Fanambin’i Rijakely : Chronique d’un rêve rural
3 juin 2025 // Littérature // 4420 vues // Nc : 185

Bien connu sous le pseudo Riri par les lecteurs de tabloïdes, Rindra Razafindrabe publie aujourd’hui sa bande dessinée. Intitulée Fanambin’i Rijakely (les défis de Rijakely), cet opus, sorti aux éditions Hay Tsingory, est le fruit d’une collaboration avec Landry Bonvallet. Ça raconte les périples d’un garçon qui veut suivre le « tananarivian way of life ».

« Fanambin’i Rijakely. » C’est l’histoire d’un rêve ?
Riri : On va en venir (rire). Ce premier épisode ne parle pas encore de rêves, mais de garçons de la campagne qui veulent venir dans la capitale. Je qualifie ce premier opus – puisqu’il s’agit du premier d’une longue série – de « préliminaire. » Je raconte dedans la vie dure et le combat auxquels ces jeunes font face. D’où le titre de cet épisode, Antanimiady. Nous avons observé et enquêté sur les raisons qui les emmènent à vouloir migrer à Antananarivo.
Landry Bonvallet : Mais il s’agit surtout de réalité, un genre de guide culturel et social. Le livre raconte ce rêve d’un monde fabuleux, d’Eldorado. Les trois personnages, Rijakely, Menja ainsi que Patrick, l’antithèse du personnage principal, viennent sur Tana. Riri relate dans ses dessins comment ces jeunes campagnards découvrent et affrontent la capitale malgache et la vie quotidienne dans cette mégalopole cosmopolite et multiculturelle. Au cours de leur périple, ils vont faire des rencontres : avec des gens sympathiques et accompagnateurs, mais également des personnes malintentionnées qui rendront leur vie plus difficile.

Une bande dessinée avec un objectif précis ?
L.B. : Ce premier épisode est pour tester comment le public réagit à un tel livre. De format de poche, qui peut être lu où que l’on soit, ce bouquin est né du constat qu’il manque une littérature malgache à Madagascar. Le prix du livre, à seulement 3 000 ariary – accessible à toutes les bourses – entre dans cette optique. Nous voulons soutenir la jeunesse et contribuer à la transmission du savoir. Nous croyons que c’est le premier pas vers le développement du pays.

Certes, nous sommes au tout début de cette quête, mais nous sommes confiants. Riri, Hay Tsingory et moi-même sommes…

Comment se porte la B.D. malgache ?
Riri : Les éditeurs ne se bousculent pas. Il faut le dire. J’ai publié des livres en autoédition. Et je continuerai à en sortir. J’ai encore plusieurs projets dans mon tiroir. Le second volet de Fanambin’i Rijakely, bientôt dans les bacs, figure dans cette liste. La bande dessinée, c’est toute ma vie. Je suis dessinateur de presse depuis 2009, fais des dessins satiriques à vocation politique, sociale ou purement humoristique. Dessiner est plus qu’une simple passion. C’est pour ça que j’ai cofondé en 2009 Tantsary, l’association de bédéistes et de dessinateurs de presse. On voulait créer une bibliothèque de B.D. gasy. Malheureusement, ça reste encore au stade de projet.

Propos recueillis par Rova Andriantsileferintsoa

Contact : +261 38 84 816 74/ +261 32 54 075 66
haytsingory@zohomail.com

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Il fut un temps — pas si lointain — où le cinéma malgache était timide, réduit à quelques projections confidentielles et à des moyens de fortune. Depuis un certain temps – ironie du sort ou simple justice poétique – ce sont nos films qui s’invitent sur les écrans du monde et des festivals sur les cinq continents. Felana Rajaonarivelo, Kuro Mi qui ont été récemment primés dans des festivals internationaux. Avec cette nouvelle génération de cinéaste, Madagascar rafle les prix et, surtout, les regards.
Il fut une époque où parler de « cinéma malgache » provoquait un sourire poli, celui qu’on réserve aux rêves un peu fous. D’autres se moquaient ouvertement de ces productions de niveau abécédaire. Désormais, ces points de vue moqueurs s’effacent pour laisser place à l’admiration. Les images sont plus nettes, les scénarios plus affûtés, les voix plus assurées. On sent cette montée en gamme, cette fierté tranquille d’un art qui prend enfin confiance en lui. Et c’est beau à voir — comme une pellicule qu’on aurait enfin sortie du grenier pour la projeter au grand jour.
Certes, des défis restent à relever, notamment en matière d’infrastructures, de financements, de formation… mais le vent tourne. Et ce vent-là sent la créativité, la sueur, et un peu de ce grain de folie propre à nos conteurs. La Grande-île ne veut plus être simple figurant dans l’histoire du septième art. Madagascar s’installe, doucement mais sûrement, dans le rôle principal. Au fond, ce renouveau n’est pas qu’un phénomène culturel. C’est une déclaration : ici aussi, on sait raconter. Et mieux encore, le faire rêver.

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