Il y a les gagnants des Game Awards, et il y a les autres. Et surtout ceux qu’on n’aurait aimé ne jamais avoir eu entre les mains. Parce que jouer n’est pas toujours un plaisir, il existe bien un anti-top des jeux de l’année. Mais si vous voulez vous faire du mal, prenez plaisir à tester ces perles. Et si votre jeu préféré s’y trouve, ne le prenez pas mal. Après tout, tous les goûts sont dans la nature. Demandez-vous tout de même pourquoi ils existent.

MindsEye
Ambition XXL, réception XXL… mais dans le mauvais sens. Une direction artistique et un monde qui en imposent, mais des missions au design daté, qui donnent l’impression de cocher des cases plutôt que d’inventer des situations mémorables. Ajoutez des soucis techniques (IA basique, optimisation capricieuse) et vous obtenez un blockbuster qui s’empêtre dès les premières heures. La critique a épinglé un jeu “rigide et monotone”, et l’après-lancement a viré au feuilleton social, avec une lettre ouverte d’employés dénonçant la gestion du projet. Bref, énorme potentiel, exécution qui sonne faux.

La Quimera
Un FPS latino-dystopique qui avait tout pour intriguer : exosquelettes, ambiance marquée, arsenal qui claque. Mais la sauce prend mal. Durée courte, contenu maigre, feeling de tir inégal et rythme haché. On a parfois l’impression d’un jeu PS2 re-skinné sous Unreal Engine 5. Sa note Metacritic, plutôt basse, reflète bien ce “presque” permanent. A savoir des idées, un cadre, mais pas assez de finition pour convaincre sur la longueur.

Dollhouse: Behind the Broken Mirror
Le pitch “horror-puzzle cinématographique” fait envie avec les miroirs brisés, les souvenirs déformés et l’atmosphère travaillée. En manette, ça manque de nerf. Les énigmes sont basiques aussi possible, la progression trop linéaire, les combats lourds quand ils s’invitent, et le rythme ne décolle jamais. Résultat, une ambiance réussie, mais le gameplay ne suit pas, et la peur retombe faute de montée en tension. On admire les intentions, on regrette l’exécution.

Captain Blood
Curiosité archéologique devenue sortie “moderne”, ce beat’em up de pirates fait sourire, mais tout respire un autre âge. Comme capsule temporelle, c’est amusant. Comme jeu 2025 vendu plein pot, ça pique. Plusieurs tests soulignent un cœur de jeu répétitif et un vernis sonore et technique peu soigné. De la nostalgie, oui, mais trop d’angles vifs pour se hisser au-delà du statut de relique.

Star Wars Episode I: Jedi Power Battles (remaster)
Le retour d’un classique de 2000, lustré pour machines actuelles. Problème, la plateforme au millimètre d’alors pardonne moins aujourd’hui, et le lissage reste timide. Le remaster rappelle le fun coop d’époque… ainsi que ses imprécisions et ses pics de difficulté parfois injustes. Sorti fin janvier, il a réveillé la nostalgie sans vraiment moderniser la prise en main. Recommandable aux curieux, mais frustrant pour un public 2025 en quête de confort et de fluidité. C’est à se poser des questions sur les intentions du studio.
Eymeric Radilofe