Kuma Mitiana : Retour vers le pixel
10 août 2025 // Arts Plastiques // 3256 vues // Nc : 187

Pixel après pixel, Kuma Mitiana dessine des vibes rétro qui assument fièrement leur nostalgie. Inspiré par les classiques comme Final Fantasy ou les premiers Pokémon en 2D, il défend un pixel art minutieux, loin de l’hyperréalisme généré en un clin d’œil par l’IA. Un choix esthétique pour les amoureux de la technique… et des souvenirs.

Parce qu’assembler chaque pixel revient à construire un puzzle, rien ne doit dépasser : un seul point mal placé suffit à rompre l’équilibre. Kuma Mitiana en est conscient. Tout ne se prête pas à cet art aussi exigeant que précis. Pourtant, il réussit à explorer une grande diversité de thèmes, des cartes détaillées d’Antananarivo aux robots tout droit sortis des animés japonais. Ces influences, il les revendique. Elles viennent des consoles qui ont bercé son enfance, notamment la Game Boy Advance. C’est là qu’est née sa passion pour cette technique qu’il s’est acharné à maîtriser. « Ce style graphique repose sur des résolutions basses et parfois des palettes de couleurs limitées. Cela donne un rendu vintage ou rétro, selon l’époque », explique-t-elle.

Ses illustrations évoquent ces après-midis lointains passés à jouer, sans pression, à des jeux vidéo. Des moments calmes, déconnectés. « C’est un style simple, mais complexe et élégant. Le côté rétro, joyeux et ludique me plaît. Le pixel art fait sourire, il détend. Il y a quelque chose de familier, de chaleureux », dit-il, comme dans un état second. Pour transmettre cette atmosphère, Kuma puise autant dans les années 80 et 90 (mechas, consoles) que dans des réinterprétations contemporaines comme l’esthétique vaporwave ou la musique électro-synthétique de Carpenter Brut. Graphiquement, il cite des artistes comme Yash Tambe, Ilustrata et des maîtres du pixel art tels que Waneella ou le studio Pixpil.

L’avenir du pixel art ? Kuma est optimiste. La pratique évolue, les outils aussi. « Le pixel art devient spécial aujourd’hui », se réjouit l’artiste. Même si des logiciels facilitent l’exécution, l’essentiel reste intact : « le cœur de l’artiste, la main derrière l’écran ». Pour ce qui est de l’intelligence artificielle, Kuma Mitiana avoue que c’est pratique pour des étapes fastidieuses. « J’ai testé EbSynth pour générer des frames d’animation, mais j’ai tout repris derrière. Elle doit servir le processus, pas devenir le produit final. À quoi bon sinon ? », confie-t-il.

Mpihary Razafindrabezandrina

Instagram : @kuma_mitiana
X : @RHerimamitiana

Laisser un commentaire
no comment
no comment - Exposition : L’économie a bonne mémoire

Lire

10 octobre 2025

Exposition : L’économie a bonne mémoire

De l’époque des royaumes à l’ère républicaine, Madagascar raconte son parcours économique à travers une exposition inédite. Organisée par FTHM Consult...

Edito
no comment - Mada fait son cinéma

Lire le magazine

Mada fait son cinéma

Il fut un temps — pas si lointain — où le cinéma malgache était timide, réduit à quelques projections confidentielles et à des moyens de fortune. Depuis un certain temps – ironie du sort ou simple justice poétique – ce sont nos films qui s’invitent sur les écrans du monde et des festivals sur les cinq continents. Felana Rajaonarivelo, Kuro Mi qui ont été récemment primés dans des festivals internationaux. Avec cette nouvelle génération de cinéaste, Madagascar rafle les prix et, surtout, les regards.
Il fut une époque où parler de « cinéma malgache » provoquait un sourire poli, celui qu’on réserve aux rêves un peu fous. D’autres se moquaient ouvertement de ces productions de niveau abécédaire. Désormais, ces points de vue moqueurs s’effacent pour laisser place à l’admiration. Les images sont plus nettes, les scénarios plus affûtés, les voix plus assurées. On sent cette montée en gamme, cette fierté tranquille d’un art qui prend enfin confiance en lui. Et c’est beau à voir — comme une pellicule qu’on aurait enfin sortie du grenier pour la projeter au grand jour.
Certes, des défis restent à relever, notamment en matière d’infrastructures, de financements, de formation… mais le vent tourne. Et ce vent-là sent la créativité, la sueur, et un peu de ce grain de folie propre à nos conteurs. La Grande-île ne veut plus être simple figurant dans l’histoire du septième art. Madagascar s’installe, doucement mais sûrement, dans le rôle principal. Au fond, ce renouveau n’est pas qu’un phénomène culturel. C’est une déclaration : ici aussi, on sait raconter. Et mieux encore, le faire rêver.

No comment Tv

Interview - Mascha et Vincent Paquot Rasquinet - Octobre 2025 - NC 189

Découvrez 𝐌𝐚𝐬𝐜𝐡𝐚 et 𝐕𝐢𝐧𝐜𝐞𝐧𝐭 𝐏𝐚𝐪𝐮𝐨𝐭 𝐑𝐚𝐬𝐪𝐮𝐢𝐧𝐞𝐭, comédiens, dans le 𝐧𝐨 𝐜𝐨𝐦𝐦𝐞𝐧𝐭® NC 189 - octobre 2025. 
Au mois de septembre, les compagnies belges 𝐓𝐢𝐠𝐮𝐢𝐝𝐚𝐩 et 𝐅𝐓𝐋 𝐉𝐮𝐠𝐠𝐥𝐢𝐧𝐠 étaient de passage à Madagascar. Initialement venus dans la Grande île pour assister au mariage de leurs amis, les deux comédiens ont eu un agenda très chargé. Ils ont présenté – presque chaque jour – la pièce muette « 𝑰𝒅𝒚𝒍𝒍𝒆𝒔 𝒂𝒃𝒓𝒂𝒄𝒂𝒅𝒂𝒃𝒓𝒂𝒏𝒕𝒆𝒔 ».

Focus

Randonnée du CASM

Randonnée du Club des Amateurs de Scooters de Madagascar - CASM - à Behenjy, le 17 octobre.

no comment - Randonnée du CASM

Voir