Chacha : Au-delà du hip-hop
3 novembre 2021 // Arts de la scène // 5605 vues // Nc : 142

Chacha, jeune danseuse hip hop, chorégraphe et professeure de danse, joue des pieds et des mains pour animer la vie culturelle de sa ville natale, Antsiranana. Entre l’organisation de festivals, la création d’une association et d’un café culturel, la jeune femme est sur tous les fronts.

Elle fait partie de ces jeunes qui font bouger le milieu culturel d’Antsiranana (Diego-Suarez). Chacha n’hésite pas à partager son expérience auprès des plus jeunes. Elle a participé à de nombreux ateliers et stages avec des artistes nationaux et internationaux notamment Mohamed de Vagabond en break dance, Funky Foued en popping (smurf) ou Rabbah en house dance. « J’ai commencé la danse en 2013 avec la break dance, mais actuellement, je me spécialise dans la danse debout. Je m’intéresse également à la danse contemporaine. »  Au départ, on lui propose de faire de la danse de salon, car cela lui correspond mieux en tant que fille. « On m’a forcé à mettre une jupe, je n’étais pas à l’aise. Je me suis alors tournée vers le hip-hop parce que je me sentais plus libre. Il faut savoir qu’il y a peu de filles dans le milieu du hip-hop à Antsiranana, contrairement aux autres danses.  C’est vrai que la performance physique n’est pas le même, mais au fur et à mesure des entraînements et surtout grâce au soutien des potes, j’ai évolué. »

En 2018, elle part pour six mois en Bretagne au sein de l’association Hip Hop New School pour un volontariat de service civique. À son retour, elle a des projets pleins la tête pour promouvoir la danse urbaine dans sa ville natale. Elle crée le premier festival de danse urbaine baptisé Godié Hype Hope. « Il était naturel de monter ce projet, mais au niveau l’organisation cela n’a pas été une mince affaire, surtout au niveau financier. Nous avons réussi grâce au soutien de la Hip Hop New School, la maison des jeunes de l’Alliance française d’Antsiranana, et des bénévoles. Cela nous a permis d’organiser la deuxième édition cette année, malgré un nombre de participants réduit. » Malgré tout, Chacha et son équipe restent motivés pour la suite. « La danse urbaine est toute une philosophie. C’est le dépassement de soi e tle savoir vivre en groupe. Les jeunes sont très intéressés et il y a de véritables talents. »

En parallèle à ce festival, Chacha a fondé l’association Loko qui est également le nom du café culturel qu’elle a créé avec une amie. Comme Antsiranana manque cruellement d’infrastructures pour accueillir les jeunes et les artistes, il fallait un endroit où ils se sentent libres. « Au départ, nous avons pensé à un centre culturel mais par manque de fond, il fallait voir ce qui était faisable. Nous avons ouvert officiellement Loko en mars de cette année. C’est un lieu inspiré des valeurs du hip-hop et du street art composé d’un studio de danse, d’une boutique de vêtements streetwear, une salle d’exposition et bientôt nous proposerons la cuisine. » Pour Chacha, il faut donner envie à la génération actuelle. Elle souhaite que toutes ces actions trouvent échos dans les différentes villes de Madagascar et au-delà.


Aina Zo Raberanto

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Il fut un temps — pas si lointain — où le cinéma malgache était timide, réduit à quelques projections confidentielles et à des moyens de fortune. Depuis un certain temps – ironie du sort ou simple justice poétique – ce sont nos films qui s’invitent sur les écrans du monde et des festivals sur les cinq continents. Felana Rajaonarivelo, Kuro Mi qui ont été récemment primés dans des festivals internationaux. Avec cette nouvelle génération de cinéaste, Madagascar rafle les prix et, surtout, les regards.
Il fut une époque où parler de « cinéma malgache » provoquait un sourire poli, celui qu’on réserve aux rêves un peu fous. D’autres se moquaient ouvertement de ces productions de niveau abécédaire. Désormais, ces points de vue moqueurs s’effacent pour laisser place à l’admiration. Les images sont plus nettes, les scénarios plus affûtés, les voix plus assurées. On sent cette montée en gamme, cette fierté tranquille d’un art qui prend enfin confiance en lui. Et c’est beau à voir — comme une pellicule qu’on aurait enfin sortie du grenier pour la projeter au grand jour.
Certes, des défis restent à relever, notamment en matière d’infrastructures, de financements, de formation… mais le vent tourne. Et ce vent-là sent la créativité, la sueur, et un peu de ce grain de folie propre à nos conteurs. La Grande-île ne veut plus être simple figurant dans l’histoire du septième art. Madagascar s’installe, doucement mais sûrement, dans le rôle principal. Au fond, ce renouveau n’est pas qu’un phénomène culturel. C’est une déclaration : ici aussi, on sait raconter. Et mieux encore, le faire rêver.

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