Missah : Retour en solo
2 mars 2021 // Musique // 8471 vues // Nc : 134

Visage familier de la scène rock locale, Misa (désormais orthographiée Missah) opère son grand retour en solo. Ses fans ont pu en avoir un aperçu en octobre dernier avec la sortie du single « Tsy kwa » (pas de souci). Une approche murie pour une musique plus consensuelle, qui s’en plaindrait ?

Pour les aficionados du rock de la capitale, Missah est tout sauf nouvelle. Entre la fin des années 2000 et le milieu de la décennie qui vient de s’achever, le groupe One dont elle était la principale parolière et vocaliste s’est souvent fait remarquer, en bien cela va sans dire. Malheureusement, jamais assez pour sortir de la confidentialité imposée par l’underground et ses passionnés toujours un peu dans l’exclusive. Pour autant, la belle n’entend pas larguer ses fans historiques, puisque son dernier single, accessible sur la plateforme Bandcamp, est la reprise réarrangée d’un titre de l’époque One. On y retrouve la voix feutrée de Missah jouant de contraste avec des guitares tantôt saturées, tantôt paisibles, le tout ponctué de riffs enflammés. « Ça donne au morceau des accents plus pop qu’avant », reconnaît-elle, tout en assumant que tout ce qu’elle écrit est empreint de sa personnalité et de son histoire. La preuve, d’autres titres de One seront repris.

Mais pourquoi ce retour après toutes ces années d’absence ? « J’ai été amenée à voyager loin de la capitale pour mon boulot, idem pour mes potes de One qui ont été pris dans plein d’obligations qui ne nous permettaient plus de continuer ». Mais aujourd’hui le but est un peu différent d’il y a dix ans : au simple plaisir de jouer vient se greffer la volonté d’apporter des conseils salutaires à ceux qui sont appelés à reprendre le flambeau. En rappelant notamment que la route du rock n’est pas que jonchée d’amour et de bière fraîche, qu’il y a un « certain nombre de conneries à éviter ». « Anna’s song » s’attarde ainsi sur la pratique de l’automutilation. « Des jeunes font ça pour tenter de répondre à un environnement de plus en plus toxique humainement, et mais ça devient une sale habitude et parfois une vraie addiction.  J’essaie de leur montrer que cette pratique ne fait que les éloigner de ce qu’ils réclament ».

Musicalement, Missah puise dans sa mythologie rock personnelle avec aussi bien Alanis Morissette, Natalie Imbruglia ou KT Tunstall, chez les dames, que Led Zepp ou Ozzy chez les mecs. Un tel éclectisme n’est pas toujours facile à mettre en boîte, mais la jeune femme ne désespère pas de trouver un jour la recette magique « Définir ce que je joue est compliqué. À l’époque de One, on faisait partie des groupes qui se faisaient huer, car trop différents, trop décalés. On nous traitait de snobs et en plus on avait fait le choix de chanter en anglais, c’est dire ! » En attendant, son album, dont la grande majorité des titres est prête, devrait voir le jour pour 2022 au plus tard.


Propos recueillis par Eva Rasamison

Laisser un commentaire
no comment
no comment - Exposition : L’économie a bonne mémoire

Lire

10 octobre 2025

Exposition : L’économie a bonne mémoire

De l’époque des royaumes à l’ère républicaine, Madagascar raconte son parcours économique à travers une exposition inédite. Organisée par FTHM Consult...

Edito
no comment - Mada fait son cinéma

Lire le magazine

Mada fait son cinéma

Il fut un temps — pas si lointain — où le cinéma malgache était timide, réduit à quelques projections confidentielles et à des moyens de fortune. Depuis un certain temps – ironie du sort ou simple justice poétique – ce sont nos films qui s’invitent sur les écrans du monde et des festivals sur les cinq continents. Felana Rajaonarivelo, Kuro Mi qui ont été récemment primés dans des festivals internationaux. Avec cette nouvelle génération de cinéaste, Madagascar rafle les prix et, surtout, les regards.
Il fut une époque où parler de « cinéma malgache » provoquait un sourire poli, celui qu’on réserve aux rêves un peu fous. D’autres se moquaient ouvertement de ces productions de niveau abécédaire. Désormais, ces points de vue moqueurs s’effacent pour laisser place à l’admiration. Les images sont plus nettes, les scénarios plus affûtés, les voix plus assurées. On sent cette montée en gamme, cette fierté tranquille d’un art qui prend enfin confiance en lui. Et c’est beau à voir — comme une pellicule qu’on aurait enfin sortie du grenier pour la projeter au grand jour.
Certes, des défis restent à relever, notamment en matière d’infrastructures, de financements, de formation… mais le vent tourne. Et ce vent-là sent la créativité, la sueur, et un peu de ce grain de folie propre à nos conteurs. La Grande-île ne veut plus être simple figurant dans l’histoire du septième art. Madagascar s’installe, doucement mais sûrement, dans le rôle principal. Au fond, ce renouveau n’est pas qu’un phénomène culturel. C’est une déclaration : ici aussi, on sait raconter. Et mieux encore, le faire rêver.

No comment Tv

Interview - Mascha et Vincent Paquot Rasquinet - Octobre 2025 - NC 189

Découvrez 𝐌𝐚𝐬𝐜𝐡𝐚 et 𝐕𝐢𝐧𝐜𝐞𝐧𝐭 𝐏𝐚𝐪𝐮𝐨𝐭 𝐑𝐚𝐬𝐪𝐮𝐢𝐧𝐞𝐭, comédiens, dans le 𝐧𝐨 𝐜𝐨𝐦𝐦𝐞𝐧𝐭® NC 189 - octobre 2025. 
Au mois de septembre, les compagnies belges 𝐓𝐢𝐠𝐮𝐢𝐝𝐚𝐩 et 𝐅𝐓𝐋 𝐉𝐮𝐠𝐠𝐥𝐢𝐧𝐠 étaient de passage à Madagascar. Initialement venus dans la Grande île pour assister au mariage de leurs amis, les deux comédiens ont eu un agenda très chargé. Ils ont présenté – presque chaque jour – la pièce muette « 𝑰𝒅𝒚𝒍𝒍𝒆𝒔 𝒂𝒃𝒓𝒂𝒄𝒂𝒅𝒂𝒃𝒓𝒂𝒏𝒕𝒆𝒔 ».

Focus

Randonnée du CASM

Randonnée du Club des Amateurs de Scooters de Madagascar - CASM - à Behenjy, le 17 octobre.

no comment - Randonnée du CASM

Voir