Cheffe Samira : Valoriser la cuisine africaine
24 octobre 2024 // Gastronomie // 7311 vues // Nc : 177

Retrouver l’Afrique dans une assiette, la cheffe Samira propose cette expérience avec son entreprise « L’Afrik’a Table ». Malgré l’intérêt croissant qu’elle a observé, elle reconnaît qu’on ne met pas suffisamment la cuisine africaine dans la restauration. Alors, elle choisit le combat de valoriser cette cuisine, qui a une multitude de goûts à offrir.

Ndolé viande crevettes & Miondo
Eru and water fufu-Gari

À son arrivée à Madagascar pour un regroupement familial, elle retrouvait presque tous les produits qu’il y a au Cameroun. En 2018, cela lui a permis de cuisinier pour la communauté camerounaise, quand ils avaient besoin d’aide. Pour se professionnaliser dans sa passion, elle a intégré Havila School en 2019. À travers ses études en hôtellerie et ses stages à l’hôtel Pietra, au Novotel, à l’usine de production de la Gastronomie Pizza, elle s’est rendue compte que personne ne se spécialisait dans la cuisine africaine. « Après avoir eu mon diplôme, je ne voulais pas travailler pour un restaurant, car mes employeurs n’ont pas le même combat que moi, je veux valoriser la cuisine africaine ».

Ce combat-là, elle le mène avec « L’Afrik’a Table ». Son entreprise offre un service traiteur et fait des livraisons depuis le confinement. En presque cinq ans d’activité, elle témoigne de l’engouement pour la cuisine africaine. Alors que ses clients étaient majoritairement de la diaspora africaine au début, ils se diversifient de plus en plus maintenant. Pourtant, dans le monde de la gastronomie, on en parle encore peu. « La cuisine africaine n’est ni médiatisée ni valorisée. D’ailleurs je suis contre le fait de la revisiter, je ne revisite pas, je retouche, toujours avec des ingrédients africains. On mange les repas français sans revisiter, on s’adapte à leur culture ; et nous, nous avons aussi notre façon de cuisiner, de manger ».

En parlant de manger, la cuisine africaine est bien différente des autres cuisines. Elle est spéciale par son temps de cuisson, certains plats doivent rester trois heures sur une marmite. Ensuite, c’est une cuisine épicée et diversifiée, on peut retrouver dix épices différentes et dix ingrédients dans un même plat. Rien qu’au Cameroun, on recense quelques 300 à 400 plats différents. Au-delà de la marmite, c’est toute une mode de vie qui émane de cette tradition culinaire. Ces préparations ne se mangent pas seul mais ensemble, avec des ingrédients frais, sans conservateur. « C’est une cuisine remplie de saveurs et de couleurs ».

En tant que cheffe cuisinière, la cheffe Samira apporte un plus grâce à un travail de fusion. « Je cuisine des plats africains mais je ne me contente pas de juste de reproduire. Je fusionne et je travaille les ressemblances entre les plats de différents pays africains. Par exemple, on mange aussi le ravitoto au Cameroun et au Congo, mais pas de la même façon qu’ici. Je peux peut-être le préparer avec de la viande de zébu ou du poisson au lieu du porc. C’est pour dire que peu importe où on se trouve, on peut toujours manger africain ».

Pour la suite de son combat, elle projette de lancer la première édition de la soirée de la gastronomie africaine à Madagascar, avant la fin de l’année. Suite à cette soirée, elle est ouverte pour collaborer avec d’autres passionnés, et peut-être ouvrir une école de formation en cuisine africaine. « Elle a un avenir si on la valorise, il faut que des chefs fassent ce travail, et il n’y aura pas de chefs en cuisine africaine s’il n’y a pas une école de la gastronomie africaine ».

Mpihary Razafindrabezandrina

Facebook : L’Afrik’a Table

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Décembre arrive et, comme chaque année, Madagascar se réveille culturellement.
Soudainement, les salles de spectacle se remplissent, les artistes sortent du bois, les concerts s’enchaînent. C’est la saison des festivités de Noël mêlant sacré et profane, et des expositions de dernière minute. Bref, tout le monde s’active comme si l’année culturelle se jouait en un seul mois. Et franchement, il y a de quoi se poser des questions. On ne va pas se mentir : les artistes malgaches ne sont pas là uniquement pour nous divertir entre deux repas de fête. Ils bossent, ils créent, et à leur niveau, ils font tourner l’économie. Le secteur culturel et créatif représentait environ dix pour cent du PIB national et ferait vivre plus de deux millions de personnes. Pas mal pour un domaine qu’on considère encore trop souvent comme un simple passe-temps sympathique, non ?
Alors oui, ce bouillonnement de décembre fait plaisir. On apprécie ces moments où la création explose, où les talents se révèlent, où la culture devient enfin visible. Mais justement, pourquoi faut-il attendre décembre pour que cela se produise ? Pourquoi cette concentration frénétique sur quelques semaines, alors que les artistes travaillent toute l’année ? Des mouvements sont actuellement en gestation pour revendiquer leur statut d’acteurs économiques essentiels et pour que l’on accorde à nos créateurs une place réelle dans la machine économique du pays. La culture malgache vaut bien mieux qu’un feu d’artifice annuel. Elle mérite qu’on lui accorde l’attention qu’elle réclame douze mois sur douze.

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