Aryella Aradrariny : Un talent exceptionnel qui brise les barrières
16 octobre 2023 // Arts de la scène // 5450 vues // Nc : 165

À seulement 21 ans, Aryella Aradrariny a su conquérir le monde de la littérature avec une aisance déconcertante. Seul malgache sélectionné parmi les finalistes du Prix des Jeunes écritures 2023, son œuvre Prochain arrêt enchante par sa poésie envoûtante et son originalité saisissante. Plongez dans le parcours captivant de cet écrivain polyvalent qui défie les frontières et laisse sa marque dans l’univers créatif.

Vous êtes sélectionné parmi les 30 finalistes du Prix des Jeunes écritures 2023. Comment avez-vous ressenti cette reconnaissance pour votre travail d’écrivain ?
La chanson « Congratulations » de Post Malone tourne en boucle de ma tête (rires). À dire vrai, c’est un mélange de joie, de fierté et de peur. J’en ai toujours rêvé, et j’en suis énormément content et fier, mais à partir de maintenant, ma vision des choses change. Avant, je me contentais simplement d’écrire tous les jours sans réel objectif et désormais, la vie m’en a imposé un : me surpasser. En tout cas, je suis reconnaissant envers tous ceux qui m’ont toujours soutenu avant même qu’on entende parler de moi.

Votre texte Prochain arrêt a été écrit à la dernière minute, mais il a été remarqué pour sa poésie et son originalité…
Le texte a été inspiré directement d’un poème que j’ai écrit le 27 octobre 2021 qui porte le même titre et dont l’histoire est à peu près similaire. Puisque mon texte devait commencer par « Ça a duré une bonne minute, une vraie minute, une éternité », cette phrase décrivait parfaitement l’histoire dans mon poème que j’ai légèrement modifié. Il s’agit d’un monologue très poétique d’un jeune homme qui tombe éperdument amoureux d’une jeune fille qu’il appelle affectueusement Hélène, sans la connaître. Malheureusement, il est contraint de prendre le train et de partir, ce qui l’empêche de lui parler. Quant au poème, c’est une autre histoire.

De l’écriture à la musique ?
Je fais de la musique sous le nom Kaira Furut, mon alter ego. Je l’ai créé pour dire tout haut ce qu’Aryella n’osait pas dire. Le style d’écriture est différent. L’artiste est agressif, et n’hésite pas à se montrer impitoyable pour faire passer un message, tandis que l’écrivain est courtois, rêveur et nostalgique. C’est mon Slim Shady. (Single du rappeur Emimen sorti en 2000 tiré de son troisième album The Marshall Mathers LP, N.D.L.R.) Rares sont les moments où les deux se croisent uniquement dans le slam. À part l’écriture et la musique, je suis étudiant en Sciences Politiques. Comme il faut s’organiser, j’ai donc décidé que la journée sera dédiée à l’apprentissage et la nuit, à l’écriture.

Un auteur malgache qui vous a influencé ?
« Aza avela hahalala, ny antony nanaovanao ny hariva mamanala, na ireo maraina vao » de l’écrivain Rado. C’est mon œuvre préférée de toute la littérature malgache. Cependant, je n’ai rien de pieux. Mais Rado a cette faculté de me faire ressentir des choses sans que j’aie à les vivre. Je pense que quelque part, mon envie de faire de la poésie est née quand j’ai lu ce texte que Rado a écrit.

Outre les succès, avez-vous rencontré des obstacles ou des défis en tant qu’écrivain et artiste ?
J’ai eu du mal à trouver mon propre style. À 13 ans, j’ai commencé à écrire en imitant la plume d’Eminem que je considère comme le plus grand artiste de tous les temps. Et au fur et à mesure que je m’ouvrais a de nouveaux styles, je n’arrêtais pas de me dire « je vais faire comme tel ou comme tel. » Mais j’ai finalement compris que l’authenticité et l’originalité d’un auteur/écrivain se trouvait dans son vécu et c’est de là qu’il puise son style. Et je l’ai fait.

Un conseil pour les jeunes écrivains et artistes qui cherchent à explorer leur créativité ?
D’abord pour les artistes, l’industrie de la musique d’aujourd’hui a détruit toute forme d’art dans les paroles. Ce qui se vend n’est pas forcément le plus beau. Alors, pourquoi ne pas apporter une touche de beauté dans ce milieu très médiocre ? Quoi qu’il arrive, ne tombez jamais dans le pute-à-clic. Pour les écrivains, le meilleur moment pour faire progresser sa plume, c’est quand on n’a plus d’inspiration. N’arrêtez jamais d’écrire.

Propos recueillis par Cédric Ramandiamanana
Contact : +261 34 93 931 93

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Il fut une époque où parler de « cinéma malgache » provoquait un sourire poli, celui qu’on réserve aux rêves un peu fous. D’autres se moquaient ouvertement de ces productions de niveau abécédaire. Désormais, ces points de vue moqueurs s’effacent pour laisser place à l’admiration. Les images sont plus nettes, les scénarios plus affûtés, les voix plus assurées. On sent cette montée en gamme, cette fierté tranquille d’un art qui prend enfin confiance en lui. Et c’est beau à voir — comme une pellicule qu’on aurait enfin sortie du grenier pour la projeter au grand jour.
Certes, des défis restent à relever, notamment en matière d’infrastructures, de financements, de formation… mais le vent tourne. Et ce vent-là sent la créativité, la sueur, et un peu de ce grain de folie propre à nos conteurs. La Grande-île ne veut plus être simple figurant dans l’histoire du septième art. Madagascar s’installe, doucement mais sûrement, dans le rôle principal. Au fond, ce renouveau n’est pas qu’un phénomène culturel. C’est une déclaration : ici aussi, on sait raconter. Et mieux encore, le faire rêver.

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