Poète Rebelle « Écrire a été comme une thérapie »
4 mars 2022 // Musique // 9010 vues // Nc : 146

Elle fait partie de cette jeune génération de slameurs socialement engagés. Poète Rebelle utilise les mots comme des armes, contre les injustices et les discriminations, également pour soigner ses propres blessures.

Le slam est-il synonyme de liberté ?
Mon nom de Poète Rebelle revendique cette idée de liberté.
Depuis une dizaine d’années, j’écris des textes engagés qui défendent les femmes, les droits de l’Homme, l’environnement.
J’ai acquis une certaine maturité mais je ne suis plus aussi agressive qu’avant, car je me compte qu’il est possible de dire les choses de façon moins violente. J’ai également changé ma technique d’écriture.
En 2017, j’ai eu l’opportunité de travailler avec des poètes ainés. Nous avions un projet où il fallait produire des textes de façon hebdomadaire.
J’ai dû forcer l’inspiration et je me suis rendue compte que c’était possible.
J’étudie les thèmes, je regroupe les idées et je couche tout sur le papier.
Sinon, depuis quelques temps, j’écris des textes en dialecte vezo puisque je suis originaire de Toliara. Je veux porter haut les couleurs du Sud.

Le thème de la femme est central dans tes textes…
Ampela zao (Je suis une femme), le public me reconnaît à travers ce texte que j’ai écrit en 2016. Il parle de ce que j’ai vécu, des violences physiques que j’ai subies. J’ai vécu dans un environnement où l’on considérait les femmes comme faibles, indignes d’une éducation supérieure, juste bonnes aux tâches ménagères. Au départ, je voulais dénoncer la personne concernée, mais au fur et à mesure que j’avançais dans le texte, il a pris une tournure universel, ne s’adressant pas uniquement aux femmes battues, mais à tous les hommes violents par rapport à leurs sœurs, leurs mères, leurs femmes. Écrire ce texte a été comme une thérapie. Comme Taiza mitongilana où je parle de l’égalité homme-femme. Je l’ai fait pour un concours organisé par le GIZ (Coopération allemande) et Madagaslam. Ce texte a marqué beaucoup de femmes et m’a permis de remporter le premier prix.

Comment as-tu découvert le slam ?
C’était en 2010, au collège. Ma professeure de français nous a expliqué que le slam est de la poésie qu’on présente sur scène. L’idée m’a plus, j’ai représenté mon établissement lors d’un tournoi à l’Alliance française de Toliara où j’ai remporté le premier prix. Grâce aux encouragements de ma prof, j’ai continué. J’ai encore représenté Toliara à la troisième édition du Slam national à Tana et je me suis retrouvée parmi les dix finalistes. Après cela, les conditions de participation au Slam national ont changé : il fallait avoir 18 ans et comme je n’en avais que 14, il m’a fallu attendre 2015 pour m’y représenter, sans pour autant cesser d’écrire. Je suis toujours parmi les finalistes. Un jour peut-être, je gagnerais la première place ?


Propos recueillis par Aina Zo Raberanto

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Il fut un temps — pas si lointain — où le cinéma malgache était timide, réduit à quelques projections confidentielles et à des moyens de fortune. Depuis un certain temps – ironie du sort ou simple justice poétique – ce sont nos films qui s’invitent sur les écrans du monde et des festivals sur les cinq continents. Felana Rajaonarivelo, Kuro Mi qui ont été récemment primés dans des festivals internationaux. Avec cette nouvelle génération de cinéaste, Madagascar rafle les prix et, surtout, les regards.
Il fut une époque où parler de « cinéma malgache » provoquait un sourire poli, celui qu’on réserve aux rêves un peu fous. D’autres se moquaient ouvertement de ces productions de niveau abécédaire. Désormais, ces points de vue moqueurs s’effacent pour laisser place à l’admiration. Les images sont plus nettes, les scénarios plus affûtés, les voix plus assurées. On sent cette montée en gamme, cette fierté tranquille d’un art qui prend enfin confiance en lui. Et c’est beau à voir — comme une pellicule qu’on aurait enfin sortie du grenier pour la projeter au grand jour.
Certes, des défis restent à relever, notamment en matière d’infrastructures, de financements, de formation… mais le vent tourne. Et ce vent-là sent la créativité, la sueur, et un peu de ce grain de folie propre à nos conteurs. La Grande-île ne veut plus être simple figurant dans l’histoire du septième art. Madagascar s’installe, doucement mais sûrement, dans le rôle principal. Au fond, ce renouveau n’est pas qu’un phénomène culturel. C’est une déclaration : ici aussi, on sait raconter. Et mieux encore, le faire rêver.

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