Prime Video ne bénéficiaint pas d’un support physique officiel. Que deviendraient-ils si ces plateformes venaient à disparaître ?

À travers la fermeture du « store » PSP, Sony rappelle à tout le monde que tout ce qui tourne sur ses consoles lui appartient avant tout. Et même s’ils ont fait un pas en arrière concernant la PlayStation 3 et la PS Vita, le cas de la PSP montre bien qu’au final, ils auront toujours le dernier mot. Au final, qui sera là pour raconter les mémoires du jeu vidéo, une fois que la dématérialisation sera le seul support encore en activité ?


Propos recueillis par  Eymeric Radilofe

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Décembre arrive et, comme chaque année, Madagascar se réveille culturellement.
Soudainement, les salles de spectacle se remplissent, les artistes sortent du bois, les concerts s’enchaînent. C’est la saison des festivités de Noël mêlant sacré et profane, et des expositions de dernière minute. Bref, tout le monde s’active comme si l’année culturelle se jouait en un seul mois. Et franchement, il y a de quoi se poser des questions. On ne va pas se mentir : les artistes malgaches ne sont pas là uniquement pour nous divertir entre deux repas de fête. Ils bossent, ils créent, et à leur niveau, ils font tourner l’économie. Le secteur culturel et créatif représentait environ dix pour cent du PIB national et ferait vivre plus de deux millions de personnes. Pas mal pour un domaine qu’on considère encore trop souvent comme un simple passe-temps sympathique, non ?
Alors oui, ce bouillonnement de décembre fait plaisir. On apprécie ces moments où la création explose, où les talents se révèlent, où la culture devient enfin visible. Mais justement, pourquoi faut-il attendre décembre pour que cela se produise ? Pourquoi cette concentration frénétique sur quelques semaines, alors que les artistes travaillent toute l’année ? Des mouvements sont actuellement en gestation pour revendiquer leur statut d’acteurs économiques essentiels et pour que l’on accorde à nos créateurs une place réelle dans la machine économique du pays. La culture malgache vaut bien mieux qu’un feu d’artifice annuel. Elle mérite qu’on lui accorde l’attention qu’elle réclame douze mois sur douze.

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Photos : Andriamparany Ranaivozanany

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