C’est du Joely « Je préfère toujours jouer quelqu’un d’autre »
22 avril 2024 // Influenceur du mois // 4697 vues // Nc : 171

Seheno sy Rondro, Charline mpanera, Joely Kely, pour ne citer qu’eux, quel facebookeur ne les connaît pas ? Ils plaisent à beaucoup de monde, « na ny mahantra na ny mpanankarena » (les pauvres comme les roches) comme dirait Andrianina Rajoelisoa ou Joely, le comédien derrière ces personnages.

Comment naissent ces personnages ?
Je les crée à partir de mes souvenirs, des personnes rencontrées ou aperçues de près ou de loin dans ma vie. J’ai toujours été très peu bavard mais très bon observateur. J’aime un peu moins écouter aujourd’hui mais quand j’étais petit, j’adorais observer les adultes et les écouter. Ce n’est pas du voyeurisme je vous rassure. Et donc tous les profils sont comme déjà stockés dans mon subconscient, ce qui fait que ça devient assez facile de les reproduire.
Et bien sûr comme pour tout comédien, les accessoires, les maquillages, les filtres aident beaucoup à rentrer dans les personnages. Je suis fasciné par le transformisme dans les films et le monde du spectacle. On peut devenir qui on veut grâce à un tas d’artifices fantastiques. Je trouve ça magique, j’ai beaucoup de mal à jouer mon propre rôle, je préfère toujours jouer quelqu’un d’autre.

Le rire pour faire réflechir ?
Ça va être très prétentieux mais je trouve que mon humour est assez authentique. Il est absurde mais vrai, totalement décalé mais sans fausse note, recherché mais simpliste. Il est parfois cru mais toujours tendre. Et par-dessus tout, il est toujours bienveillant. Bon, il est parfois noir mais toujours bon enfant. Et surtout, il y a de moi dans tous mes personnages. Je pense que mes abonnées le ressentent, ils ressentent ce moi (mes valeurs, mes principes, mes intentions, mes engagements, mes convictions) dans chacun de mes personnages, aussi bien incarné soit-il et aussi décalé soit-il, et ça c’est l’identité. J’essaie de véhiculer le plus de messages positifs. J’introduis toujours subtilement mes valeurs et mes engagements, comme le féminisme par exemple. Au-delà du rire et du divertissement, il faut toujours un message, aussi subtil soit-il.

Ils sont aussi très…Malgaches ?
Je n’ai jamais pu couper le cordon avec la Grande Ile malgré le fait que j’en suis parti. Et vu que pour l’instant mon public est exclusivement malgache, je dois rester à l’affut de la vie des Malgaches, je dois entretenir le lien avec Madagascar. Parfois, j’ai l’impression d’être à Antananarivo, tellement je me sens proche de mes abonnées et de ce qu’ils vivent et ressentent. D’ailleurs, quand j’ai commencé à faire des vidéos en 2020, c’était pour moi une vraie thérapie, pour me reconnecter avec tout ce que j’avais quitté du jour au lendemain. Je suis profondément tananarivien, et malgré tous mes dénis, mon départ a été violent et douloureux. Et les vidéos, le fait de m’être rapprocher des miens a été une véritable chance de me retrouver et de me redécouvrir par la suite.

Les projets sur écran et sur scène ?
Pour la suite, un petit million de followers ça ne me ferait pas chier (rires), et puis j’aimerais aussi conquérir d’autres publics, les Français, les Anglais, et j’ai une grosse très grosse envie de faire du cinéma. Mon deuxième spectacle, ce sera le 4 mai au Théâtre Traversière à Paris. Je l’ai appelé « MBOLA MIJORO » (Encore Debout) en référence au stand up et au fait que je suis encore debout malgré toutes les merdes. Je reviens sur scène après deux ans uniquement derrière les écrans, et je pense que ça va me faire beaucoup de bien, et aussi au public qui y sera. Pour un spectacle à Mada ? Mayyyybee !

Propos recueillis par Mpihary Razafindrabezandrina
Facebook : C’est du Joely
Instagram: Joely

Laisser un commentaire
no comment
no comment - Exposition : L’économie a bonne mémoire

Lire

10 octobre 2025

Exposition : L’économie a bonne mémoire

De l’époque des royaumes à l’ère républicaine, Madagascar raconte son parcours économique à travers une exposition inédite. Organisée par FTHM Consult...

Edito
no comment - Mada fait son cinéma

Lire le magazine

Mada fait son cinéma

Il fut un temps — pas si lointain — où le cinéma malgache était timide, réduit à quelques projections confidentielles et à des moyens de fortune. Depuis un certain temps – ironie du sort ou simple justice poétique – ce sont nos films qui s’invitent sur les écrans du monde et des festivals sur les cinq continents. Felana Rajaonarivelo, Kuro Mi qui ont été récemment primés dans des festivals internationaux. Avec cette nouvelle génération de cinéaste, Madagascar rafle les prix et, surtout, les regards.
Il fut une époque où parler de « cinéma malgache » provoquait un sourire poli, celui qu’on réserve aux rêves un peu fous. D’autres se moquaient ouvertement de ces productions de niveau abécédaire. Désormais, ces points de vue moqueurs s’effacent pour laisser place à l’admiration. Les images sont plus nettes, les scénarios plus affûtés, les voix plus assurées. On sent cette montée en gamme, cette fierté tranquille d’un art qui prend enfin confiance en lui. Et c’est beau à voir — comme une pellicule qu’on aurait enfin sortie du grenier pour la projeter au grand jour.
Certes, des défis restent à relever, notamment en matière d’infrastructures, de financements, de formation… mais le vent tourne. Et ce vent-là sent la créativité, la sueur, et un peu de ce grain de folie propre à nos conteurs. La Grande-île ne veut plus être simple figurant dans l’histoire du septième art. Madagascar s’installe, doucement mais sûrement, dans le rôle principal. Au fond, ce renouveau n’est pas qu’un phénomène culturel. C’est une déclaration : ici aussi, on sait raconter. Et mieux encore, le faire rêver.

No comment Tv

Interview - Mascha et Vincent Paquot Rasquinet - Octobre 2025 - NC 189

Découvrez 𝐌𝐚𝐬𝐜𝐡𝐚 et 𝐕𝐢𝐧𝐜𝐞𝐧𝐭 𝐏𝐚𝐪𝐮𝐨𝐭 𝐑𝐚𝐬𝐪𝐮𝐢𝐧𝐞𝐭, comédiens, dans le 𝐧𝐨 𝐜𝐨𝐦𝐦𝐞𝐧𝐭® NC 189 - octobre 2025. 
Au mois de septembre, les compagnies belges 𝐓𝐢𝐠𝐮𝐢𝐝𝐚𝐩 et 𝐅𝐓𝐋 𝐉𝐮𝐠𝐠𝐥𝐢𝐧𝐠 étaient de passage à Madagascar. Initialement venus dans la Grande île pour assister au mariage de leurs amis, les deux comédiens ont eu un agenda très chargé. Ils ont présenté – presque chaque jour – la pièce muette « 𝑰𝒅𝒚𝒍𝒍𝒆𝒔 𝒂𝒃𝒓𝒂𝒄𝒂𝒅𝒂𝒃𝒓𝒂𝒏𝒕𝒆𝒔 ».

Focus

Randonnée du CASM

Randonnée du Club des Amateurs de Scooters de Madagascar - CASM - à Behenjy, le 17 octobre.

no comment - Randonnée du CASM

Voir