Louis Zo Rabearison : Professeur de mouvement
2 juillet 2021 // Arts de la scène // 4935 vues // Nc : 138

Danseur, chorégraphe, pédagogue, il se consacre entièrement à sa passion depuis des années. Performer mais surtout transmettre constitue son univers. La danse reste pour lui avant tout une question d’émotions et de ressentis.

Louis Zo Rabearison est ce qu’on appelle un amoureux du mouvement. C’est d’ailleurs son rôle au sein de l’ONG Zara Aina. Il est professeur de mouvement et responsable de la programmation éducative et artistique auprès des enfants des bas quartiers. Il se focalise sur l’approche pédagogique et les recherches spécifiques sur la danse. « Ces enfants ont une approche totalement différente de ce qu’on appelle mouvement. Pour eux, je crée de nouvelles bases afin qu’ils s’imprègnent mieux de cette discipline. J’adapte certains mouvements du quotidien comme le fait de marcher, de ramasser quelque chose par terre ou de se prendre la main… Mais je cherche également la façon dont une personne peut s’épanouir à travers la danse. »

Pour lui, enseigner, transmettre et échanger sont des valeurs essentielles. Au sein de l’ONG, il met en place différents programmes artistiques que ce soit pour le théâtre ou pour la danse. Ces deux disciplines contribuent au développement personnel, améliorent la concentration, la rigueur… une sorte de thérapie. « Elles ont des points communs surtout dans la façon de faire ressortir les expressions, les émotions, les gestuels… Je travaille en étroite collaboration avec le professeur de théâtre. » Cette initiation à la danse n’est pas uniquement dédiée aux enfants mais aussi aux danseurs, aux enseignants de danses, aux animateurs d’activités parascolaires et aux étudiants. Il a donc animé un atelier lors du Grand Stage Elatra qui s’est tenu au mois de mai dernier. Différentes thématiques sont abordées comme le concept de rythme, le corps et le mouvement et l’intention de mouvement.

Cette passion pour la danse, il l’a héritée de sa mère, professeure de danse contemporaine, mais aussi de son père, professeur de sport. « Quand j’avais 4 ans, ma mère m’amenait à ses cours. Petit à petit, je me suis pris de passion. À 6 ans, elle m’a fait faire de la danse classique et de la gymnastique… En fait, j’ai quasiment pratiqué toutes les disciplines sportives sauf les sports de combat. » À l’adolescence, il se consacre quelque temps à la natation mais l’appel de la danse est le plus fort et après le bac, il s’y replonge. Il étudie les techniques de la danse contemporaine au Rarihasina à Analakely pendant trois ans, mais découvre également la danse de salon durant ses années universitaires.

Hyperactif, il aime les nouvelles expériences ce qui l’amène notamment à intégrer un groupe de danse traditionnelle. « J’ai également repris la danse classique à l’Esca (École Sacré-Cœur Antanimena) auprès de Madame Aimée Razafimahaleo. C’est elle qui m’a poussé à revenir aux bases tout en pratiquant en parallèle la danse moderne et le modern jazz. J’ai ainsi dirigé la Cie Tsiry qui fusionne les danses classique, malgache, contemporaine et le hip hop. » Tout cela lui permet aujourd’hui de s’épanouir et de retrouver cette envie de performer. Zo Rabearison voudrait poursuivre une collaboration à long terme avec tous les danseurs du Grand Stage Elatra. « Nous avons comme objectif de créer quelque chose de pérenne, tous ensemble. Nous voudrions participer à différents événements comme des festivals, que ce soit ici ou ailleurs. » Danser, c’est travailler en permanence avec le monde.


Propos recueillis par Aina Zo Raberanto

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Il fut un temps — pas si lointain — où le cinéma malgache était timide, réduit à quelques projections confidentielles et à des moyens de fortune. Depuis un certain temps – ironie du sort ou simple justice poétique – ce sont nos films qui s’invitent sur les écrans du monde et des festivals sur les cinq continents. Felana Rajaonarivelo, Kuro Mi qui ont été récemment primés dans des festivals internationaux. Avec cette nouvelle génération de cinéaste, Madagascar rafle les prix et, surtout, les regards.
Il fut une époque où parler de « cinéma malgache » provoquait un sourire poli, celui qu’on réserve aux rêves un peu fous. D’autres se moquaient ouvertement de ces productions de niveau abécédaire. Désormais, ces points de vue moqueurs s’effacent pour laisser place à l’admiration. Les images sont plus nettes, les scénarios plus affûtés, les voix plus assurées. On sent cette montée en gamme, cette fierté tranquille d’un art qui prend enfin confiance en lui. Et c’est beau à voir — comme une pellicule qu’on aurait enfin sortie du grenier pour la projeter au grand jour.
Certes, des défis restent à relever, notamment en matière d’infrastructures, de financements, de formation… mais le vent tourne. Et ce vent-là sent la créativité, la sueur, et un peu de ce grain de folie propre à nos conteurs. La Grande-île ne veut plus être simple figurant dans l’histoire du septième art. Madagascar s’installe, doucement mais sûrement, dans le rôle principal. Au fond, ce renouveau n’est pas qu’un phénomène culturel. C’est une déclaration : ici aussi, on sait raconter. Et mieux encore, le faire rêver.

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