Mage 4 : Plus qu’un groupe,  c’est une institution
9 juin 2023 // Musique // 9384 vues // Nc : 161

S’il existe plusieurs groupes de rock qui ont su garder la flamme de leurs fans durant des décennies, Mage 4 en fait incontestablement partie. Ils célèbrent cette année leur 30e anniversaire de scène, l’occasion idéale pour remettre en lumière ce groupe mythique qui a su résister contre vents et marées. Rencontre avec Ken, le lead vocal.

Mage 4,  il y a 30 ans ?
L’histoire commence dans le début des années 90. Le groupe Mage 4 a été créé le 24 décembre 1992 à Toliara suite à l’initiative d’un groupe d’amis à savoir Lita, Elysé et Gégé. Ils étaient ensuite montés à Antananarivo pour poursuivre leurs études. En même temps, ils travaillaient sur leurs projets de musique. Ils commençaient alors à aller aux studios pour construire des maquettes et enregistrer des chansons qu’ils faisaient écouter aux gens. De fil en aiguille, les projets se sont accumulés jusqu’à la création officielle du groupe Mage 4. Depuis sa création, le socle qui a édifié le groupe est la fraternité.

La fraternité contre vents et marées ?
Nous sommes 8 grands garçons au sein de Mage 4 et chacun a sa propre personnalité. En tant qu’être humain, il y a des moments de désaccord, de disputes, mais tout cela se solde toujours par une réconciliation. L’écoute d’autrui est une notion importante au sein du groupe. Dans l’histoire de Mage 4, on a toujours rencontré des difficultés. On peut même dire qu’il y a eu plus de moments difficiles que faciles.

Malgré tout ça, l’unité du groupe nous a permis d’être debout jusqu’à aujourd’hui et on reste soudé dans tous les cas. Pour illustration, lors d’un concert au Palais des Sports en 2019, Lita s’est empressé de me donner son propre, car j’avais des problèmes avec le mien. Durant le même concert, Teddy avait manqué son solo au milieu de « Fitia mandrakizay », heureusement, il a pu rapidement se ressaisir avec l’aide de tous, car on a su montrer un sang-froid édifiant.

Mage 4, une institution ?
C’est l’état d’esprit inculqué par les membres fondateurs à chacun de nous, car nous avons une vision à long terme. Nous avons traversé le temps et les générations et nous continuerons de le faire. Nous n’avons jamais changé de nom ni de style musical, seuls les membres du groupe changent suivant les aléas de la vie. De plus, Mage 4 est un groupe de rock malagasy pour les Malagasy. Si aujourd’hui, la plupart des membres proviennent du centre de Madagascar, les fondateurs du groupe, les « aînés » Elysé et Gégé viennent du Sud, de Toliara plus précisément. Le groupe a d’ailleurs dans son répertoire une ou deux chansons en dialecte du sud de l’île.

Les moments forts de votre carrière ?
Il y a eu beaucoup de moments forts durant les 30 ans de carrière du groupe. À vrai dire, chaque concert est un moment fort, car nous faisons toujours guichet fermé et ça fait chaud au cœur de constater que Mage 4 et son public ne font qu’un. De l’autre côté, le moment le plus difficile du groupe a été le décès de notre frère guitariste Mika. Ça a laissé un grand vide intérieur en nous, mais c’est la vie, il y a des hauts et des bas.

D’où le slogan « samy faly » ?
Le terme « samy faly » (Que chacun soit heureux) est un terme qui date. Il vient notamment de notre mentor Doc Holiday. C’était le slogan pour tous les artistes rock old school d’antan et nous l’avons emmené avec nous dans le groupe Mage 4. Nous sommes fiers qu’aujourd’hui ce terme se soit largement répandu auprès du public. Quant aux chansons, celles  d’avant ont été principalement écrites par Lita et Elysé, membres fondateurs du groupe. Actuellement, nous sommes 8 membres et chacun contribue à l’écriture. Parfois, il arrive que la mélodie et le rythme précède les textes et vice-versa.

Où en est la préparation de votre tournée internationale ?
C’est un peu triste, car nous sommes obligés de reporter la tournée internationale à l’année prochaine en raison des dates. Néanmoins, nous ne décevrons pas nos fans d’outre-mer et nous comptons toujours nous rendre au Canada, aux États-Unis et en Europe. Par contre, nous clôturerons la célébration de notre 30e anniversaire cette année. Pour l’occasion, nous envisageons plusieurs cabarets, de revenir au Palais des Sports puis finir en beauté au Coliseum.

La génération Mage 4 ?
Il y a de nombreux jeunes qui veulent renforcer le groupe, mais pour le moment, nous ne cherchons pas de nouvelles recrues, car le groupe est encore en pleine capacité de sa puissance. Néanmoins, le groupe Mage 4 reste fidèle aux idéaux de ses fondateurs Lita, Elian et Élysée. Celui de considérer le groupe comme une institution. Nous avons succédé aux ainés, nous sommes là pour le moment et un jour viendra où les jeunes nous succèderont à leurs tours.

Propos recueillis par  Girard Ravelomanantsoa

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Certes, des défis restent à relever, notamment en matière d’infrastructures, de financements, de formation… mais le vent tourne. Et ce vent-là sent la créativité, la sueur, et un peu de ce grain de folie propre à nos conteurs. La Grande-île ne veut plus être simple figurant dans l’histoire du septième art. Madagascar s’installe, doucement mais sûrement, dans le rôle principal. Au fond, ce renouveau n’est pas qu’un phénomène culturel. C’est une déclaration : ici aussi, on sait raconter. Et mieux encore, le faire rêver.

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