Faliniaina Antonio : Un parcours au-delà des frontières !
13 décembre 2023 // Que sont-ils devenus ? // 3772 vues // Nc : 167

Sauts, strides et succès… En avril 2021, Faliniaina Antonio, président de l’association Traceur Gasy a fait un saut remarqué dans no comment® magazine en démontrant son talent en parkour avec son équipe. Dès lors, il a gravi des échelons, parcouru le monde et s’est établi en tant que coach spécialisé en parkour, une profession qu’il exerce avec dévouement et expertise. Découvrons son parcours exceptionnel…

Comment a débuté cette transition vers le coaching ?
Je voulais orienter mon parcours davantage vers le coaching et l’athlétisme.
Il est crucial d’avoir un coach spécialisé en parkour pour promouvoir cette discipline et inspirer la nouvelle génération.
L’envie a pris forme dès 2021, lors d’une tournée nationale que nous avons organisée avec le soutien de l’Ambassade de France.
L’objectif était de promouvoir le parkour dans les grandes villes de Madagascar en créant des communautés de parkour, en organisant des masters class et en partageant mon expérience avec des échanges entre passionnés.
En 2022, avec l’association Traceur Gasy, nous avons étendu notre action en Afrique.
C’est ainsi qu’est né le projet « African Parkour Tour », reprenant le concept de notre tournée à Madagascar.

Pour enrichir mes compétences en coaching, je me suis rendu en France. La Coupe du Monde de Parkour de l’année dernière a également élargi mon réseau à l’international.

D’où la rencontre avec Charles Perrière, le cofondateur du Parkour…
Oui, c’est là que j’ai eu l’opportunité de rencontrer Charles Perrière, le cofondateur du Parkour et du groupe Yamakasi. Gardant le contact avec lui, j’ai pu partager mon parcours et ma vision pour la discipline. Impressionné par mon engagement, il a recommandé mon nom à la Fédération Internationale de Gymnastique (FIG) qui soutient le parkour depuis 7 ans. Être un expert FIG signifie être reconnu comme un formateur de formateurs. Suite à cette recommandation, la FIG m’a sélectionné pour suivre une formation en Egypte en vue de devenir expert en parkour à l’échelle internationale. La formation a été enrichissante, pleine de partages d’expériences et de rencontres avec des participants des cinq continents. En août 2023, j’ai eu l’honneur d’être invité par la FIG pour contribuer au développement du parkour en Ouganda. J’ai participé à un programme d’entrainement de la FIG intitulé « Age group camp ».

Comment se passe le coaching ?
Je propose des cours collectifs et particuliers, et j’interviens aussi dans les écoles pour enseigner le parkour en tant qu’activité parascolaire. À Madagascar, le parkour est accessible à partir de 8 ans jusqu’à environ 50 ans, avec des cours dédiés aux plus jeunes dès 5 ans. Toutefois, l’accès aux équipements constitue parfois un obstacle. En plus des aspects techniques du parkour, j’enseigne la flexibilité, la détente et je guide ceux qui aspirent à gagner en explosivité, à sauter plus loin ou plus haut. Nous formons également nos athlètes pour des compétitions de haut niveau en les préparant à participer aux coupes du monde. Le parkour est accessible à tous, et en tant que coach, je m’adapte au physique de chaque personne en encourageant une progression du bas vers le haut. 

Un sport à risque ?
Malgré les préjugés autour de cette discipline, je m’efforce de faire comprendre que comme tout autre sport, le parkour comporte des risques, mais n’est pas intrinsèquement dangereux. La vision limitée du parkour à Madagascar constitue un obstacle. Surmontant cette barrière, le coaching présente des défis. Certes, en tant que coach, c’est notre devoir de suivre de près chaque individu selon ses objectifs. De plus, le parkour va au-delà du physique. Ce sport enseigne à connaitre les limites du corps, à gagner en confiance en soi, et il a une dimension mentale tout autant que physique, étant une forme de dépassement de soi. Avec mes apprentis, lorsque nous travaillons ensemble, je ne me considère pas comme leur instructeur, mais plutôt comme une famille, une équipe qui progresse et qui travaille ensemble.

L’évolution du parkour à Madagascar ?
Il y a un immense potentiel et une progression notable. Depuis 2018, nous avons entrepris de professionnaliser le parkour dans le pays en faisant des sensibilisations pour but de réduire les préjugés. Nous avons organisé des évènements à l’échelle nationale, et même internationale. Par exemple, un championnat national s’est tenu sur trois jours au parvis d’Analakely. Cette compétition englobait deux catégories : le freestyle et le speedrun. Plus de soixante athlètes venant de différentes villes de Madagascar ont participé à cette compétition. D’autre part, on a aussi organisé le festival Alefa Parkour, du 17 au 23 juillet dernier dans la capitale. L’objectif étant de réunir les athlètes de parkour de tout Madagascar et de sensibiliser le plus grand nombre à ce sport dynamique.

Les jeunes et les filles de plus en plus intéressés ?
Ces évènements ont connu un franc succès, attirant des milliers de visiteurs chaque jour. De plus, ces démarches ont augmenté les performances et motivé les jeunes à prendre des initiatives pour promouvoir le parkour malgré les infrastructures limitées. L’environnement à Madagascar est propice, mais les limitations, comme pour des mouvements de haut niveau nécessitant des équipements comme des bars, restent un défi. A part cela, en Afrique, nous commençons à figurer parmi les meilleurs en parkour en termes de performances. Par ailleurs, la participation des filles, bien que toujours en minorité a augmenté depuis l’organisation du festival de l’année dernière. Peu importe votre condition physique, le parkour est accessible à tous, et toutes les techniques s’apprennent de manière progressive.

Propos recueillis par Cédric Ramandiamanana 
Contact : +261 38 50 409 50

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Il fut une époque où parler de « cinéma malgache » provoquait un sourire poli, celui qu’on réserve aux rêves un peu fous. D’autres se moquaient ouvertement de ces productions de niveau abécédaire. Désormais, ces points de vue moqueurs s’effacent pour laisser place à l’admiration. Les images sont plus nettes, les scénarios plus affûtés, les voix plus assurées. On sent cette montée en gamme, cette fierté tranquille d’un art qui prend enfin confiance en lui. Et c’est beau à voir — comme une pellicule qu’on aurait enfin sortie du grenier pour la projeter au grand jour.
Certes, des défis restent à relever, notamment en matière d’infrastructures, de financements, de formation… mais le vent tourne. Et ce vent-là sent la créativité, la sueur, et un peu de ce grain de folie propre à nos conteurs. La Grande-île ne veut plus être simple figurant dans l’histoire du septième art. Madagascar s’installe, doucement mais sûrement, dans le rôle principal. Au fond, ce renouveau n’est pas qu’un phénomène culturel. C’est une déclaration : ici aussi, on sait raconter. Et mieux encore, le faire rêver.

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