Mackinley Music : De la musique et des fringues !
2 juillet 2022 // Musique // 8203 vues // Nc : 150

Ils ne sont pas les plus vieux ni les plus jeunes dans le milieu de la musique urbaine à Madagascar. Presque dix ans que Mackinley Music (MM) existe. Le collectif revient sur scène avec de nouveaux projets et un cocktail toujours aussi savoureux de trap, soul trap, drill, dancehall et funk…

Le collectif a fait partie des groupes qui ont participé à la première partie du rappeur Oboy, en mai dernier, au Palais des Sports à Mahamasina. Un concert qui signe leur grand retour sur scène après deux ans de silence à cause de la pandémie. « C’a été dur pour nous car nous avions prévu pleins de choses. Aujourd’hui, nous essayons de redémarrer la machine et voir comment faire évoluer nos idées », souligne Jahmisa. Originaires d’Analamahitsy Cité, ils ont choisi la musique urbaine pour montrer leur savoir-faire au niveau des sons et des textes. « Dans le quartier, les jeunes avaient l’habitude de se réunir pour des concours de punchlines. On y allait en tant que spectateurs, pour soutenir les potes qui participaient. Finalement, on s’est rendu compte qu’on était capables de créer notre propre univers. »

C’est donc en 2015 que le collectif est né, d’abord sous le nom de Mackinley Family, puisqu’ils étaient une dizaine, pour devenir Mackinley Music. Avec quatre membres actuellement. : Jamhisa, auteur, compositeur, ingénieur du son ; Tix, auteur, compositeur, chanteur et musicie ; Nax et Ared au chant. En 2018, ils fondent leur studio et commencent à balancer leurs sons sur leur chaîne youtube. Tsy ahitan-doto (Sans tâche), un de leur titre phare écrit en 2016, est sur toutes les lèvres en ce moment. « Nous parlons des filles un peu volages, un thème toujours d’actualité. Nous avons tourné le clip en 2019 avec l’aide de Tanjona Andriamahaly du label Rap Gasy en Images. » Le collectif n’hésite pas à aborder des sujets plus engagés, comme dans le titre Tsy rariny (C’est injuste). « On parle de ce que le gouvernement inflige au peuple », lance Tix. Dans Lasa alavitra (Aller loin), ils parlent de leur envie d’avancer, peu importent les obstacles. « C’est l’un de nos titres récents. En fait, on nous a proposé un beat qui me rappelle l’évasion, le rêve et je me suis dit qu’on pouvait exploiter ce thème-là », explique Jahmisa.

Tout comme leurs textes, le style de Mackinley Music est très varié entre trap, soul trap, drill, dance hall, funk. Tout dépend de l’inspiration. Ils aiment s’ouvrir à de nouveaux horizons et n’hésitent pas à exploiter leurs talents de musiciens, car tous ont baigné dans la musique très tôt. Jahmisa, par exemple, a appris à manipuler les sons et les matériels depuis tout petit et à jouer à des instruments. Quant à Tix, il a toujours écrit sous l’influence de ses parents. Les quatre musicos n’hésitent pas non plus à passer à l’acoustique, un univers qui permet de donner une autre dimension à leur travail. Ils collaborent parfois avec d’autres musiciens pour la basse, le clavier, la batterie ou le cajon.

Ils ont également lancé Mozika Box sur les réseaux sociaux, qui reprend le concept du tiny desk, des concerts intimistes tournés dans une petite pièce, très tendance depuis la crise sanitaire. En l’occurrence, un petit studio dont le décor est modulable en fonction de l’ambiance. « Tout est en autoproduction. Nous créons nous-mêmes nos décors, nous faisons le tournage, nous créons nos propres sons… Ce n’est pas pour être prétentieux, mais c’est pour montrer que nous pouvons maîtriser les choses et de façon professionnelle », souligne Jahmisa. Le collectif prépare du lourd pour les mois à venir, la préparation de leur album et le lancement de leur nouvelle marque de fringues.


Aina Zo Raberanto

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Certes, des défis restent à relever, notamment en matière d’infrastructures, de financements, de formation… mais le vent tourne. Et ce vent-là sent la créativité, la sueur, et un peu de ce grain de folie propre à nos conteurs. La Grande-île ne veut plus être simple figurant dans l’histoire du septième art. Madagascar s’installe, doucement mais sûrement, dans le rôle principal. Au fond, ce renouveau n’est pas qu’un phénomène culturel. C’est une déclaration : ici aussi, on sait raconter. Et mieux encore, le faire rêver.

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