FESPACO 2021 : Des cinéastes malgaches au rendez-vous
4 novembre 2021 // Cinéma // 3983 vues // Nc : 142

La grande famille des professionnels du cinéma africain a finalement pu se réunir cette année dans le cadre de la 27ème édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision (Fespaco) qui s’est tenu à Ouagadougou, Burkina Faso, du 16 au 23 octobre dernier. Ce fut une occasion de défendre les couleurs du septième art et les productions cinématographiques malgaches.

Fespaco se présente comme une grande opportunité de rencontres, d’échanges et de promotion pour les professionnels du cinéma en Afrique. La Grande Île n’est pas en reste cette année malgré la situation liée à la pandémie. Repoussé de plusieurs mois, le festival a finalement eu lieu suivant des perspectives encore plus dynamiques que les précédentes, sous le thème de « Cinéma d’Afrique et de la diaspora : nouveaux regards, nouveau défis ». Ces nouveaux regards se rapportent à l’idée d’encourager l’émergence des cinéastes africains dans le monde entier et de mettre les gaz à l’industrie du cinéma en Afrique.

Comme à chaque édition, des professionnels du cinéma malgache répondent présents à cet évènement. Cette année, trois films malgaches figurent dans les sélections officielles dont : Nofinofy (Rêve) de Michaël Andrianaly, dans la catégorie documentaire, long-métrage. Le film est inscrit dans la compétition officielle et deux autres dans la section parallèle nommée « Perspective ». Le premier s’agit d’un documentaire long-métrage, intitulé Faritra, produit par Herizo Rabary et réalisé par deux icônes du cinéma malgache qui ne sont autres que Tovoniaina Rasoanaivo et Luck Razanajaona. L’autre film est du genre animation, ILM Le Savoir, réalisé par Ridha Andriantomanga. Il est classé dans la section « Rétrospectives de film d’animation d’Afrique ». Le réalisateur n’est autre que le concepteur visuel des Rencontres du film court à Madagascar (RFC) de 2019.

Si les trois films ont été sélectionnés parmi les 1132 inscrits, c’est qu’ils véhiculent l’esprit requis pour cette 27ème édition de Fespaco qui tend à lancer un regard sur le monde africain d’aujourd’hui, en survolant les réalités socioculturelles propres au Grand continent et qui soulèvent des questionnements à propos de l’avenir de l’Afrique en général. Ainsi, Nofinofy, dans son synopsis relate l’histoire d’un coiffeur, nommé Roméo qui, dans son salon de fortune situé dans un quartier populaire de Toamasina rêve de construire un salon « en dur ». Malgré la précarité de son lieu de travail, l’animation est toujours au rendez-vous où les discussions naissent, se poursuivent et s’alternent. Les sujets de ces discussions tournent autour de la réalité sociale malgache où règne l’injustice, la corruption, la délinquance… Quant à Faritra, le film est une immersion dans le quotidien des quelques jeunes détenus, enfermés et privés de liberté. Pour passer temps, ils ne font de que se projeter dans l’avenir, qui semble être « incertain »… L’animation de Ridha Andriantomanga ne s’éloigne pas tout à fait des thèmes abordés dans les deux premiers films. Elle peint effectivement les angoisses d’un paysan qui, une fois arrivée en ville, est un peu déboussolé. Le personnage se sent différent, perdu et sans repère…

Quelques soit les catégories et les genres de films, les principaux thèmes abordés dans les productions sélectionnées lors de cette édition de Fespaco se rejoignent dans l’idée de « Nouveau regard », « Nouveaux défis ». A travers le cinéma, le festival tente deréveiller l’esprit et la fierté du peuple africain, longtemps figé dans son passé.


Annick Sedson
Association des critiques de cinéma de Madagascar

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Décembre arrive et, comme chaque année, Madagascar se réveille culturellement.
Soudainement, les salles de spectacle se remplissent, les artistes sortent du bois, les concerts s’enchaînent. C’est la saison des festivités de Noël mêlant sacré et profane, et des expositions de dernière minute. Bref, tout le monde s’active comme si l’année culturelle se jouait en un seul mois. Et franchement, il y a de quoi se poser des questions. On ne va pas se mentir : les artistes malgaches ne sont pas là uniquement pour nous divertir entre deux repas de fête. Ils bossent, ils créent, et à leur niveau, ils font tourner l’économie. Le secteur culturel et créatif représentait environ dix pour cent du PIB national et ferait vivre plus de deux millions de personnes. Pas mal pour un domaine qu’on considère encore trop souvent comme un simple passe-temps sympathique, non ?
Alors oui, ce bouillonnement de décembre fait plaisir. On apprécie ces moments où la création explose, où les talents se révèlent, où la culture devient enfin visible. Mais justement, pourquoi faut-il attendre décembre pour que cela se produise ? Pourquoi cette concentration frénétique sur quelques semaines, alors que les artistes travaillent toute l’année ? Des mouvements sont actuellement en gestation pour revendiquer leur statut d’acteurs économiques essentiels et pour que l’on accorde à nos créateurs une place réelle dans la machine économique du pays. La culture malgache vaut bien mieux qu’un feu d’artifice annuel. Elle mérite qu’on lui accorde l’attention qu’elle réclame douze mois sur douze.

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Photos : Andriamparany Ranaivozanany

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