Andriamihamisoa Ny Avo Andraina : Le cajon, un coup de foudre !
11 juillet 2023 // Musique // 9750 vues // Nc : 162

Faire un métier qu’on aime, c’est à ne jamais avoir à travailler un seul jour de notre vie. C’est le cas d’Andriamihamisoa Ny Avo Andraina, fondateur de NY - Cajon & percussion. Il a décidé de quitter le monde de la cuisine afin de se consacrer à sa passion pour le cajon, un instrument de percussion venant tout droit du Pérou.

Les débuts de l’aventure ?
L’aventure a commencé en 2012 lorsque je prenais des cours de Djembé tous les dimanches. Deux ans après, j’ai fait la découverte du cajon et je peux dire que c’était un coup de foudre immédiat ! D’habitude, les instruments de percussion sont de forme ronde : bongo, conga, etc. Le cajon, lui, est rectangulaire. De plus, le son qu’il émet est assez proche de la batterie. À partir de là, j’ai décidé de me consacrer à la fabrication de cajon.

De la fabrication à la scène ?
J’ai commencé à en confectionner avec mon petit frère ainsi qu’un ami et nous en avons réussi sept. Motivés par nos réalisations, nous avons lancé un groupe de percussions uniquement composé de cet instrument. On s’appelait « Be daba ». À chaque fois qu’on montait sur scène, beaucoup d’individus étaient fascinés, car pourla plupart d’entre eux, c’était la première fois qu’ils en voyaient. C’est ainsi que les premières commandes sont arrivées. Les débuts étaient poussifs. Il fut un temps où je ne vendais que deux ou quatre cajons en une seule année. C’était vers les années 2014 à 2018. Ce n’est qu’à partir de 2019 que j’ai pu avoirdes commandes régulières par mois, car les gens connaissaient enfin l’existence de NY - Cajon & percussion. Finalement, aujourd’hui, j’en fais mon métier à temps plein.

Une production de A à Z ?
Il faut noter que je suis à la réalisation des NY - Cajon & percussion de A à Z et je n’utilise essentiellement que du contreplaqué. J’utilise parfois du bois pour faire des cadres à l’intérieur des instrus ainsi que pour la fixation.
Pour les pieds des cajons, j’utilise des cylindres en blocs.
Enfin, j’utilise des vices pour fixer le tapa et quelques timbres pour la sonorisation.
La majorité des matériaux utilisés sont recyclés à part les vices, bien sûr. Mon processus créatif dépend généralement de deux choses : l’inspiration et les chutes de contreplaqués qui me restent.

Pour la première, j’ai déjà en tête une idée de ce que je veux faire. Pour la deuxième, j’essaie au maximum de ne rien gâcher.

Le recyclage de matériaux, un choix personnel ou imposé ?
À mes débuts, j’étais déjà écolo sans savoir ce que c’était jusqu’à ce que des amis m’en parlent afin de participer à divers ateliers.Avant, j’avais l’habitude d’acheter des contreplaqués neufs dans divers magasins, mais ces derniers m’ont découragé, car leurs produits variaient de qualité à chaque foisCajon multi-joueurs20que je faisais mes achats. Je me suis alors tourné vers des contreplaqués déjà utilisés, car je savais que ces derniers sont invariables et c’est une notion importante dans la fabrication des cajons. Aujourd’hui, je m’approvisionne uniquement à Ambalavao Isotry. Heureusement, cette pratique m’a permis d’atteindre une envergure nationale.

Parle-nous du « cajontsana ? »
J’ai créé le « cajontsana », un mélange du cajon et du shaker ce qui permet d’avoir deux instruments en un. Je produis des cajons de différentes tailles et de différentes formes ce qui permet de produire différents sons. Pour ce qui est du temps de fabrication, ça dépend de mon humeur et de la complexité de la commande. En général, il me faut trois ou quatre jours pour produire deux cajons. Ils sont, bien sûr, personnalisables selon les couleurs et les signatures que les clients demandent. Les cajons sont disponibles à partir de 80 000 Ariary à 350 000 Ariary

Un rêve de s’exporter ?
La prochaine étape, c’est de faireconnaître cet instrument de percussion dans tout Madagascar. J’ai constaté que beaucoup de gens ne le connaissent pas encore. Comme tout entrepreneur, j’ai le rêve d’exporter mon travail vers l’extérieur.

Propos recueillis par Girard Ravelomanantsoa

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Décembre arrive et, comme chaque année, Madagascar se réveille culturellement.
Soudainement, les salles de spectacle se remplissent, les artistes sortent du bois, les concerts s’enchaînent. C’est la saison des festivités de Noël mêlant sacré et profane, et des expositions de dernière minute. Bref, tout le monde s’active comme si l’année culturelle se jouait en un seul mois. Et franchement, il y a de quoi se poser des questions. On ne va pas se mentir : les artistes malgaches ne sont pas là uniquement pour nous divertir entre deux repas de fête. Ils bossent, ils créent, et à leur niveau, ils font tourner l’économie. Le secteur culturel et créatif représentait environ dix pour cent du PIB national et ferait vivre plus de deux millions de personnes. Pas mal pour un domaine qu’on considère encore trop souvent comme un simple passe-temps sympathique, non ?
Alors oui, ce bouillonnement de décembre fait plaisir. On apprécie ces moments où la création explose, où les talents se révèlent, où la culture devient enfin visible. Mais justement, pourquoi faut-il attendre décembre pour que cela se produise ? Pourquoi cette concentration frénétique sur quelques semaines, alors que les artistes travaillent toute l’année ? Des mouvements sont actuellement en gestation pour revendiquer leur statut d’acteurs économiques essentiels et pour que l’on accorde à nos créateurs une place réelle dans la machine économique du pays. La culture malgache vaut bien mieux qu’un feu d’artifice annuel. Elle mérite qu’on lui accorde l’attention qu’elle réclame douze mois sur douze.

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