Ando Nomenjanahary « L’environnement, un enjeu pour l’Enfance »
8 novembre 2021 // Assos // 4747 vues // Nc : 142

Trente après la ratification de la Convention internationale des droits de l’Enfant, les avancées sur le terrain restent mesurées. Cette année, toutefois, l’environnement s’invite au débat car la protection de l’Enfance relève d’une réflexion d’ensemble, estime Ando Nomenjanahary, présidente de la Plateforme de la société civile pour l’enfance (PFSCE).

Qu’en est-il de la condition de l’Enfance à Madagascar depuis la signature de la Convention internationale de 1991 ?
Trois décennies ont passé et des millions d’enfants, à Madagascar comme partout dans le monde, n’ont toujours pas accès à leurs droits. Le pays a fait de son mieux pour respecter les termes de cette convention, mais la situation demeure critique. Bon nombre des droits énoncés dans ce texte sont encore bafoués aujourd’hui : trois-quarts des enfants enregistrés n’ont toujours pas d’acte de naissance (MICS 2018), beaucoup n’ont pas d’accès à l’eau potable, ne vont pas à l’école, ne bénéficient pas de soins médicaux et subissent des violences de toutes sortes.

Vous estimez que l’action de l’État doit être complémentaire à celle de la société civile…
Les institutions étatiques comme les organisations de la société civile se démènent pour améliorer la situation et mettre en place un environnement

plus sain et sécuritaire. Madagascar a ainsi aujourd’hui tout un panel de lois garantissant le respect des droits de l’Enfant : l’accès aux droits à l’identité (LOI n° 2018-027 relative à l’état-civil), la prise en charge des enfants sans appui parental (LOI n° 2017–014 relative à l’adoption), la protection des enfants en conflit avec la loi (LOI n° 2016 -018 relative aux mesures et à la procédure applicable aux enfants en conflit avec la loi). De leur côté, les organisations de la société civiles agissent sur le terrain en termes d’éducation, de sensibilisation, de prises en charges et d’accompagnement.

Qui sont les associations membres de votre plateforme ?
Nous regroupons 59 organisations de la société civile d’Analamanga, œuvrant directement ou indirectement depuis treize ans dans le domaine de l’enfance. Parmi nos adhérents, on trouve des organisations internationales ou nationales aussi bien que des organisations locales ou de quartiers. S’allier pour mieux s’entraider avec sept types de bénéficiaires : les enfants en situation de handicap, les enfants en situation de rue, les enfants en conflit avec la loi, les enfants victimes d’abus et d’exploitation, les enfants en milieu de remplacement ou sans appui parentales, les enfants ayant des problèmes de santé et de nutrition et les enfants non scolarisés ou avec des besoins de soutien scolaire.

« Trois-quarts des enfants n’ont toujours pas d’acte de naissance »

Cette année, vous ajoutez l’environnement à vos préoccupations…
La Journée internationale des droits de l'Enfant sera célébrée ce 20 novembre 2021 et pour marquer le coup, la PFSCE désire mettre en avant cette année l'importance du droit de chaque enfant à un environnement sain. La vulnérabilité de Madagascar face aux changements climatiques nous pousse à faire de l'éducation environnementale un élément incontournable de notre action. Pour l’occasion, nous organiserons une journée de reboisement à Andramasina avec 1 000 enfants pris en charge et 200 éducateurs. Elle sera accompagnée d’animations visant à sensibiliser les enfants pour qu'ils deviennent à leur tour des catalyseurs de changement. En les informant sur l'écosystème et en les rendant solidaires face aux défis environnementaux du pays, ils pourront contribuer activement à leur niveau à la résolution des problèmes environnementaux mais aussi socio-économiques, car tout et lié.


Propos recueillis par Aina Zo Raberanto

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Il fut un temps — pas si lointain — où le cinéma malgache était timide, réduit à quelques projections confidentielles et à des moyens de fortune. Depuis un certain temps – ironie du sort ou simple justice poétique – ce sont nos films qui s’invitent sur les écrans du monde et des festivals sur les cinq continents. Felana Rajaonarivelo, Kuro Mi qui ont été récemment primés dans des festivals internationaux. Avec cette nouvelle génération de cinéaste, Madagascar rafle les prix et, surtout, les regards.
Il fut une époque où parler de « cinéma malgache » provoquait un sourire poli, celui qu’on réserve aux rêves un peu fous. D’autres se moquaient ouvertement de ces productions de niveau abécédaire. Désormais, ces points de vue moqueurs s’effacent pour laisser place à l’admiration. Les images sont plus nettes, les scénarios plus affûtés, les voix plus assurées. On sent cette montée en gamme, cette fierté tranquille d’un art qui prend enfin confiance en lui. Et c’est beau à voir — comme une pellicule qu’on aurait enfin sortie du grenier pour la projeter au grand jour.
Certes, des défis restent à relever, notamment en matière d’infrastructures, de financements, de formation… mais le vent tourne. Et ce vent-là sent la créativité, la sueur, et un peu de ce grain de folie propre à nos conteurs. La Grande-île ne veut plus être simple figurant dans l’histoire du septième art. Madagascar s’installe, doucement mais sûrement, dans le rôle principal. Au fond, ce renouveau n’est pas qu’un phénomène culturel. C’est une déclaration : ici aussi, on sait raconter. Et mieux encore, le faire rêver.

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