Autocensure : passe-moi les ciseaux !
12 février 2023 // Media & Add-0n // 5959 vues // Nc : 156 - 157

Il y a quelques semaines, nous vous parlions des jeux vidéo ayant subi les foudres de la censure. Mais il arrive parfois que les éditeurs choisissent eux-mêmes de calmer le contenu de leur jeu, afin de traverser les frontières des mœurs locales ou sacrifier au politiquement correct.

Fallout 3
La guerre, la violence, les armes, la mort… C’est dans un monde ayant subi une catastrophe nucléaire que nous plonge Fallout 3. La série est connue pour son univers post-apocalytique. Et dans ce troisième opus, le joueur incarne un personnage suivant une seule loi, celle du plus fort. Le jeu est connu pour sa richesse de gameplay, avec les multiples choix qu’on est amené à faire pour atteindre l’une des 200 fins possibles. Malgré toute l’horreur qu’il montre, il n’a pas été censuré par l’industrie. Par contre, les éditeurs ont choisi de complètement modifier la ville qui contenait une bombe atomique pour la version japonaise. Choix logique, puisqu’ils voulaient éviter le traumatisme causé par les événements d’Hiroshima et Nagasaki.

Doki Doki Literature Club Plus (DDLCP)
Un visual novel classique dans lequel on cherche l’amour parmi les membres du club de lecture du lycée, mais DDLCP cache une histoire beaucoup plus sombre que ne laisse penser sa charmante antagoniste Monika. La fameuse Monika ! La plus populaire du bahut avec sa longue chevelure et son ruban blanc, rêvant d’entretenir une romance avec le héros et jalouse des autres filles du club. Sa folie la pousse à éliminer ses rivales d’une manière pour le moins fascinante : en brisant le quatrième mur et en piratant les codes du jeu lui-même pour réécrire le programme des pauvres innocentes pour qu’elles connaissent une fin des plus atroces.          À la sortie de DDLCP, les joueurs de Nintendo Switch, PC et Xbox ont eu droit à la version non censurée du jeu. Mais les pro-PlayStation se sont retrouvés avec moins d’hémoglobine à l’écran, et la couleur rouge changée en bleu. Le public de Sony a été protégé de la violence inattendue du titre.

Donjons et Dragons
Exemple très récent, puisque la décision a été prise en novembre 2022. Symbole de la culture heroic fantasy, D&D vit confortablement sur la scène du jeu de rôle depuis presque 50 ans. On triche un peu, puisqu’il s’agit avant tout d’un jeu physique, mais il possède aussi trop d’itérations vidéoludiques pour ne pas les prendre en compte. Et le changement qui a été entrepris pourra à termes toucher toutes les plateformes. L’éditeur Wizards of the Coast a décidé de modifier l’appellation des peuples de son univers. Les humains, elfes, nains et autres orcs ne sont donc plus des races, mais des espèces. Pour certains, cela peut sembler anodin. Mais l’éditeur soutient sa décision avec les problématiques engendrées par l’utilisation du terme « race » dans le monde réel. Dans D&D, les races n’étaient historiquement pas égales, puisque certaines avaient des capacités que d’autres n’avaient pas. Encore un coup des wokes !

Propos recueillis par Eymeric Radilofe

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Mada fait son cinéma

Il fut un temps — pas si lointain — où le cinéma malgache était timide, réduit à quelques projections confidentielles et à des moyens de fortune. Depuis un certain temps – ironie du sort ou simple justice poétique – ce sont nos films qui s’invitent sur les écrans du monde et des festivals sur les cinq continents. Felana Rajaonarivelo, Kuro Mi qui ont été récemment primés dans des festivals internationaux. Avec cette nouvelle génération de cinéaste, Madagascar rafle les prix et, surtout, les regards.
Il fut une époque où parler de « cinéma malgache » provoquait un sourire poli, celui qu’on réserve aux rêves un peu fous. D’autres se moquaient ouvertement de ces productions de niveau abécédaire. Désormais, ces points de vue moqueurs s’effacent pour laisser place à l’admiration. Les images sont plus nettes, les scénarios plus affûtés, les voix plus assurées. On sent cette montée en gamme, cette fierté tranquille d’un art qui prend enfin confiance en lui. Et c’est beau à voir — comme une pellicule qu’on aurait enfin sortie du grenier pour la projeter au grand jour.
Certes, des défis restent à relever, notamment en matière d’infrastructures, de financements, de formation… mais le vent tourne. Et ce vent-là sent la créativité, la sueur, et un peu de ce grain de folie propre à nos conteurs. La Grande-île ne veut plus être simple figurant dans l’histoire du septième art. Madagascar s’installe, doucement mais sûrement, dans le rôle principal. Au fond, ce renouveau n’est pas qu’un phénomène culturel. C’est une déclaration : ici aussi, on sait raconter. Et mieux encore, le faire rêver.

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