Andria : Une pop caméléon
9 mars 2025 // Musique // 6807 vues // Nc : 182

Entre rage rock, envolées classiques et rythmes malgaches, Andria bouscule les frontières musicales. Installé à Londres après un parcours de Madagascar à la France, l’artiste compose une pop vibrante, nourrie d’influences multiples, de Bach à Rage Against the Machine. Engagé et audacieux, Andria défend une musique sans étiquette, à la fois puissante et inclusive. Rencontre avec un musicien qui fera encore dialoguer les cultures et les genres dans un album prévu cette année.

Ton parcours de Madagascar à Londres influence-t-il ta musique ?
Bien que je sois heureux de vivre en Europe, Madagascar me manque énormément ! On réalise vite que l’art est un moyen peu coûteux de voyager à travers le temps et l’espace. Après vingt ans en tant qu’étranger, j’ai la chance d’avoir une vision plus ouverte. On voit aussi comment une loi abrogée ici peut coûter des vies ailleurs. Nous aspirons tous à un monde plus juste et plus uni, et c’est cette vision que j’essaie de traduire dans ma musique.

Comment ta formation au conservatoire influence-t-elle ta pop ?
Je suis reconnaissant pour ces années d’apprentissage ! Mais le plus dur n’est pas de savoir jouer, c’est de trouver ce qu’on veut vraiment dire. Aujourd’hui, la musique classique brise ses propres règles tandis que la pop les suit à la lettre. Avoir appris ces règles permet justement de les contourner et de repousser les limites d’une pop parfois trop formatée.

Tes influences vont de Rage Against the Machine à Bach en passant par Madagascar. Comment les intègres-tu ?
J’essaie de rendre hommage à toutes mes inspirations avec respect. Partout où il y a des gens, il y a de la musique incroyable ! C’est une langue universelle. Mes parents m’ont appris que tous les genres sont liés. La pop, ce n’est pas juste de la musique « populaire », c’est une musique pour et par tout le monde. Comme avec les rencontres humaines, il faut dépasser la surface et voir ce qui unit ces sons.

Comment fais-tu de la pop un genre inclusif, au-delà de la musique ?
Ma vidéo YouTube sur le général Gallieni a été supprimée pour « infraction politique ». On profite de ces plateformes, mais leur censure et leur manque de transparence sont révoltants. À l’ère de la désinformation, il faut chercher les faits vérifiables. Si militer pour un monde plus juste dérange, alors continuons à le faire !

Comment définirais-tu ton style musical et ton esthétique ?
Difficile de parler de soi sans paraître égocentrique ! Avec le temps, on comprend que le style n’est pas l’allié de la sincérité. Sans renier mes influences, j’espère que l’évolution sera une constante. Aujourd’hui, on peut enchaîner Metallica et Taylor Swift dans une playlist et c’est génial ! Qui ne rêverait pas d’un album où cohabitent Hira Gasy, pop, rock, classique et jazz ?

Tes morceaux « Gallieni » et « Liberty » traduisent-ils un engagement récurrent ?
Bien vu ! Toute œuvre est engagée, d’une manière ou d’une autre. L’an dernier a été une belle année pour moi, c’est peut-être pour ça que j’ai eu envie d’écrire sur la liberté et la société plutôt que des chansons plus intimes. Malgré le climat politique tendu, on a aussi besoin de légèreté et d’optimisme. Parfois, il faut juste rire un bon coup !

Des projets à venir ?
Merci de demander ! Je termine mon album qui sortira cette année, avec des clips stylés et des concerts à Londres. « I (One) » aura un son massif : chœurs, cordes orchestrales, solos de guitare épiques et synthés 80’s. J’ai hâte de le partager avec vous !

Propos recueillis par Mpihary Razafindrabezandrina

Spotify: Andria
Instagram : andriafeed
Photos : Andria

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Il fut une époque où parler de « cinéma malgache » provoquait un sourire poli, celui qu’on réserve aux rêves un peu fous. D’autres se moquaient ouvertement de ces productions de niveau abécédaire. Désormais, ces points de vue moqueurs s’effacent pour laisser place à l’admiration. Les images sont plus nettes, les scénarios plus affûtés, les voix plus assurées. On sent cette montée en gamme, cette fierté tranquille d’un art qui prend enfin confiance en lui. Et c’est beau à voir — comme une pellicule qu’on aurait enfin sortie du grenier pour la projeter au grand jour.
Certes, des défis restent à relever, notamment en matière d’infrastructures, de financements, de formation… mais le vent tourne. Et ce vent-là sent la créativité, la sueur, et un peu de ce grain de folie propre à nos conteurs. La Grande-île ne veut plus être simple figurant dans l’histoire du septième art. Madagascar s’installe, doucement mais sûrement, dans le rôle principal. Au fond, ce renouveau n’est pas qu’un phénomène culturel. C’est une déclaration : ici aussi, on sait raconter. Et mieux encore, le faire rêver.

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