Evénements 1947 : La quête de liberté se poursuit en cinéma
4 avril 2021 // Cinéma // 4423 vues // Nc : 135

La quête de Liberté se poursuit en cinéma
Les évènements de 1947 restent un sujet de préoccupation pour les réalisateurs malgaches. Après la production de « Ilo tsy very » de Solo Randrasana et de « Tabataba » de Raymond Rajaonarivelo dans les années 80, Marie Clémence Paes et Lova Nantenaina reviennent sur ce pan d’histoire de Madagascar en y apportant des regards contemporains.

Il n’est pas question de ressasser l’histoire, plutôt une manière de réveiller le patriotisme chez la jeune génération en révélant certaines vérités et d’envers de décors relatifs aux évènements de 1947. Bien que les approches de Marie Clémence Paes dans « Fahavalo » et celles de Lova Nantenaina dans « Zanaka, ainsi parlait Félix » ne sont pas tout à fait pareilles, les deux documentaires sortis en 2019 véhiculent ces idées en s’appuyant sur le contexte actuel.

Une série de témoignages des anciens combattants viennent ponctuer les deux films, alternée d’images d’aujourd’hui.

Cela constitue à la fois un rappel de cette époque douloureuse, marquante pour Madagascar mais également une interpellation du public sur ce qui reste de cette histoire, ce qu’elle a laissé dans l’esprit du peuple, dans sa culture.

L’insurrection de 1947 est en effet une quête de liberté, une révolte pour s’émanciper de l’oppression française. Une mémoire encore vive et douloureuse pour ceux qui l’ont vécu mais ce fut une lutte pour la nation. Les deux réalisateurs à travers leurs œuvres incitent ainsi à la réflexion sur ce que peut être l’esprit de patriotisme chez les malgaches contemporains, face aux diverses oppressions sociales ou politiques.

Les mêmes intentions transparaissent dans les fictions de Solo Randrasana et de Raymond Rajaonarivelo. Les discours narratifs proposés dans leurs films, bien qu’ils soient différents, abordent cette tentative d’éclairer le peuple de l’époque, encore un rappel de la révolte et de la quête de la liberté.

Production d’une autre époque
Cependant, ce qui les oppose aux films de Marie Clémence Paes et de Lova Nantentaina, c’est dans les circonstances de production. « Ilo tsy very » et « Tabataba » ont effectivement été produits en plein régime socialiste, sauf qu’à cette époque, la France a également mené une véritable compagne pour dénoncer les crimes perpétrés pendant la colonisation. Ce fut une période de censure pour les productions artistiques parlant de colonialisme en Afrique.

Les deux films ont ainsi subi une longue série d’obstacles, jugés de : « manque d’objectivité », selon le discours de l’ambassadeur de France de l’époque. Cette situation a influencé leurs réalisations que ce soit dans le fond ou que dans la forme. Le processus n’était pas facile pour les deux cinéastes malgaches mais ils ont quand même réussi à faire valoir l’idée première de leurs films, constituant un héritage pour de la jeune génération et d’archives pour la nation.

30 ans plus tard, Marie Clémence Paes et Lova Nantenaina ont repris le sujet en accordant plus de liberté dans leur propos, preuve de l’évolution du cinéma malgache, palpable ces dix dernières années. D’ailleurs, c’est ce qui a poussé le réalisateur de « Ilo tsy very » d’apporter des modifications de son film en 2010. « Fahavalo » et « Zanaka, ainsi parlait Félix » représentent en effet, une continuité de travail ciné- matographique entrepris par Solo Randrasana et Raymond Rajaonarivelo qui sont les premiers à s’engager pour donner une vraie place et un véritable rôle au cinéma à Madagascar.


Annick Sedson
Association des Critiques cinématographiques de Madagascar ACCM

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Décembre arrive et, comme chaque année, Madagascar se réveille culturellement.
Soudainement, les salles de spectacle se remplissent, les artistes sortent du bois, les concerts s’enchaînent. C’est la saison des festivités de Noël mêlant sacré et profane, et des expositions de dernière minute. Bref, tout le monde s’active comme si l’année culturelle se jouait en un seul mois. Et franchement, il y a de quoi se poser des questions. On ne va pas se mentir : les artistes malgaches ne sont pas là uniquement pour nous divertir entre deux repas de fête. Ils bossent, ils créent, et à leur niveau, ils font tourner l’économie. Le secteur culturel et créatif représentait environ dix pour cent du PIB national et ferait vivre plus de deux millions de personnes. Pas mal pour un domaine qu’on considère encore trop souvent comme un simple passe-temps sympathique, non ?
Alors oui, ce bouillonnement de décembre fait plaisir. On apprécie ces moments où la création explose, où les talents se révèlent, où la culture devient enfin visible. Mais justement, pourquoi faut-il attendre décembre pour que cela se produise ? Pourquoi cette concentration frénétique sur quelques semaines, alors que les artistes travaillent toute l’année ? Des mouvements sont actuellement en gestation pour revendiquer leur statut d’acteurs économiques essentiels et pour que l’on accorde à nos créateurs une place réelle dans la machine économique du pays. La culture malgache vaut bien mieux qu’un feu d’artifice annuel. Elle mérite qu’on lui accorde l’attention qu’elle réclame douze mois sur douze.

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