Anso : L’Afrique, c’est chic !
13 septembre 2022 // Mode & Design // 2908 vues // Nc : 152

Installée au Cap, en Afrique du Sud, Anne-Sophie Randriamahanina dit Anso a choisi de travailler dans la mode. Funky et engagées, ses créations s’inscrivent dans la « slow fashion », une approche éthique et respectueuse de l’environnement à contre-courant de l’industrie du vêtement.

Des briquets vides, des ouvre-boîtes, des opercules de canettes… tout est réutilisable dans l’Amazing World of Anso, référence au monde incroyable de Gumball, dessin animé dont elle est fan et qui lui a inspiré sa marque. « Mes créations sont inspirées de la culture pop. J’aime les univers débridés et plein de couleurs, comme dans les dessins animés. » Chez Anso, on recycle mais dans le fun et la bonne humeur. Son bonheur, chiner sur les marchés ou dans les brocantes pour récupérer des bijoux cassés ou abandonnés. « Je pense qu’on peut tout recycler et tirer des trésors de tout. » Et Madagascar n’est jamais loin de son imaginaire. Ayant grandi à Tana, elle a une attirance particulière pour le travail des artistes et artisans locaux. Chez eux, le recyclage et l’utilisation de matériaux naturels est comme une seconde nature. Elle-même n’hésite pas à intégrer les pierres semi-précieuses de l’île dans ses créations pour réaliser des pièces uniques. « J’aime faire les choses à ma façon, mélanger les genres, les tailles, les matériaux. La création, c’est ma façon à moi d’arriver au beau et de le rendre accessible. »

Anso a d’abord commencé par la création de bijoux. Parmi ses pièces phares, des boucles d’oreilles en opercules de canettes ou réalisées à partir de briquets, baptisées Fire Up Earrings, les Candy Charm Necks, des colliers et bracelets en perles recyclées ou encore les Stoners Rings, des bagues en pierres fines. Mais au fil des années, elle sent le besoin d’élargir ses créations et de suivre ses envies. Elle décide alors de créer des vêtements très colorés, les Upcycled Tops, à partir de chutes de tissus ramassées ou chinées. Le choix du recyclage s’est vite imposé à elle, car elle a eu tôt fait de comprendre le côté voraceet destructeur de toute production industrielle. D’où sa réponse, la slow fashion ou comment faire de la mode sans chercher à piller l’environnement ni à faire travailler des petites mains sous-payées, parfois des enfants, dans des ateliers sordides.

Après avoir obtenu son diplôme destyliste à Paris, elle quitte la France, en 2016, pour de nouveaux horizons. « L’idée de partir à l’autre bout du monde était moins effrayant que de rester à Paris dans un environnement qui ne me convenait pas », avoue-t-elle. Elle s’envole pour l’Afrique du Sud qu’elle choisit pour le potentiel artistique de sa jeunesse. Elle dépose ses valises au Cap pour parfaire son anglais et finalement créer sa propre marque. « Il y avait d’autres destinations qui m’intéressaient. L’Italie, par exemple, pour apprendre le travail du cuir, ou la Nouvelle-Zélande pour m’initier à la permaculture, à l’agriculture durable. Mais après réflexions, et compte tenu de l’état de mes économies, je me suis dit que l’Afrique du Sud était un meilleur choix. » Et ce mois-ci, elle prévoit un retour aux sources, à savoir son premier séjour à Madagascar après cinq ans d’absence. « J’en profiterai pour faire le plein de matières premières, notamment les pierres semi-précieuses, mais aussi pour faire des rencontres avec des artistes et avancer des projets. J’aime l’idée de grandir et de me transformer. »


Aina Zo Raberanto

Laisser un commentaire
no comment
no comment - Tourisme : Coup d'envoi de la 11ᵉ ITM

Lire

12 juin 2025

Tourisme : Coup d'envoi de la 11ᵉ ITM

Les chiffres sont en hausse. La 11ᵉ édition de l'International Tourism Fair of Madagascar (ITM), le rendez-vous annuel des acteurs du secteur du touri...

Edito
no comment - Déconnexion

Lire le magazine

Déconnexion

Chaque mois de juillet, un phénomène saisonnier bien malgache s’observe : la migration estivale des familles tananariviennes vers leurs villages d’origine. Loin du bitume, des bouchons et de la Jirama capricieuse, c’est le grand plongeon anthropologique. À l’arrivée, les enfants ouvrent des yeux ronds : « Quoi, on peut faire bouillir de l’eau sans micro-ondes ? » Feu de bois, bassine en plastique et douche à ciel ouvert deviennent soudain les nouvelles technologies de pointe. On redécouvre que l’on peut cuisiner sans vitro-céramique, que les zébus ont toujours la priorité, et que l’eau du puits, ça muscle les bras et l’esprit. Quant au réseau mobile, il s’obtient en grimpant dans le manguier le plus proche. Mais attention, pas question de se moquer. Ce retour aux sources est aussi retour à l’essentiel : repas partagés, récits de grand-mère, jeux sans écran. Et en bonus, un stage intensif en autonomie énergétique, bien utile pour affronter les coupures à Tana. Finalement, c’est peut-être le village qui est le plus en avance. Bonnes vacances… et bon bain (à la bassine) !

No comment Tv

Interview – Rakotondrahaja Harilala Elia Tolojanahary - MAI 2025 - NC 184

Découvrez Rakotondrahaja Harilala Elia Tolojanahary , photographe spécialisé dans le nu artistique, dans la rubrique LOISIR du 𝐧𝐨 𝐜𝐨𝐦𝐦𝐞𝐧𝐭® Magazine, numéro de mai 2025 - NC 184. Photographe spécialisé dans le nu artistique, Rakotondrahaja Harilala Elia Tolojanahary est un passionné qui raconte des histoires à travers chaque cliché. Son objectif : casser les clichés sur ce genre qu’il qualifie de « liberté », encore trop mal perçu à Madagascar. 

Focus

Star tour à Antsonjombe

Star tour à Antsonjombe dans le cadre de la fête de la musique.

no comment - Star tour à Antsonjombe

Voir