Lahatra Nomenjanahary : Prendre sa vie en main
25 janvier 2024 // Success Story // 2144 vues // Nc : 168

Si aujourd’hui Lahatra Nomenjanahary est en cours de devenir un coach certifié en développement personnel, son parcours n’a pas toujours été rose. Née avec un handicap physique, on lui a refusé les portes des études et du travail. Pourtant, elle est devenue cette femme prolifique : conférencière, auteure, poète et danseuse contemporaine. Une fureur de vivre qui sonne comme une revanche, et qu’elle transmet à coup de leitmotivs.

De Mangamila à Masterlife ?
J’ai une prothèse à la place du pied droit, et comme je n’ai pas de doigts, les instituteurs m’ont écarté du système scolaire, sous prétexte que je serais incapable d’écrire. A l’époque, il y avait très peu d’établissements qui acceptaient les personnes atteintes de handicap. En plus, nous vivions à la campagne, à Mangamila près d’Anjozorobe, la mentalité y est différente de celle en ville. Mais même après être arrivée à Antananarivo, j’ai encore retrouvé les discriminations. J’ai intégré une association de femmes qui vivent avec un handicap. Là, j’ai appris l’artisanat et le développement personnel, c’était hors de question de rester sans rien faire même si je n’arrivais pas à trouver du travail. C’est à travers ma formation en développement personnel que j’ai rencontré le PDG de Masterlife, Toky Rajaona, le 08mars 2019. Je voulais aller plus loin dans ce domaine, alors il m’a intégré dans son équipe et m’a coaché en même temps. Je me souviens particulièrement de « Invincible », un séminaire organisé par Masterlife qui a réuni quelques 600 personnes, et « Happy life », ce sont surtout ces grands événements qui m’ont marqué.

Pourquoi avoir écrit « Raiso an-tanana ny ho avinao » ?
J’ai écrit ce livre sur un ordinateur, pour raconter la discrimination dont j’ai souffert, et le préjugé dont les personnes atteintes de handicap sont victimes, par rapport à ce qu’elles sont capables d’achever. Ce qui m’a le plus impacté, c’est quand on me disait que je n’arriverai jamais à rien dans la vie.
Alors je me suis fixé un défi : je vais écrire un livre, même si les instituteurs me refusaient dans leur classe sous prétexte que je ne sais pas écrire, alors que c’est faux.
A travers ce livre, je voulais montrer que je pouvais écrire l’histoire de ma vie. C’est à la fois un témoignage de ma capacité à écrire, et une action pour corriger les mentalités : c’est une erreur de penser qu’une personne est incapable de réussir telle ou telle chose en se basant uniquement sur son apparence.
La pensée est souvent le premier obstacle.
En mars 2022, le livre a été publié en même temps que la diffusion de « Debout » au Canal Olympia, un documentaire qui retrace ma vie.
C’est mon histoire et mon parcours qui ont le plus marqué les lecteurs.

Les mantras dans vos conférences ?
Il y a beaucoup de messages qui s’adressent aux jeunes non handicapées. Même si vous avez un diplôme mais que vous ne pensez pas à travailler ou à chercher, vous êtes pareils à ceux qui n’en ont pas. D’abord : prenez votre vie en main. Ensuite, aimez-vous, d’ailleurs c’est le slogan pour ma page Facebook, je suis convaincue que chacun doit s’aimer lui-même d’abord. Quand vous ne vous aimez pas vous-même, vous vivez constamment pour l’amour et l’attention des autres, alors, quand personne ne vous considère alors que vous travaillez sur quelque chose, vous sentez un vide. Il faut savoir ce qu’on aime et ce qu’on sait faire pour se fixer un but. Le troisième conseil c’est d’oser, c’est essentiel dans tout ce qu’on entreprend.

Propos recueillis par Mpihary Razafindrabezandrina
Contact : +261 38 17 565 91

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Il fut un temps — pas si lointain — où le cinéma malgache était timide, réduit à quelques projections confidentielles et à des moyens de fortune. Depuis un certain temps – ironie du sort ou simple justice poétique – ce sont nos films qui s’invitent sur les écrans du monde et des festivals sur les cinq continents. Felana Rajaonarivelo, Kuro Mi qui ont été récemment primés dans des festivals internationaux. Avec cette nouvelle génération de cinéaste, Madagascar rafle les prix et, surtout, les regards.
Il fut une époque où parler de « cinéma malgache » provoquait un sourire poli, celui qu’on réserve aux rêves un peu fous. D’autres se moquaient ouvertement de ces productions de niveau abécédaire. Désormais, ces points de vue moqueurs s’effacent pour laisser place à l’admiration. Les images sont plus nettes, les scénarios plus affûtés, les voix plus assurées. On sent cette montée en gamme, cette fierté tranquille d’un art qui prend enfin confiance en lui. Et c’est beau à voir — comme une pellicule qu’on aurait enfin sortie du grenier pour la projeter au grand jour.
Certes, des défis restent à relever, notamment en matière d’infrastructures, de financements, de formation… mais le vent tourne. Et ce vent-là sent la créativité, la sueur, et un peu de ce grain de folie propre à nos conteurs. La Grande-île ne veut plus être simple figurant dans l’histoire du septième art. Madagascar s’installe, doucement mais sûrement, dans le rôle principal. Au fond, ce renouveau n’est pas qu’un phénomène culturel. C’est une déclaration : ici aussi, on sait raconter. Et mieux encore, le faire rêver.

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