Marie Malvasio : Artiste organique
3 octobre 2022 // Arts Plastiques // 4191 vues // Nc : 153

Connue sous le nom de norma, Marie Malvasio définit son style comme « intuitif et expérimental ». Folie, société du gâchis, art africain, métissage, ses thèmes de prédilection sont puisés au plus profond de son vécu.

La peinture comme thérapie ?
Le fait d’avoir été enfant unique et en plus extrêmement timide, a fait que j’ai appris à m’occuper dans ma petite bulle fantastique.
En même temps, avoir un père qui peignait, bricolait, savait donner vie à tout ce qu’il touchait m’a sûrement influencée. 
Déjà, à la maternelle, j’adorais les activités manuelles.

Un style plutôt organique ?
Après  mon  bac,  j’ai  intégré  une  fac  à  Montpellier  pour  une licence en arts plastiques, mais le système d’apprentissage ne m’a pas satisfaite. L’année d’après, je décide de partir à la Réunion pour m’inscrire à l’École supérieure des beaux-arts. J’ai été prise, mais les aléas de la vie m’ont redirigée vers un service civique. En 2018, je suis rentrée à Mada où, de fil en aiguille, j’ai investi la scène artistique. Bref, j’ai surtout appris en autodidacte et par les rencontres sur mon chemin.

Vous vous définissez comme artiste organique, c’est-à-dire ?
J’ai longtemps eu du mal à décrire mon style étant donné que je suis un peu touche-à-tout et que j’explore en permanence. C’est un ami qui m’a qualifié  d’« organique »  et  ça me paraît très approprié. Tantôt abstrait, tantôt figuratif, entre les deux, c’est davantage vers la recherche de formes, de couleurs, de mouvements et de textures que je me tourne. Dans les couleurs, c’est une question de période et de contrastes. Tout ce qui tourne autour de la nature nourrit ma vision ainsi que l’art africain, une influence qui me vient de mon père. Mon style est plus organique, intuitif et expérimental. Être une femme, être métisse, l’environnement qui m’entoure, mes joies et mes peines, tout cela nourrit mon travail.

Votre première exposition portait sur la schizophrénie…
Avec  Schizophréni’art en octobre 2020, au Craam à Ankatso,  je  voulais  passer  un  cap  libérateur.  Briser  un tabou et sensibiliser les esprits dans un pays où les maladies mentales sont encore diabolisées. Ma mère souffre de schizophrénie et j’ai rencontré d’autres personnes atteintes de cette pathologie. Cela a changé ma vision des choses. J’ai longtemps voulu en parler. J’avais ce besoin d’extérioriser cette partie de mon vécu.

Une artiste engagée ?
Humain où vas-tu ?, présentée à l’Alliance française à Andavamamba en mars 2021, était une exposition collective, avec quatre artistes sensibles au recyclage. L’idée était de représenter la société de surconsommation, uniquement à travers des matériaux de récupération. Mes prochaines expositions seront de la même veine, mais davantage branchées nature.


Propos recueillis par Aina Zo Raberanto

Force sensible
Aquarelle et fusain sur papier.
21 x 29,7 cm
L’énigmatique
Acrylique et pastels à l’huile sur toile.
70 x 40 cm
Moments de calme ici et ailleurs
Extraits de photographies mobiles.
Les murmures de l’eau
Acrylique et pastels à l’huile sur papier.
21 x 29,7 cm
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Il fut un temps — pas si lointain — où le cinéma malgache était timide, réduit à quelques projections confidentielles et à des moyens de fortune. Depuis un certain temps – ironie du sort ou simple justice poétique – ce sont nos films qui s’invitent sur les écrans du monde et des festivals sur les cinq continents. Felana Rajaonarivelo, Kuro Mi qui ont été récemment primés dans des festivals internationaux. Avec cette nouvelle génération de cinéaste, Madagascar rafle les prix et, surtout, les regards.
Il fut une époque où parler de « cinéma malgache » provoquait un sourire poli, celui qu’on réserve aux rêves un peu fous. D’autres se moquaient ouvertement de ces productions de niveau abécédaire. Désormais, ces points de vue moqueurs s’effacent pour laisser place à l’admiration. Les images sont plus nettes, les scénarios plus affûtés, les voix plus assurées. On sent cette montée en gamme, cette fierté tranquille d’un art qui prend enfin confiance en lui. Et c’est beau à voir — comme une pellicule qu’on aurait enfin sortie du grenier pour la projeter au grand jour.
Certes, des défis restent à relever, notamment en matière d’infrastructures, de financements, de formation… mais le vent tourne. Et ce vent-là sent la créativité, la sueur, et un peu de ce grain de folie propre à nos conteurs. La Grande-île ne veut plus être simple figurant dans l’histoire du septième art. Madagascar s’installe, doucement mais sûrement, dans le rôle principal. Au fond, ce renouveau n’est pas qu’un phénomène culturel. C’est une déclaration : ici aussi, on sait raconter. Et mieux encore, le faire rêver.

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