Diana Chamia Anjarasoa « Un bijou, c’est toute une histoire »
9 octobre 2022 // Mode & Design // 6211 vues // Nc : 153

Sous la marque Vangovango Gasy, Diana Chamia Anjarasoa ambitionne de faire rayonner le bracelet ancestral, le « vangovango » emblématique de l’île, et la joaillerie malgache en général. Réalisés à la main par des artisans bijoutiers locaux, ses créations veulent être du patrimoine avant d’être des parures.

Elle a fait partie des 50 finalistes des Africa’s Business Heroes 2022, concours organisé par la Fondation Jack Ma (Alibaba Group) pour promouvoir la nouvelle génération d’entrepreneurs africains.
Elle, c’est Diana Chamia Anjarasoa, une jeune femme qui se définit à part égale comme créatrice de bijoux et entrepreneuse.
Plus exactement, c’est en voulant vivre pleinement de sa créativité qu’elle a quitté le monde de l’entreprise pour créer la sienne. « Après avoir obtenue mon Bac S à Antsiranana (Diego-Suarez), j’ai continué mes études à Paris grâce à une bourse d’étude. De là, j’ai passé une licence en Science de la communication à l’Université de Paris 13 puis un Master de Web business developer au Campus Fonderie De l’image, une des écoles d’art numérique les plus réputées de Paris. Comme j’étudiais en en alternance, cela m’a permis d’avoir aussi un pied en entreprise et de me former professionnellement tôt. »

En 2018, elle décide de voler de ses propres ailes en créant Vangovango Gasy, en référence au bracelet emblématique de Madagascar. Ce bijou en forme de jonc, généralement fabriqué en argent, est différent selon les régions. À l’époque coloniale, il était même fabriqué avec des anciennes pièces de 5 francs en argent. « Le vangovango vient du nord de Madagascar, c’est pour cela qu’on dit vangovango sakalava. Je suis concernée, car cela vient de chez moi ! Je me suis donnée comme mission de faire connaître son histoire mais aussi de faire briller le vita malagasy (savoir-faire malgache) dans le monde de la joaillerie. » Et de rappeler que dans la culture animiste ancestrale, le vangovango avait une dimension surnaturelle, agissant comme lien entre les mortels et les razagna (esprits des ancêtres) pour qui le portait, notamment lors de cérémonies.

« Je veux que les gens prennent conscience que les bijoux sont un patrimoine et non pas seulement des objets de mode. » Si elle reproduit fidèlement les vangovango les plus classiques, elle n’hésite pourtazt pas à innover en proposant des modèles de bracelets originaux, inspirés de ses voyages et de ses rencontres, à Madagascar ou ailleurs. « Je visite les musées, j’adore les vide-greniers de Paris comme les marchés de Diego. Je couche tout sur le papier : le choix des matériaux, le grammage de l’argent ou de l’or, la taille des pierres, et je commande un prototype à des artisans. Si le prototype correspond à l’idée de départ, on lance la communication en ligne et on commence la fabrication. »

Parmi ces modèles phares, on retrouve évidemment le vangovango sakalava en argent plein, mais aussi le pendentif Bouddha or 18 carats et jade et la bague Infinity. S’en remettant prioritairement aux artisans locaux, c’est l’ensemble de l’artisanat malgache qu’elle veut mettre en valeur, sans pour autant minimiser les difficultés que rencontrent les créateurs. « Entreprendre à Madagascar n’est pas facile. Il manque encore des incubateurs ou de centres d’accompagnement alors que nous avons du potentiel. Il faut tendre la main aux jeunes qui ont des idées et qui portent en eux le développement du pays. »


Aina Zo Raberanto

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Décembre arrive et, comme chaque année, Madagascar se réveille culturellement.
Soudainement, les salles de spectacle se remplissent, les artistes sortent du bois, les concerts s’enchaînent. C’est la saison des festivités de Noël mêlant sacré et profane, et des expositions de dernière minute. Bref, tout le monde s’active comme si l’année culturelle se jouait en un seul mois. Et franchement, il y a de quoi se poser des questions. On ne va pas se mentir : les artistes malgaches ne sont pas là uniquement pour nous divertir entre deux repas de fête. Ils bossent, ils créent, et à leur niveau, ils font tourner l’économie. Le secteur culturel et créatif représentait environ dix pour cent du PIB national et ferait vivre plus de deux millions de personnes. Pas mal pour un domaine qu’on considère encore trop souvent comme un simple passe-temps sympathique, non ?
Alors oui, ce bouillonnement de décembre fait plaisir. On apprécie ces moments où la création explose, où les talents se révèlent, où la culture devient enfin visible. Mais justement, pourquoi faut-il attendre décembre pour que cela se produise ? Pourquoi cette concentration frénétique sur quelques semaines, alors que les artistes travaillent toute l’année ? Des mouvements sont actuellement en gestation pour revendiquer leur statut d’acteurs économiques essentiels et pour que l’on accorde à nos créateurs une place réelle dans la machine économique du pays. La culture malgache vaut bien mieux qu’un feu d’artifice annuel. Elle mérite qu’on lui accorde l’attention qu’elle réclame douze mois sur douze.

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Prise de vue : no comment® studio 
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Modèles : Lana, Judicaël, Catuchia, Faravavy, Tojo, Mitia, Santien, Mampionona 
Photos : Andriamparany Ranaivozanany

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