Natacha Velonkasy : Je viens du Sud
11 avril 2023 // Arts de la scène // 4824 vues // Nc : 159

Originaire de Tuléar, Velonkasy Natacha est étudiante en Psychologie sociale et Interculturel à l’Université d’Ankatso, en plus d’être slameuse, comédienne et chanteuse. Artiste complète, elle n’hésite pas à faire connaître son  sud  natal  en  clamant  ses  textes  en  dialecte masokoro, tanala ou beso. 

Tes premiers pas dans le slam ?
J’ai découvert le slam en 2015 mais je ne connaissais rien du tout à cette discipline à l’époque. En fait, j’écrivais déjà beaucoup mais je n’osais pas montrer cela en public. Ce sont les étudiants de mon lycée qui m’ont poussé à participer à un concours de poésie organisé par l’Alliance Française de Tuléar. J’ai gagné la deuxième place cette annéelà et l’année suivante. Ce qui m’a permis de participer au concours de slam régional en 2017 où j’ai remporté la première place et représenter la ville de Tuléar, ici à Tana.

Intégrer l’association Madagaslam, une belle expérience ?
Même si je dirais que la poésie est venue à moi naturellement, cette passion s’est renforcée pendant ma participation au slam national organisé par l’association Madagaslam où j’ai fait la rencontre de poètes de différentes régions de Madagascar mais également internationaux. Je me suis également rendu compte, qu’on pouvait parler de tout dans la poésie, utiliser des langues et des dialectes différents ! Je me suis inspirée de toutes ces expériences, des ateliers, des workshops qui m’ont surtout appris à monter sur scène. D’ailleurs, de 2019 à 2021, j’ai intégré le collectif comorien Art2 la plume où j’étais slameuse, chanteuse et comédienne de leur pièce Kwassa-Kwassa pour le paradis ou même pour l’enfer

Tezitra
Taitra
Faly

Tes textes parlent beaucoup de la femme, pour quelles raisons ?
Je parle surtout de la mère. J’ai perdu mon père quand j’étais jeune et j’ai vu comment ma mère s’est battue pour nous élever. D’ailleurs, j’ai un texte qui s’intitule « Mama » en hommage à ma mère. Mais je parle aussi de celles qui abandonnent ses enfants. Des choses que je vois dans la société actuelle et qui m’interpellent. Mes textes sont essentiellement en dialecte du sud soit le tanala, masokoro ou beso. Dans le Grand Sud, il y a plusieurs dialectes et des vocabulaires différents. Je dirais quela signature dans mes textes, ce sont les vocabulaires qu’on n’entend pas souvent. Par exemple, si je prends le mot « tia » qui veut dire aimer, je cherche l’équivalent en tanala ou en masokoro. Je fais surtout appel aux anciens ou à mes grands-parents pour m’aider.

Tes projets ?
En mars, le mois de la poésie, le collectif de poètes malgaches Faribolana Sandratra a sélectionné plusieurs poètes dont moi en tant que membre de l’association Madagaslam. Un recueil de poésie va être édité à l’issu de cet événement. Sinon, dans ma filière en psychologie et interculturel, nous avons créé un groupe Slam Musique composé de sept chanteurs, slameurs et musiciens. Je pense que nous allons reprendre nos activités à partir de cette année.

Propos recueillis par Aina Zo Raberanto

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Il fut un temps — pas si lointain — où le cinéma malgache était timide, réduit à quelques projections confidentielles et à des moyens de fortune. Depuis un certain temps – ironie du sort ou simple justice poétique – ce sont nos films qui s’invitent sur les écrans du monde et des festivals sur les cinq continents. Felana Rajaonarivelo, Kuro Mi qui ont été récemment primés dans des festivals internationaux. Avec cette nouvelle génération de cinéaste, Madagascar rafle les prix et, surtout, les regards.
Il fut une époque où parler de « cinéma malgache » provoquait un sourire poli, celui qu’on réserve aux rêves un peu fous. D’autres se moquaient ouvertement de ces productions de niveau abécédaire. Désormais, ces points de vue moqueurs s’effacent pour laisser place à l’admiration. Les images sont plus nettes, les scénarios plus affûtés, les voix plus assurées. On sent cette montée en gamme, cette fierté tranquille d’un art qui prend enfin confiance en lui. Et c’est beau à voir — comme une pellicule qu’on aurait enfin sortie du grenier pour la projeter au grand jour.
Certes, des défis restent à relever, notamment en matière d’infrastructures, de financements, de formation… mais le vent tourne. Et ce vent-là sent la créativité, la sueur, et un peu de ce grain de folie propre à nos conteurs. La Grande-île ne veut plus être simple figurant dans l’histoire du septième art. Madagascar s’installe, doucement mais sûrement, dans le rôle principal. Au fond, ce renouveau n’est pas qu’un phénomène culturel. C’est une déclaration : ici aussi, on sait raconter. Et mieux encore, le faire rêver.

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